Bangangté, l’histoire d’un peuple insoumis

Bangangté, l’histoire d’un peuple insoumis

Publié le 21 mai 2019, par Charly ngon

Le peuple Bangangté de part la signification de son nom d’origine est toujours resté égal à lui-même.

Source: Communedebangangté.net

 

La ville de Bangangté est le chef-lieu du département du Ndé dans la région de l’ouest Cameroun. Elle a vu le jour en tant unité administrative en 1930 après un arrêté du haut-commissaire de la France d’Outre-mer, une appellation donnée aux responsables coloniaux qui étaient chargés de gouverner les colonies françaises en Afrique. Dans l’histoire, on parle de ses populations comme un peuple qui n’a jamais accepté la soumission, parfois au péril de leur vie. Un état d’esprit qui en dit long sur la signification du nom Bangangté. C’est d’ailleurs aussi l’une des raisons pour lesquelles les Bangangté se vantent très souvent d’être un peuple noble, digne et par extension élégant.

 

Genèse du village Bangangté

 

La naissance du village Bangangté tout comme la majorité des autres villages qui se sont installés tout autour, est le fruit de nombreuses migrations. C’est ainsi que vers que 1660, deux princes venus d’un autre village,  Banka Ngameni et Kameni vont se détacher de leur tissu familial pour aller chercher fortune ailleurs. Leur périple les mènera sur les terres du peuple Bahouoc, qui avait avec à sa tête le chef  Feutap Mveu Ngafa. Dans un esprit d’hospitalité le peuple Bahouoc va se montrer très généreux avec ces nouveaux arrivants.

La localité va s’agrandir avec la création d’autres villages. Et les problèmes de cohabitation vont commencer entre le chef Bahouoc et les autres communautés. Dans un élan de colère,  le chef  Feutap Mveu Ngafa qui s’était montré très conciliant jusqu’ici, va déclarer la guerre aux Bangwa, Balengou, Bamena et Bangangté. Si les raisons de cette colère ne sont pas clairement expliquées, il se dit que le chef de Bahouoc se sentait déjà envahi sur ses propres terres. Malheureusement pour lui, ses guerriers ne pourront pas faire le poids avec les autres communautés qui ont uni leur force.

La défaite est sans appel, pour sauver sa vie, Feutap Mveu Ngafa va s’enfuir avec une grande partie des populations Bahouoc pour se réfugier dans la localité de Bali (Bamenda). Dans sa nouvelle terre d’exil, il va créer une nouvelle chefferie avec la même appellation. Les Bahouoc sont ainsi chassés de leur terre au profit des Banganté et des autres villages. Par la suite Bangangté va aussi être confronté à plusieurs guerres tribales avec ses différents voisins entre autre les Bamoun, les Bamena, les Bazou… A partir du dix-neuvième siècle, d’autres villages  vont voir le jour à l’instar de Maham, Nounfam, Louh, Langweu, Bahou, Bagnou et autres.

 

Bangangté de la mauvaise prononciation d’une expression à son adaptation finale

 

L’arrivée des colons Allemands dans le village Bangangté va marquer un grand tournant dans l’histoire de cette localité. D’une part quand les Allemands arrivent dans cette localité, ils trouvent une grande communauté bien structurée qu’on surnommait déjà « Pah ha nteu ». Une expression qui voulait dire  de manière simple « ceux qui refusent la domination des autres » en langue Medumba. Et ces derniers ne vont pas tarder à le comprendre. Plusieurs chefs vont s’opposer à  l’administration allemande. Cette révolte sonnée, sera à l’origine de l’emprisonnement de la plupart d’entre-eux (chefs traditionnels) qui vont refuser de se soumettre à la domination du colon à l’instar du célèbre chef guerrier de Bangang, Fokam Toukam.

D’autre part, le nom Banganté, selon certains historiens tire son origine de la mauvaise prononciation de l’expression « Pah ha nteu » par un colon allemand. Un lapsus qui a fini par s’imposer au point de marquer l’histoire de tout un peuple. Cette expression représentait l’ensemble des  villages qui se trouvaient dans cette localité. On comprend très vite pourquoi les personnes originaires du département du Ndé ont du mal à accepter aussi facilement de se rabaisser devant quiconque.




 

 

 

 

 

 

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch