Voici comment se déroule les rites avant une course de pirogues chez les Sawa

Voici comment se déroule les rites avant une course de pirogues chez les Sawa

Publié le 12 janvier 2021, par Charly ngon

La course de pirogues chez les Sawa revêt aussi un caractère un mystico-réligieux dont on parle très peu. Ces rites qui sont exclusivement réservés aux pagayeurs ont pour but de conjurer les mauvais sorts, de faire taire les nombreuses mésententes qui pourraient avoir entre les membres d’un même clan et aussi savoir à l’avance la pirogue qui pourrait remporter ou non la course. Tout ceci se fait quelques jours avant la course et à des heures avancées de la nuit.

Course de pirogues

Image illustrative

À la veille de la course, c’est la grande veillée. Tout le monde est réuni autour de la pirogue pour implorer la protection des dieux. Sous la conduite d’un gardien de la tradition au nom de Mot’a Ngoso, les pagayeurs sont soumis à une séance de purification. Durant des heures, le maître de séance se livre a une série d’incantations suivie de chants qui sont repris en chœur par les participants. Entre temps, un groupe de notables accompagné par un autre gardien de la tradition au nom de Mot’a Myanga procéde à un autre rite plus poussé. Celui-ci consiste à prendre une cuvette remplie de moitié dans laquelle sont jetés les morceaux de papier. Sur ces papiers sont inscrits les noms de toutes les pirogues qui vont prendre part à la course. À travers les déplacements des papiers dans la cuvette d’eau, il possible de déterminer le vainqueur ou le perdant. C’est à la suite des résultats de cette séance privée que le prêtre traditionnel prépare les fétiches qui seront remis à chaque pagayeurs.

Entre temps la pirogue est sous haute surveillance sous le regard vigilant des gardiens qui veillent à ce que, aucune personne ne puisse s’approcher. Ces mesures sécuritaires visent à éloigner toute personne qui tenterait de vouloir saboter la pirogue par tous les moyens possibles. Et l’un de ses moyens, c’est de faire usage du sable où la pirogue est stationnée. Cette astuce consiste à fabriquer un fétiche à partir de ce sable qui servira à nuire les passagers tout au long de la compétition. C’est la raison pour laquelle rien n’est laissé au hasard.

À minuit sonné, le Mot’a Myanga se dirige dans un cimetière pour une autre séance. Au cours de cette retraite spirituelle, il va écrire sur du papier des expressions magiques dont lui seul connait la signification. Par la suite, ce papier sera enterré au bord du Wouri. La nuit avant la course, les pagayeurs sont mis au vert loin de toutes distractions. Ils sont interdits de tout contact avec la gente féminine, de consommation d’alcool et d’autres choses qui pourraient mettre en mal toute les séances de préparation qui a ont été faites en amont. Le matin jour de course, tous les pagayeurs se dirigent vers le Wouri pour un dernier bain de purification avant de se lancer dans la compétition. Les Mot’a ngoso ou encore les Mot’a myanga sont originaires de l’île de Jèbalè. C’est un rôle qui peut aussi être joué par les femmes, à condition d’avoir les prédispositions. Ces gardiens de la tradition appartiennent à une famille qui a reçu la charge et l’exlusivité de ces rites. Cette pratique ancestrale se transmet de génération en génération.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch