Traditions et légendes : Voici les étapes d’une dot «Likil » chez les Bassa

Traditions et légendes : Voici les étapes d’une dot «Likil » chez les Bassa

Publié le 23 avril 2018, par Charly ngon

Après la dot chez les Bafia, tout comme chez les Mbouda, nous vous présentons aujourd’hui celle des Bassa. Plus qu’une institution, la dot chez les Bassa, nous renseigne sur comment ce groupe a toujours vécu.

Source : LitenLiBassa.com

Lorsqu’on parle de dot en pays Bassa, ce n’est qu’une suite logique d’un rituel répandu dans toutes les autres tribus du Cameroun, avec chacune ses spécificités propres. Chez les Bassa, elle respecte une ligne tracée depuis la nuit des temps par leurs ancêtres, au regard du caractère symbolique qu’il a toujours représenté. Au fil du temps, on se rend compte que, du fait que ce qui se faisait avant n’est plus ce qui se fait aujourd’hui. Pourtant le Mbok, le grand conseil des sages, avait élaboré un certain nombre de procédure à suivre pour organiser la dot. Alors parler d’une dot, c’est tenir compte des personnes qui vont la diriger et respecter les différentes étapes, comme cela s’est toujours passé. Ici on parle de ce qui se passait avant.

La dot n’a lieu que si la fille a donné son consentement. C’est ce qu’on appelle « LI BAT NGONDA ». Pour cette première étape, lorsqu’une famille voulait trouver une femme à l’un de ses fils, elle faisait le tour du village, pour voir celle qui pouvait potentiellement convenir à celui-ci. Il s’agissait entre autre d’une enquête de moralité auprès de son entourage. Vérifier s’il n’existerait pas des liens de parenté, si dans sa famille un crime n’aurait pas été commis, s’il n’existerait pas une maladie héréditaire. Lorsque toutes ses vérifications étaient faites, la famille de l’homme pouvait donc faire ses propositions. Pour éviter tout désagrément, la fille était aussi mise au courant des intentions de sa future belle famille. Si elle acceptait, les négociations pouvaient continuer, si ce n’était pas le cas, on mettait un terme aux discussions.
La fille ayant consenti favorablement aux avances qui lui ont été faites, il est maintenant question que les deux familles puissent se rencontrer, pour officialiser les fiançailles.

C’est la deuxième étape qu’on surnomme « LI TI PÔS », qui veut dire donner la bouteille. La rencontre a généralement lieu chez celui qui est considéré comme le chef de famille, différent du géniteur de la fille. Pendant les discussions la famille reçoit une bouteille spéciale, de la famille du futur gendre, ceci pour faire honneur à sa famille et celle de sa future femme. Puis on dresse une liste dans laquelle, la famille de la fille demande des présents. Elle pouvait faire l’objet d’une contestation qui était le plus souvent résolue au cours des rencontres entre les deux familles.

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Puis arrivait le jour de la dot proprement dite qu’on surnomme « LI HULA », qui est la troisième étape. C’est le jour où le futur gendre et sa famille viennent déposer les présents qui ont été demandés dans la liste. Les éléments contenus dans cette liste devaient respecter un rituel qui tenait en compte les trois différentes molécules que sont : animale, végétale et minérale. C’est-à-dire que dans cette liste on devait retrouver la Morue ou le bœuf, le sel ou encore les barres de fer. On parle de barre de fer ici parce que, avant les Bassa utilisaient la métallurgie pour fabriquer des outils pour les travaux des champs ou encore des armes blanches. Donc dans une dot, cette matière ne devait pas manquer. Mais avec l’arrivée des Allemands qui ont tout confisqué, on a remplacé les barres de fer avec du sel. On pouvait aussi retrouver dans cette liste des choses comme le riz, le rhum, le vin de palme, la noix de cola, le tabac et bien d’autres encore.

Après la vérification des présents demandés, ce qui représente la quatrième étape, les deux familles tombaient donc d’accord sur l’union de leurs deux enfants, puis il s’en suivait une sorte de rite. Au cours du « NDÔMBÔL LIKIL » qui veut dire bénédiction de la dot, les initiés invoquaient les ancêtres des deux familles en se tenant la main dans la main pour consolider leur union. Puis une personne dans l’assistance demandait s’il y avait une personne qui voulait s’opposer au mariage. Le silence de celle-ci traduisait la volonté des uns et des autres d’être en phase avec ce mariage.

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Dans la cinquième étape, le couple passait alors par un rite initiatique dans lequel, il recevait des enseignements sur les droits et devoirs qu’ils doivent mutuellement mettre en pratique. Puis ils étaient lavés avec une sorte de décoction dans laquelle on avait préalablement versé le sang d’une bête. Après cela, on les remettait un épis de maïs sec et l’officiant déclarait « Gendre, ta femme est à disposition ». La fille détachait sa main de celle l’officiant et partait sans se retourner. Il se dit que les femmes ayant fait ce rite, ne sont jamais rentrer chez leurs parents. On terminait par un grand repas, au cours duquel les deux familles scellaient définitivement leur alliance. Ainsi on dansait, on chantait toute la nuit au rythme des belles mélodies du pays Bassa.




Source==>> Litenlibassa.com

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch