Ymma : la marque de poupées africaines créée par deux camerounais

Ymma : une marque de poupées africaines créée par deux Camerounais

Publié le 20 septembre 2021, par Charly ngon

Installés à Montréal, Gaëtan Etoga et Yannick Nguepdjop sont les fondateurs d’Ymma, une jeune entreprise qui fabrique des poupées africaines.

Ymma, marque de poupées africaines

Source : Daniele Henkel

La poupée telle qu’elle est perçue est un jouet exclusivement réservé pour les petites filles. Mais cet avis reste encore mitigé. Cependant, ce sont les filles qui en raffolent toujours de cet objet qui leur permet de s’amuser tout en développant leur instinct maternel, en mettant en scène des tranches de vie où elles jouent des rôles. Plus que de simples objets, ce sont des confidentes avec lesquelles elles partagent leurs joies et leurs peines. Un outil pédagogique qui leur apprend la confiance en soi et surtout l’estime de l’autre. Du coup, on s’attendait à ce que ce soient les femmes qui innovent, pensent et conçoivent ces jouets, en supposant qu’elles sont mieux placées pour le faire. Contrairement à ses idées reçues, Gaëtan Etoga et Yannick Nguepdjop font une exception. Alors que l’idée de mettre sur pied une start-up était encore lointaine, les deux entrepreneurs camerounais ont fini par se laisser convaincre par leur combat commun qui est celui de valoriser la diversité. La poupée est apparue à leurs yeux comme le meilleur objet ludique au regard de leurs expériences personnelles. Et la marque Ymma a vu le jour.

Ymma

Plusieurs événements ont concouru à rendre ce projet possible. Lorsqu’on est un immigré, la question de la discrimination raciale est toujours présente. La mort tragique de Georges Floyd l’a démontrée. Gaëtan Etoga et Yannick Nguepdjo ont été témoins de ce fait social et des revendications acerbes du mouvement Black lives Matters sur le problème de discrimination des minorités. Pour avoir été eux aussi confrontés plusieurs fois au racisme, c’était un peu la goutte d’eau qui avait débordé le vase. Au lieu de croiser les bras, ils ont décidé de mener leur combat par la sensibilisation. Ils ont compris que c’est à partir du bas âge qu’il faudrait combattre ce fléau. Apprendre aux enfants à considérer l’autre peu importe sa couleur de peau, et qu’en dehors de la peau tous les hommes ont droit au même respect. Leur initiative rentre aussi dans l’optique de changer la mauvaise image qui a toujours été collée aux poupées noires. Une perception qui  a fait naître au sein des communautés noires et métisses un sentiment de mal être. Pour les promoteurs de la marque, il est question de positionner Ymma comme un vecteur d’inclusion et de partage de certaines valeurs entre les peuples.

Ymma

Quand le hasard fait les choses

La rencontre entre Gaëtan Etoga et Yannick Nguepdjo ne s’est faite du jour au lendemain. Les deux amis se connaissent depuis le Cameroun où ils ont fréquenté dans les mêmes établissements. Après le bac, ils décident d’aller poursuivre leurs études à l’étranger. Cependant, ils sont loin de se douter que leur vie va être scellée. Comme un coup du destin, ils se croisent une première fois à Paris où chacun suit une formation. Par la suite, ils se rencontrent de nouveau à Montréal. Là, ils finissent par comprendre que cette énième rencontre n’est pas anodine. Lorsque le projet des poupées africaines a commencé  à germer dans leur esprit, les deux hommes n’ont pas eu du mal à se comprendre. Ils ont tout simplement foncé en prenant des dispositions pour bien mener leur idée. Malgré le fait qu’il travaille chacun dans une entreprise, ils parviennent à bien gérer leur jeune structure avec le soutien de leurs épouses respectives. Les relations publiques sont gérées par la femme de Gaëtan, le design et la préparation des commandes sont à la charge de la femme de Yannick. Les poupées sont fabriquées en chine. Les tissus employés pour l’habillage sont en Ndop ou en Toghu. Elles sont confectionnés à partir du Cameroun où nos deux entrepreneurs ont mis en place une unité de production des différents modèles.

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch