En retard ou à l’heure sur ma vie ?

Beaucoup parmi ceux qui liront cet article ce sont déjà au moins une fois posé une de ces questions :

– Suis-je en retard sur mon temps?

– Mes égaux travaillent déjà, ont déjà des enfants, je fais encore niveau 2 ?

– J’ai 27 ans (fille) je ne suis pas encore marié c’est même normal ?

– Mon cousin qui a mon âge fait aéronautique, je fais menuiserie ?

Si si des questions comme celles-là qui nous traumatisent en secret entre 20 et 30 ans nous ont déjà au moins une fois traversée l’esprit. Pour les plus intelligents, des réponses convaincantes et logiques apparaissent tout de suite, les plus chanceux sont les sujets de comparaison, mais pour les poisseux comme moi, si on ne se sauve pas avec une bière ou le mot magique « aka », les questions reviennent en boucle.

Le tour si, moi-même Jean Ndi Ansa (Jean la réponse en anglais), je vais essayer d’apporter un élément de réponse ou pire vous plonger encore plus dans le doute. Mais bon on lit quand même.

Avant de répondre je me demande d’où viens même cette tendance là qui dérange tout le monde-là ? On se souvient presque tous des conditions dans lesquels on a grandi. Surtout pour nous les camer et africains on a eu tendance à nous comparer très tôt à nos frères et cousins du même âge (à 7 ans tu dois faire CPS ou plus sinon tu fais la honte de maman) ; puis c’est cette histoire de lycée et collège (ton cousin a eu le concours du collège V. pourquoi toi tu as échoué ? tu vas donc au lycée tu me fais honte) ; plus tard le chef bandit la série de la seconde (tout le monde va en C tu n’iras pas en A sinon tu es derrière) ; tout ceci toujours accompagné de l’âge correspondant à la classe.

Je dois avouer que cette technique fut bonne et efficace. Croyez-moi des soirs je buchais juste parce que j’imaginais mon cousin de l’autre côté de la ville entrain de bucher, de peur de redoubler et voir les autres en classe supérieur et j’en passe.

Il faut avouer que cette technique a aussi montré ses limites, nous nous souvenons des notes désastreuses de nos camarades initialement orientés en A mais qui se retrouvaient en C au prix même de changer d’établissement. Je pense que c’est même la première raison de la réputation mondiale du Probatoire (la cale).

Revenons à nos chats (hm) ; je trouve en ce qui précède l’origine de ce traumatisme et la réponse que j’apporterai est aussi simple que Nous ne serons jamais en retard ni en avance sur notre temps.

Pourquoi ?

Nous avons très souvent remarqué pour certains que ceux qu’on dépassait en classe au lycée sont mieux positionnés actuellement que nous, ou le contraire. On se rend donc compte que les éléments de classification et de jugements que nous avons développé pendant notre enfance sont faux ou mieux, ne sont valables que pendant notre enfance.

L’après BAC est très souvent une question de bonne information, de cœur (savoir saisir les opportunités même à risque), d’un peu de chance, de moyens (l’argent) et de situation familiale (Ah si si ! Une famille de 7  de parents fonctionnaires n’iront certainement pas tous a la catho je ne parle même pas de mbeng).

On se rend donc compte que à un niveau ce n’est plus seulement l’âge et les tendances qui font la réalité mais bien plus d’autres paramètres. On passera par ceux qui se sont trompés de filières, ceux qui sont tombés dans des pays ne leur permettant pas de bien continuer les études, ceux qui ont arrêté sous contrainte économique ou familiale et j’en passe. Si si nous avons tous une raison de la situation que nous vivons actuellement et pour ma part, nous ne devons pas nous en plaindre. Comme certains disent c’est la vie que Dieu nous a donné. Le temps où on se comparait à nos amis du même âge ou à nos cousins est révolu. Tout simplement parce que nous n’avons pas les mêmes moyens, le même encadrement, les mêmes opportunités et j’en passe. Nous nous referons très souvent à nos parents pour se juger en retard concernant le mariage et ses à cotés ; On oublie que dans le temps avec un BEPC tu étais assuré de travailler, donc ils pouvaient se permettre de se marier à 20 ans ce qui n’est plus le cas actuellement.

Comment combattre donc ce remord ?

Pour ma part le premier remède est d’arrêter de se comparer et de se prendre n’importe qui pour model. Nos camarades peuvent nous servir de repère, de source d’information, de pieds d’appuis, mais très difficilement de model. Il n’est pas interdis de rêver et d’avoir de très grandes ambitions, mais tenons en compte les paramètres suscités et ceux que j’ai omis dans nos rêves et là nous seront sur de les réaliser. Sachons accepter la vie qui nous a été donné même si on croit mériter mieux, et disons nous toujours « il y en a qui n’ont même pas le 1/10 de ce que j’ai mais qui réussissent à être heureux, pourquoi pas moi avec le peu que j’ai ? ». Je pense que si  chacun atèle à faire du mieux qu’il puisse, il pourra se consoler en disant « j’ai fait ce que j’ai pu » et se sentira moins coupable ou moins frustré.

Il y a surement des limites à ce que tu dis la !

Bien sûr qu’il y a des limites. Si si il y en a qui sont vrai vrai en retard ! Comme ceux qui sont paresseux, ceux qui rêvent trop, ou encore celles qui prétendent attendre l’homme parfait ne constatant pas la déclinaison progressive de ce balcon périssable (pardon ne me koshez pas)…

Mon but est de susciter des remarques de votre part, des ajouts et surtout des corrections donc lancez-vous dans les commentaires ça nous bénéficiera à tous.