Traditions et légendes : Origines, peuplement, langues, tout savoir sur les Yabassi

Les Yabassi comme étant un groupe ethnique vivant exclusivement dans la localité de Yabassi n’est pas vraiment une réalité. Au-delà de cette localité, on retrouve des familles qui se réclament être aussi des Yabassi. Today sur auletch, on partage avec vous la grande histoire du peuple Yabassi.

Source: Playle’s

On retrouve la grande majorité des populations originaires de Yabassi dans le département du Nkam, à Yabassi ainsi qu’une partie de Yingui. Ces populations se sont installées suites aux migrations de Bassi qui est l’ancêtre commun des yabassi, qui depuis la grotte de Ngog Lituba est allé à la conquête de nouvelles terres. Une quête de nouveaux territoires qui est la conséquence de la présence des yabassi dans plusieurs localités du Cameroun.

Origines : De Ngog Lituba jusqu’aux territoires de Ndogpenda

La grotte de Ngog Lituba devenait un lieu étroit au point de ne pouvoir plus être en mesure de contenir toutes les familles qui s’y trouvaient. Certaines familles devaient donc partir à la recherche de nouvelles terres. Mais selon l’organisation hiérarchique qui existait au niveau de la grotte, il revenait aux cadets de quitter le noyau familial. Les aînés quant à eux devaient rester comme des gardiens de la souche familiale.

Mais Bassi qui était l’aîné du clan MBassa ne respecta pas cette consigne. Esseulés au niveau de la grotte sacré, ses enfants et lui décident d’aller chercher fortune ailleurs. Mais ce voyage va lui être fatal, au cours de celui-ci, il décède en laissant ses enfants sur la route. Après plusieurs jours de marche, ces derniers sont accueillis sur les rives du Nkam par les Ndogpenda du clan Ndogbessol et des Badjob, deux familles originaires des Mpo’o. Pour les différencier des autres familles, ils vont être surnommés « Yabassi » qui veut dire les « fils de Bassi ».

Le peuplement de  Yabassi

L’arrivée des Yabassi sur les rives du Nkam aura permis de former avec les Ndogpenda ( Nkom,Nkokom,Njanka…) et les Badjob ( Yakan, Yangom, Yankombé, Bonaba…) une famille mixte Mpo’o-Bassa-Bati. La famille Yabassi va encore s’agrandir avec l’arrivée des Ewalé et des Bodjongo. Mais leur présence va créer une vive tension avec certaines familles dites yabassiennes composées des Ndogbakeng, Ndogpassi, les Ndogbong et les Logbakem qui vont préférer partir et s’installer dans la localité de Tondé.

A la suite de leur départ, ils vont être rejoints par les Ndogpenda. Le Nkam étant un fleuve riche en poissons, les Abo  venaient faire des parties de pêche. Habitués à cette cohabitation, les Abo vont sceller celle-ci par des alliances de mariages avec les femmes Yabassi et s’installer définitivement dans la localité. On retrouve aussi les Yabassi dans la région du Sud Cameroun plus précisément dans la commune de Campo.

Leur présence se justifie par le fait de vouloir échapper à l’oppression des chefferies traditionnelles avec de l’administration coloniale. Dans la zone du Koupé-Manengouba, région du Sud-Ouest dans les villes de Tombel et Bangem dans le village Bakossi, il existe une minorité de Yabassi. Il y a des tribus qui grâce aux alliances ethniques avant la colonisation sont entrées dans la famille Yabassi on peut citer : les Douala, Banen, Bakoko, Bassa, Yambetta. Des alliances qui se sont étendues à d’autres peuples des régions du Littoral et du Centre.

Une langue aux diverses origines

La langue locale que parlent les Yabassi est une mosaïque de langues appartenant à plusieurs ethnies. On peut même dire qu’elle serait l’une des rares au Cameroun à proposer une telle compatibilité. On peut citer par le Bandem (Toumbassala, Bolam, Bonmangalo, Ndokiti, Ndoktiba, Bijen, Ndem), le Banen – le Ewodi – le Yabassi – Dibom, Banya, le Bodiman – le moya – le mbeng. Chaque canton veille à la représentativité de sa langue comme le Canton Badjob , Ndogpend qui regroupe tous les village sauf celui de Banya, le Canton Dibeng – Ndogbele, le canton Nyamta, le canton Yabassi excepté le banen, le Canton wouri – bwèle : Ndogbakeng. Il existe aussi d’autres langues qui se rapprochent du yabassi comme le Bakoko, Bassa, Douala, Bakweri, Batanga, Banen, Bassi, Bakossi.

Si l’expression yabassien tend seulement à identifier les personnes qui ne vivent qu’à Yabassi comme étant des personnes originaires de cette localité, cela pose un problème sur l’appréciation que l’on peut de l’identité des autres familles Yabassi qui ne vivent pas dans cette localité. Pourtant au-delà de Yabassi, il y a les descendants de Bassi qui existent ailleurs.

Source : LitenLiBassa