[Traditions & Légendes] L'origine des 7 rites de Ndob - #connaitTonPays - Auletch

[Traditions & Légendes] L’origine des 7 rites de Ndob – #connaitTonPays

Publié le 10 mars 2015, par Cega

Le Royaume de Ndob et les autres royaumes (historiquement situés dans la région de l’Ouest Cameroun)  formés et divisés qu’ils étaient, n’arrivaient pas à résister individuellement contre leurs ennemis communs. C’est alors que le roi de Ndob eut l’idée de proposer la réconciliation et l’alliance à ses frères devenus aussi des rois. Ils se retrouvèrent ainsi dans la grande salle au palais royal de Ndob en présence d’un voyant. Tout en leur rappelant qu’ils sont tous des frères, ce dernier proposa un certain nombre de symboliques qui deviendront les Rites de Ndop.

Le voyant, conseiller de son état, aspergea des grains de Didim (jujube) dans tous les coins de la pièce. Le but du geste, dit-il, était d’apaiser les cœurs des rois présents, car chacun avait des rancœurs contre les autres et ne voulait pas les voir, encore moins dialoguer avec eux. Le geste fut un succès et les rois se réconcilièrent. Et pour sceller cette réconciliation, ils burent du Mlou’kheu (vin de raphia) et mangèrent le Tse (kola) prévus par le même voyant. Ce vin et cette kola étaient le cadi de non trahison. En effet, après avoir bu de ce vin de la réconciliation et mangé de cette kola, toute trahison devait se traduire par l’action destructrice du Ndoh (malédiction) sur le traître.

Pour affirmer devant les diverses populations qu’ils s’étaient réconciliés, les rois sortirent de la salle avec chacun une branche de Phue-Kang (arbre de paix) à la main droite. Il fut demandé à chaque roi de se munir du LamDouble-Gong, d’un grand tam-tam ou de tout autre instrument à l’entrée du palais royal. Chaque Roi rentra alors dans son royaume et les conflits cessèrent.

L’ennemi qui n’était pas informé de la nouvelle donne entre les divers Rois et croyant encore à leur éternelle division attaqua une fois de plus. Mais cette fois-ci, le message du danger fut transmis à l’aide des doubles gongs et des tam-tams. La résistance fut immédiatement organisée, et contrairement aux habitudes un dur combat eu lieu.

L’ennemi trouvant le terrain miné, tenta de rebrousser chemin. Mais sa troupe fut décimée, son chef tué, son cheval massacré. Pour prouver à toutes les populations que l’ennemi avait été vaincu, les vainqueurs enlevèrent la queue de cheval (Sain-ling) et la brandirent à leur retour en signe de preuve et de victoire.

Une fête fut alors organisée et pour identifier les combattants vainqueurs. On leur fit porter le Nji Ndop, un tissu traditionnel qui vient de Ndop. La fête se termina par la danse de Madjoung qui se trouve être la danse des guerriers vainqueurs.

A cette occasion, les vainqueurs déclarèrent : « Nous les avons battus, écrasés, chassés. Désormais, nos richesses, nos filles seront en sécurité. Nous avons tué leur chef et leur cheval. Voici la queue de ce cheval. »

 

En résumé, les 7 rites de Ndop sont :

  1. Le dedim ou didim, le jujube
  2. Le nduq-nka ou mlou’keu, le vin de raphia  et la kola
  3. Le Ndoh ou malédiction
  4. Le Phue-Kang ou arbre de paix
  5. Le Lam ou Double-gong
  6. Le Sain-ling ou queue de Cheval
  7. Le Dze Ndouop ou Nji Ndop, tissu traditionnel

Ces rites se perpétuent à l’occasion des grandes occasions : mariages, funérailles, intronisations, fêtes …

Il s’agit en somme des rites de la Réconciliation, de l’Alliance, de l’Union, de la Non Trahison, de la Solidarité, de la Victoire et du Madjoung (danse guerrière) chez les peuples Bamiléké.

bamileke_jujube double_gong ndop

PHEUE_KANG , raphia

Source : http://www.editions2015.com/cameroun/ethnies.html

Auteur : Cega

Un mot pour me décrire ? Rire ! Je ris de tout, de rien mais surtout de ce qu’il ne faut pas ! Ma passion ? l’aventure … ou la curiosité. J’assume ! Mamie Kongossa, c’est moi. Et puis ? Quoi te fait ? J’aime aussi manger. Bon, de toi à moi hein, je préfère d’abord la tchop à tout le reste. Tu ignores quoi ? C’est le ventre qui porte le cou qui soutient la tête !