Vendre le piment c'est bien ? Voici l'histoire de Mimie (1ere partie)

Vendre le piment c’est bien ? Voici l’histoire de Mimie (1ere partie)

Publié le 3 juillet 2017, par Mota__Savio

Sa grand-mère vient de mourir dans un accident sur l’axe lourd Douala- Yaoundé.  Mimie est dévastée par cette nouvelle. Elle pleure toutes les larmes de son corps. Sa mbombo qui l’aime tant vient de quitter ce monde. Elles n’étaient pas souvent d’accord sur certains sujets mais rien ne pouvait les séparer. Mbombo était sa seule famille depuis le décès de sa mater à sa naissance. Quant à son pater, elle ne l’avait jamais connu. Mbombo disait que c’était un « un chauffeur grumier » qui travaillait dans la ville. Rien de plus ! A 17 ans, son baccalauréat en poche, qu’est-ce que Mimie allait devenir ? Qui s’occuperait désormais d’elle ? Qui allait payer l’école ?

Le deuil suit quelques jours après le décès de Mbombo. Avec l’aide du voisinage et quelques membres de la famille, sa grand-mère repose désormais en paix au cimetière de la ville. Mimie continue de pleurer.

– « Ce n’est plus à cause du deuil que l’enfant ci pleure ! » chuchote l’une des femmes du kwat.

« Elle est alors vraiment orpheline cette-fois-ci » lance une autre.

Cependant, la petite lycéenne est réconfortée par les voisins. Certains lui laissent même une enveloppe pour les prochaines semaines. Au fond, elle sait que plus rien ne sera comme avant. Mbombo est partie pour de bon et il faudra vivre avec ça tous les jours.




Depuis l’enterrement, et après le conseil de famille, Mimie vit désormais à Bépanda Sans Caleçon, chez Mama Agathe, une tante dont elle n’avait jamais entendue parler jusqu’ici. Les relations entre les deux femmes sont normales. Sa tante sort très tôt tous les matins pour aller au travail. Mimie quant à elle, profite encore des vacances. Normal la rentrée académique a lieu au mois d’Octobre. Avec le temps, Mimie s’adapte à sa nouvelle vie malgré les difficultés (Affaire Nkap) du quotidien. Sa tante ne gagne presque rien assise derrière son call-box. Des journées entières sous le soleil et/ou la pluie pour des miettes.

– « On va faire comment ma fille ? Ça me permet au moins de payer le loyer » explique Ma’a Agathe pendant le repas du soir.

Au menu, du couscous – sauce gombo et pleins de morceaux de viande de bœuf. Au détour de la conversation, Mimie émet l’idée d’aider sa tante à joindre les deux bouts.

« Mama Agathe, je vais commencer un travail en attendant la rentrée à l’Université ». Ma’a Agathe est étonnée : « Un travail ! Quel travail ? » Et Mimie de répondre :

« Le piment. Il faut bien payer l’école pour fréquenter en plus c’est dur ici à la maison. Hum…».

La vielle femme n’est pas d’accord :

« Tu es encore petite et tu ne connais même pas comment ça marche ma fille ». Ma’a Agathe, elle aussi auparavant vendeuse de piment, était depuis quelques années devenue call-boxeuse. « Tu as bien réfléchie ? Si c’est ton choix, je vais t’aider mais ce n’est pas un monde facile. Les gens sont malhonnêtes le plus souvent. Ta grand-mère trouvait que ça m’a trop fatigué le corps. Mais, grâce au piment, j’ai vécu pendant 15ans hein ! L’argent du piment réglait mes problèmes. C’est la vieillesse et parce que le pays n’est plus comme avant que je fais le call-box comme tu connais là ».

Après une longue discussion,  les deux femmes s’entendent sur comment procéder et 30 minutes plus tard, chacune cherche la direction du lit. Demain c’est un autre jour…Au Letch.

A suivre …

 

Auteur : Mota__Savio

Mollah, moi je suis Africain hein ! Camerounais et fier de l’être. Team: Vert-Rouge-Jaune ô Bosso. Internet ma muse, je n’oublie pas pour autant le ndolè et les missolè de mes ancêtres. Bref, je suis un gars comme vous : Un gars « connecté ». Hein ! Mollah