Voici l'histoire de la reine-mère Njapdounke, la génitrice du roi Njoya

Voici l’histoire de la reine-mère Njapdounke, la génitrice du roi Njoya

Publié le 19 mars 2021, par Charly ngon

À la mort du Roi Nsangou, la reine-mère Njapdounke va s’autoproclamer régente du royaume Bamoun en attendant que son fils,  le prince Njoya désigné comme successeur, monte sur le trône. Elle devient une monarque téméraire qui ne recule devant rien. Découvrez l’histoire d’une femme rusée et dominatrice. 

Reine Njapndounke

Source : Bana Barka – La reine-mère Njapdounke, filmée par Friedrich Lutz, entre 1905 et 1906.

 

Il était une fois la reine-mère Njapdounke. Il était de tradition, que toute femme qu’on pouvait trouver belle dans le royaume Bamoun soit présentée au monarque. C’était même un privilège. Et ce dernier était libre de décider de celle qui allait faire partie de son harem de femmes ou non. Les jours de grandes cérémonies et de marché étaient souvent les occasions propices pour les courtisans du roi de trouver à leur monarque une nouvelle femme. Lors donc d’une matinée de grand marché, ils jettent leur attention sur une femme à l’allure imposante dont le physique ne laissait personne indifférent. Il s’agissait de Njapdounke, elle venait de Mbantou pour faire ses courses à Foumban.

À la vue de cette femme au gabarit vraiment impressionnant, les hommes du roi n’ont pas pu se retenir. Voici pourquoi. Dans les récits historiques, le portrait qu’on fait d’elle, démontre l’aura qu’elle dégageait et le respect qu’elle imposait à quiconque. Il n’est d’ailleurs pas long, juste ce qui frappait aux yeux. On l’a décrit comme une belle femme possédant des atouts morphologiques généreux, notamment une belle poitrine et un postérieur bien fournis. On comprend bien pourquoi ils n’ont pas pu se retenir à la vue de cette femme au physique atypique. Sans plus attendre, la nouvelle est parvenue aux oreilles du roi Nsangou qui demande à son tour de rencontrer la jeune femme. Fasciné lui aussi par la plastique de sa nouvelle prétendante, il n’hésite pas à en faire sa reine.

Nouvelle épouse du roi Nsangou, Njapdounke devait donc trouver sa place au milieu des autres femmes. Il faut le dire, ce n’était pas facile, car celles-ci cherchaient constamment l’attention de leur mari. De cette union va naitre Njoya qui était le fils unique qu’elle va avoir avec le roi. Malheureusement pour le jeune prince âgé de 4 ans à cette époque, il va perdre son père partir en guerre contre les Banso. Sur les 90 enfants du roi Nsangou, c’est le jeune Njoya encore en bas âge qui est choisi pour être à la tête du royaume. Sachant que la volonté du roi Nsangou n’était unanimement acceptée de tous, la reine-mère Njapdounke va prendre les devants à la surprise générale de tout le monde pour protéger son fils. Elle va assurer la régence du royaume, en attendant que celui-ci ait les capacités de le faire.

Elle sera secondée dans cette fonction par Ngetkom Ndomboue, le tuteur du jeune Njoya. Sauf que, entre les deux régents le climat sera très tendu. Prenant goût au pouvoir, Ngetkom Ndomboue lance une série de manœuvres pour écarter Njoya de la succession. Sentant le danger se dessiner à l’horizon, la reine-mère Njapdounke crée un corridor de sécurité en rapprochant une bonne partie des membres de sa famille dans les zones stratégiques du royaume. À peine la vingtaine sonnée, elle décide qu’il est temps pour son fils de s’asseoir sur le trône du roi Nsangou. Malgré son jeune âge, Njoya est finalement porté à la tête du royaume Bamoun. Mais le jeune monarque doit face à l’opposition de certains notables qui sont conduits par Ngetkom Ndomboue, qui contestent sa gestion. Certainement, sous le conseil de sa mère, Njoya chasse son tuteur du palais. Furieux par cette décision, ce dernier va entrer en rébellion contre lui.

Ngetkom Ndomboue va monter une armée avec un groupe de personnes acquise à sa cause pour combattre le jeune roi. Njoya est sur le point de vivre sa première expérience de guerre, lui qui vient à peine de prendre les rênes de son royaume. Il va pourvoir compter sur sa protectrice, la reine-mère Njapdounke qui va une nouvelle fois s’illustrer comme une vraie stratège. Dans certains récits, il est dit, que l’armée de Ngetkom Ndomboue préparait déjà un assaut contre Njoya et ses hommes. Dans l’urgence, la reine va envoyer son fils nuitamment demander de l’aide au lamido de Banyo. Un renfort de poids qui permet à Njoya de prendre le dessus sur ses adversaires. Pour montrer sa reconnaissance aux guerriers peuls pour leur assistance, la reine-mère Njapdounke va leur remettre des cadeaux. En bonne diplomate, elle va œuvrer à la mise en place d’un partenariat avec le royaume Bamoun et le lamidat de Banyo.

Même si on peut reconnaître à la reine-mère Njapdounke d’avoir eu une grande influence sur certaines décisions de Njoya. Elle ne s’est pourtant pas opposée à ses choix religieux ; notamment, lorsqu’il s’est converti à l’islam Peul, l’islam pur et dur. Même pour le Nwet-Kwete qui est une société secrète créée par Njoya, elle n’a pas eu son mot à dire. Avec l’arrivée des missionnaires anglais à Foumban, la reine-mère Njapdounke, va se convertir au christianisme. Pour montrer aux siens qu’elle était vraiment une chrétienne, elle va se faire baptiser, puis va porter le prénom d’Élisabeth. Pour les historiens, le règne de Njoya, fils du roi Nsangou est celui qui a véritablement conduit le peuple Bamoun vers son apogée. Les échos des réalisations du roi Njoya ont rendu le royaume Bamoun célèbre au-delà même de ses limites. Des innovations qui ont toujours eu le soutien inconditionnel de sa génitrice, la reine-mère Njapdounke.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch