Franck Foute raconte sa vérité sur l’accident d’Eséka dans son livre « Ce jour que je n’oublierai jamais »

Rescapé du déraillement qui a causé la mort à de nombreux camerounais au niveau de la localité d’Eséka, aujourd’hui le jeune auteur sort de son silence.

Image facebook/ Franck Foute

Qu’est ce qui s’est vraiment passé ce jour du 21 octobre 2016 ? Une question qui est toujours pendue aux lèvres des camerounais qui ont suivi ou vécu cet accident. Tout ce que l’on sait de manière officielle c’est que le train n^o 152 en partance pour Yaoundé aurait fait moins d’une centaine de morts. Mais cette thèse avancée par les autorités ne réjouit pas les familles qui pleurent encore leurs morts. Pour les survivants de ce tragique accident, il y a beaucoup de non dit. Des non dits qui ont poussé Franck Foute l’un des survivants de ce déraillement de sortir de sa  réserve. Dans un livre qu’il a commis dont le titre fort évocateur est « Ce jour que je n’oublierai jamais », il revient en détails sur les évènements qui ont marqué cette journée avant et après l’accident.

Selon Franck Foute qui revient de manière brève sur ce jour sombre à la quatrième de page de son ouvrage : « La traversée du viaduc se déroula sans accroche, mais juste après, nous fûmes surpris de constater que le wagon était envahi d’une odeur étouffante. On ne la savait pas mais le train venait d’entamer une partie périlleuse de son parcours : l’axe Maloumé-Eséka. Une section du tronçon longue de trente deux kilomètres qui présente un tracé sinueux comportant : quatre viaducs, trois tunnels et onze virages avec des rayons allant jusqu’à cent vingt mètres. Une vraie piste de course automobile, un axe délicat pour les pilotes ». Le témoignage est non seulement choquant, mais impressionnant, on a la sensation de revivre le film de cette journée triste. Le reste de l’histoire se trouve à l’intérieur du roman et il restera à chaque lecteur de faire ses propres observations.

Le livre que signe le jeune auteur à la force et le courage d’ouvrir une boîte de pandore longtemps fermée pour des raisons multiples. Va-t-il alors réconcilier la mémoire collective de tous ceux qui ont perdu un membre de la famille pendant cet accident ou va-t-il réveiller les blessures que chacun essaye tant bien que mal de fermer ? Ça personne ne le sait, mais il important de savoir au moins ce qui s’est vraiment passé ce jour, parce qu’ il y a encore des familles aujourd’hui qui sont sans nouvelles d’un des membres de leur famille. Peut-être ils trouveront au récit de Franck Foute les réponses aux questions qu’ils se sont toujours posées, surtout que l’histoire est racontée par un rescapé (lui) de cet accident. Espérons qu’ à la suite de cet ouvrage, naîtront d’autres initiatives similaires  pour compléter le puzzle.

NB : Le livre « Ce jour que je n’oublierai jamais », écrit par Franck Foute est édité par la maison d’édition Proximité et coûte 3500 FCFA.