De Bafoussam à Douala, jusqu’au sommet du rap camerounais... Ce qu’il faut retenir de l’interview de Stanley Enow

De Bafoussam à Douala, jusqu’au sommet du rap camerounais… Ce qu’il faut retenir de l’interview de Stanley Enow

Publié le 16 octobre 2018, par Charly ngon

De Bafoussam à Douala, il est devenu le premier camerounais a gagné un MTV Music Awards en 2014. Stanley Enow, rappeur à qui tout réussi aujourd’hui était l’invité de Brice Albin dans l’émission Tchin.

Capture d’image YouTube/ Emission Tchin avec Stanley Enow

On a enfin retrouvé Stanley Enow. Reproché par certains de ses fans d’avoir pris la grosse tête depuis qu’il a connu le succès, Stanley Enow est revenu sur certains événements, qui l’ont poussé de manière involontaire à adopter une telle attitude. Une période qu’il a laissé derrière lui, mais qui lui a permis de se forger une nouvelle image auprès de son public qui l’a toujours soutenu. Souriant, respectueux et dégageant beaucoup d’humilité, le Bayangui Boy qui rêve toujours grand, s’est livré en toute sincérité.

 

Son enfance : Tout petit Stanley avait l’impression de vivre dans l’ombre de son petit frère. Il trouvait que son père avait plus  une préférence pour son cadet que lui. « Mon petit frère Clinton avait toujours raison, même quand il avait tord ». Une situation qu’il a mal vécu surtout que, son père ne comprenait pas les choix qu’il faisait en tant qu’adolescent, surtout sa passion pour la musique urbaine.

Son initiation au rap : Il a reçu cette passion de son grand frère qui était à l’université. Chaque fois qu’il revenait à la maison, il avait toujours les cassettes de HIP HOP et de musique américaine. Il n’était pas le seul « il y avait aussi mon grand cousin Dany qui était à l’université de Dschang ».

La star de l’école maternelle : A l’école maternelle, Stanley commençait déjà à se comporter comme une star. Il relate que « Un jour j’avais récité un poème, j’avais déjà la posture, comme un guerrier. Les dames qui nous encadraient n’arrivaient pas à comprendre. Je pense que je suis né comme ça, ayant une envie de devenir quelque chose ».

Première expérience radio : Pour un coup d’essai, Stanley a fait un coup de maître. Pour une simple visite de courtoisie, il s’est vu proposer d’abord un stage comme animateur radio à Poala FM dans la ville de Bafoussam, par Serge Pouth, avant de devenir animateur principal d’une émission. « Je suis arrivé la bas, j’avais ma démo, j’ai commencé à rapper, il a aimé ma voix, et il m’a proposé de faire l’émission avec lui. Leonard Chatelain said this guy is very interested. Après avoir animé le show avec Serge Pouth, il y avait une émission qu’on appelait Cocktel Hit parade animé par Jean Robert Tchachoue. Il était en vacances et on m’a demandé de faire l’émission».

Conflit entre le père et le fils : Stanley Enow et son père n’était jamais sur la même longueur d’onde. Lui il voulait vivre de sa passion, mais pour son paternel, il devait plutôt se concentrer sur ses études. Une situation qui a créé une tension entre les deux. Au moment de lancer ses dossiers en tant que candidat libre, il se heurte au refus de son père de l’aider « Il fallait que je passe en tant que candidat libre, il a refusé de me faire la carte d’identité, il n’était pas dans mon délire. C’est grâce à l’intervention d’un ami à mère que j’ai pu faire ma carte d’identité. Je win mon GCI LEVEL, puis je viens à Douala »

Rencontre avec Tony NOBODY : Après son départ de Bafoussam, Stanley Enow débarque à Douala. Il arrive dans un environnement où il n’a presque pas d’attache véritable. Mais son chemin va croiser une fois de plus celui de Serge Pouth, qui va le présenter à Tony Nobody «  Voici l’un des best de Bafoussam, tu es le best  du Cameroun et de Douala, prend le et travailler ensemble. Je commence à être chroniqueur dans l’émission mboa sans être payé».

Comment le single « Hein père » voit le jour : L’on se souvient encore comme si c’était hier du refrain « Hein père », le single qui a fait bouger le Cameroun tout entier jusqu’au delà. « Un jour mon voisin de la cité universitaire, Max Owona me présente le beat sur lequel j’ai fait Hein père. J’ai eu l’impression que les anges me parlaient. A la mini cité, j’étais le gars qui collectait l’argent auprès des autres étudiants pour aller payer la lumière. En allant payer la facture à Ndokoti, j’avais le beat avec moi enregistré dans un petit téléphone. J’ai commencé à écrire les paroles sur le rang. Arrivé à la maison, je me suis dit que, c’est la chanson qui va changer ma vie. J’ai eu la chance que ma grande sœur m’avait donné son ordinateur. J’ai achète un micro, puis j’ai monté un petit studio à la maison. Hein père a vu le jour dans ma chambre ».

Le succès, puis les polémiques : Stanley Enow avait certes la rage de réussir mais il n’était pas préparé au succès. Il n’était pas le seul à être piqué par le virus du succès, même les personnes avec lesquelles il travaillait. Tout le monde a eu la grosse tête selon lui « Des lors que le succès il est fort, des lors que tu as des gens qui n’ont jamais vécu ce genre de chose, ils perdent la tête. Tout le monde a pris la grosse tête y compris moi-même ». Mais pour Stanley la distance qu’il avait commencé a avoir avec les gens avait une explication « La tête devient grosse lorsque tu veux te protéger. En ce moment tu deviens vulnérable, tu es déjà à la merci de tout le monde. Il y a les gens qui t’appellent pour te dire qu’ils ont rêvé qu’on t’a tué. Tu deviens parano. En trop de protégeant, tu crées la distance avec les gens ».

Avec le recul Stanley Enow a appris de ses erreurs. Aujourd’hui il est l’un des ambassadeurs le plus en vue de la musique urbaine camerounaise. Il ne manque pas une seule occasion pour utiliser son image ou encore ses contacts pour faire profiter aux autres artistes. D’ailleurs, il annoncé qu’il va apporter son soutien à Fulbert, le jeune camerounais qui s’est bien démarqué à la deuxième saison de l’émission de Voice Afrique francophone. Il travaille actuellement non seulement sur son second album qui sera bientôt disponible mais aussi sur des  projets qui permettront à l’industrie de la musique urbaine camerounaise de se relever.

 




Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch