22 ans après sa mort, le mausolée de Jean Miché Kankan peine à sortir de terre

22 ans après sa mort, le mausolée de Jean Miché Kankan peine à sortir de terre

Publié le 1 février 2019, par Charly ngon

Jean Miché Kankan n’a toujours pas un mausolée digne de ce nom. 

 

22 ans après son décès,  (13 février 1997-13 février 2019), Jean Miché Kankan n’a toujours pas eu un mausolée digne de ce nom. La tombe de l’illustre humoriste reste la même depuis le jour de son enterrement. A Nkom, son village natal, situé à 120 kilomètres de Yaoundé, sa tombe est en décrépitude, bien loin de ce que représentait l’humoriste de son vivant.

Pourtant, il y a quelques années, la nouvelle de la rénovation de sa tombe circulait et celle-ci, bien accueillie par les populations de Nkom,  ne sera qu’un effet d’annonce maintes fois répété. Pour les initiateurs du projet, l’érection d’un mausolée en l’honneur de Jean Miché Kankan nécessite beaucoup d’argent.

Le gouvernement camerounais par le canal de son ministère de la culture avait débloqué  un montant de un million cinq cent mille franc. Une somme qui avait été affectée pour l’exercice budgétaire 2018 de la mairie d’Akonolinga selon les médias. Sauf que cet argent ne peut pas couvrir la totalité des travaux, raison pour laquelle, un appel est lancé pour récolter des fonds nécessaires devant servir à finaliser l’ouvrage.

Crédit Photo : Simon Messanga (DR)

Une habitude bien camerounaise…

Une situation qui nous rappelle celle de Jean Pierre Dikongue Pipa. Le cinéaste camerounais alors lauréat de l’Étalon de Yennenga,  a dû attendre plus de quarante ans avant que les autorités camerounaises ne donnent leur accord de principe pour la fabrication de sa statue au panthéon d’honneur du cinéma africain cette année au Fespaco.  Il a fallu l’intervention d’un mécène privé pour restaurer cette injustice. Aujourd’hui c’est le mausolée de Jean Miché Kankan qui souffre aussi du même problème de financement dit-on.

Un problème qui pose une nouvelle fois le regard sur la place ou encore la valeur qu’on accorde à la culture et à tous ses acteurs au Cameroun. Difficile de comprendre ce mauvais traitement des icônes de la culture au Cameroun, dans un contexte où leur contribution à  la visibilité et à la valorisation de la culture camerounaise à travers le monde est non négligeable.  Jean Miché Kankan l’a fait et surtout de la plus belle des manières. Il est inimaginable de croire que ériger un monument digne de ce nom est seulement la faute au manque de moyens financiers.

Jean Miché Kankan…

Pour ceux qui ne le savent pas, Jean Miché Kankan de son vrai nom s’appelait Dieudonné Afana Abecon. Après ses études, il devient professeur de langue française au secondaire. Il va très vite abandonné son poste d’enseignant, pour  travailler comme fonctionnaire à Radio Cameroun. C’est là bas qu’il va commencer véritablement à vivre de sa passion qui est l’humour. Ses premiers spectacles ne font pas foule, mais l’artiste ne baisse pas pour autant les bras. Lorsqu’il a réussi à imposer son style au public, personne ne se lassait de l’écouter.

Les thématiques qu’il abordait dans ses sketchs n’étaient qu’une analyse froide de la société camerounaise. Des histoires dont lui seul avec le génie de raconter dans un style atypique. De la polygamie, à la prostitution en passant par l’infidélité et l’irresponsabilité des parents, l’artiste a su interpeller le public sur ces fléaux qui minaient deja la société camerounaise. C’était toujours drôle de voir l’image de la société dépeinte sous ce d’angle, une nouvelle approche qui a rendu Kankan célèbre.  Un homme au talent atemporel qui continue d’émerveiller les générations et à inspirer de nombreux comédiens en Afrique.

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch