Comment une supercherie a donné naissance au nom de la ville d'Ebolowa ?

Comment une supercherie a donné naissance au nom de la ville d’Ebolowa ?

Publié le 16 novembre 2017, par Charly ngon

Ebolowa ou encore « chimpanzé pourri » est un nom qui tire son origine d’un événement malheureux qui aurait eu lieu et qu’on cachait pour éviter une guerre tribale. Une supercherie qui a donné naissance au nom de la ville d’Ebolowa.

Avant l’arrivée des colons, les migrations des populations d’un village à un autre était très dense. Elles  étaient favorisées par la recherche de nouvelles terres ou encore l’agrandissement d’une autorité. C’est ainsi que la ville actuelle d’Ebolowa, n’était alors constituée que de quatre villages : les Yévol, les Biyeñ, les Esakoé, et les Ndoñ. Cet ensemble de petits villages, était relié par des pistes, qui permettaient aussi les déplacements des populations dans les localités de Lolodorf et Kribi.

Cette tranquillité dans les quatre villages est remise en question avec l’arrivée de la tribu Yenjôk. En provenance de Melen, une localité de Sangmélima, les Yenjôk guidés par leur chef un certain Mvondo Ntimban, un guerrier redoutable, contraignent les autochtones à quitter leurs terres. C’est ainsi que les Ndoñ s’installent dans la localité de Bityili, pour les Yévôl un premier groupe va partir rester à Ngallan où se trouve l’évêché d’Ebolowa, un autre groupe accepte l’autorité du nouveau maître des lieux et reste à Mekalat une localité située a l’entrée de la ville d’Ebolowa. Les Biyeñ pour éviter la confrontation s’installent sur les collines de Nkol Mekok, situées dans le village de Loo. Pour conserver leur patrimoine, ils nomment ce nouvel espace Mekalat–Biyeñ pour ne pas oublier leur terre d’origine. Les Esakoé quant à eux s’installent dans l’actuelle localité d’Ebolowa-Si.

Plus tard Mvondo Ntimban s’implante sur « Minkome Koman » une colline située sur l’actuel site qui abrite la prison centrale d’Ebolowa. Un choix bien calculé puisque, cette zone possède des terres fertiles et une meilleure vue sur les autres villages qui vivent en bas. Pour renforcer son périmètre de sécurité, il accueille ses frères autour des entrées stratégiques qui mènent à la colline. L’histoire raconte que les Esakoé étaient de bons guerriers. Un art qu’ils tenaient d’une dame qui avait le don des fétiches. Bien qu’étant une déséquilibrée mentale, aux yeux des Esakoé, elle était respectée et craint. Un jour en balade sur la colline « Minkome Koman », elle ne rentra pas. On la chercha pendant des jours en vain, la population se résolu d’aller attendre, si une personne pouvait apporter d’autres nouvelles sur sa disparition.




Quelques jours plus tard, les femmes Yenjôk qui se rendaient dans leurs activités, ressentent une mauvaise odeur venant de la foret. Mis au courant de la situation, le chef Mvondo Ntimban, envoya un groupe d’hommes pour mener les recherches. Pour eux, ça ne pouvait qu’être un animal mort depuis longtemps. Mais à leur grande  surprise, ils trouvent un corps humain en voie de décomposition. Or cette dame souffrait d’une plaie inguérissable, qu’elle protégeait toujours avec une peau de banane séchée. Quand les hommes Yenjôk remarquèrent cette peau de banane, ils comprirent que c’était bel et bien la gardienne des guerriers Esakoé.

Pour éviter des accusations – qui pouvaient déclencher une guerre tribale – le chef Mvondo fit courir la nouvelle auprès des populations selon laquelle, il s’agissait d’un « chimpanzé pourri ». C’est ainsi que toutes les personnes qui se rendaient sur cette colline l’appelaient « la colline du chimpanzé pourri » : « bia ke Nkôl Ebole–Wo’o » en langue Bulu. Etant très prospère avec l’arrivée des allemands, cette colline inspire les colons et le nom Ebolowa est adopté.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch