Le culte des crânes chez le peuple Koma au Cameroun

Le culte des crânes chez le peuple Koma au Cameroun

Publié le 15 juillet 2019, par Charly ngon

La divination des crânes  est une pratique ancestrale chez les Koma, peuple animiste du nord Cameroun qui participe à la cohésion sociale de leur communauté. Ce rite maintient le contact avec leurs ancêtres.

Source: fiveprime

La divination des crânes humains est une pratique bien répandue en Afrique. De nombreux peuples africains qui ont partagé un passé commun avec l’Egypte antique, ont maintenu ce rite dans leurs mœurs. Au Cameroun, la divination des crânes humains est pratiquée par les peuples de l’Ouest du Cameroun (en l’occurrence les Bamilékés et les Bamoun) et une minorité dans la partie septentrionale, les Koma, chacun avec sa particularité dans l’exercice de ce rite. Nous allons nous intéresser aujourd’hui à celle des Koma, un peuple animiste qui vit au niveau des monts Atlantika.

La préparation du corps

Chez les Koma au Cameroun, le processus d’exhumation et de conservation d’un crâne humain passe tout abord par plusieurs étapes effectuées en amont avant d’enterrer le mort. Tout commence par la phase de préparation du corps, cette étape est laissée au soin de l’héritier qui se charge de fermer tous les orifices du corps pour éviter  un éventuel écoulement du sang et de la salive avec une sorte de fibre naturelle qu’on surnomme le kapock. C’est un produit naturel qui est extrait d’un arbre appelé le kapotier ou encore arbre à coton. Après le bain mortuaire, le corps est soumis à plusieurs séances de prières afin de préparer l’esprit du défunt à être reçu vers l’au-delà. A la fin de cette procession, le corps est emballé avec plusieurs bandes de tissus blancs en coton.

Cet habillage qui rappelle sans doute celui des momies égyptiennes a pour rôle de faciliter la séparation du crâne avec le reste du corps. Ce détail est très important chez les Koma qui tiennent absolument à ce que cette séparation se fasse naturellement. C’est la raison pour laquelle, lors de l’enterrement le corps du défunt est positionné de manière verticale dans la tombe, et la tête est maintenue en suspension sur les bois fourchus qui sont positionnés dans la sépulture. Le but étant de récupérer la tête une fois le processus de décomposition terminée.

Le rite d’exhumation

Les veuves ou les veufs sont soumis à leur tour à un rituel surnommé « attacher la corde » après l’enterrement. Il consiste à les nouer une ficelle autour du cou, pour qu’ils se rappellent de la personne disparue et ne pas se livrer à la débauche sexuelle. Chez les Koma on estime que, après la mort, il existerait une activité sexuelle qui lie les couples. Si le veuf ou la veuve viendrait à rompre ce lien brusquement avant la fin des rites de veuvage, son amant(e) en mourait. Ils doivent attendre le rite dit de « l’oubli » qui marque la fin du veuvage avant de retirer la ficelle. Celui-ci coïncide  aussi avec la séparation de la tête du reste du corps dans la tombe. Cette période marque la fin de tout engagement qui liait les veufs ou les veuves  avec le défunt, et c’est aussi la fin du statut d’esprit errant du défunt.

La période idoine pour l’exhumation d’un crâne prend environ trois ans chez les Koma. Lors du rituel, le crâne est soigneusement nettoyé pour éviter qu’il ait les résidus de chair dessus. Par la suite, on répand de la bière sur le crâne avant de l’arroser d’huile et d’ocre rouge. Lorsque toutes les cérémonies qui accompagnent l’exhumation sont terminées, le crâne est déposé sous un abri rocheux. L’exhumation d’un crâne est un acte divinatoire chez les Koma, c’est la raison pour laquelle, la réussite de ce rite est conditionnée par l’apparition d’une araignée. Cette araignée symbolise la réincarnation du défunt vers une nouvelle vie.

Chez les Koma tout le monde peut prétendre au statut d’ancêtre, c’est la raison pour laquelle chaque individu qui décède bénéficie des éloges de sa communauté. A l’approche des grandes campagnes agraires ou pour tout autre besoin qui concerne le bien-être des populations, les Koma vont demander la bénédiction de leurs ancêtres. Au cours de cette cérémonie,  les crânes sont enduits de la bouillie de mil, ce moment de réjouissance donne lieu à une grande consommation de bière de mil, et chaque invité avant de boire, verse une petite quantité au sol pour rendre hommage aux crânes.

Source: horizon.documentation




 

 

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch