Traditions et légendes : Comprendre le processus de succession par la mise à mort d'un chef chez les Moundang

Traditions et légendes : Comprendre le processus de succession par la mise à mort d’un chef chez les Moundang

Publié le 6 février 2020, par Charly ngon

À une certaine époque, le mandat d’un chef à la tête d’une chefferie Moundang avait une date butoir. Pour installer un nouveau chef, il fallait tout simplement assassiner l’ancien dans le cas où celui-ci était encore vivant.  

Source : Festival Tinguelin

Dans la plupart des chefferies qu’on trouve au Cameroun, l’ordre de succession s’est toujours fait selon une tradition bien connue de génération en génération. En dehors peut-être des coups de force que certains utilisaient pour parvenir à la tête d’une chefferie, la plupart des successions se sont toujours faites dans le respect des dernières volontés de l’ancien chef. Seulement chez les Moundang, le processus d’installation d’un nouveau chef à la tête d’une chefferie, n’avait rien à voir avec ce qui se passait ailleurs. Tenez-vous tranquille, car vous serez surpris de ce que vous allez lire tout à l’heure.

Les Moundang dans leur ensemble vivent dans plusieurs foyers en Afrique Centrale. Une grande majorité est localisée au Tchad, un groupuscule du côté du Nigeria et une autre partie au Cameroun, dans la localité de Kaélé plus précisément dans le département du Mayo Kani. Chez les Moundang du Cameroun, le chef avait un mandat bien déterminé, et il ne pouvait pas le dépasser. D’après le récit de l’ethnologue Allemand Leo Frobenius, lorsqu’un roi avait passé sept ans, au plus huit ans à la tête de la chefferie, s’il n’était pas mort avant, il devait être exécuté. La sentence était sans appel. Et celui qui était chargé d’exécuter cette mission, était le frère de la maman du chef. Encore appelé le Pulian, ce dernier devait procéder par un rituel qui consistait à aller chercher le crâne d’un ancien chef emballé dans la peau d’une vache. Ainsi, il se tenait sur la place où le chef pouvait l’apercevoir en train de faire des incantations.

Après cette mise en scène, la mise à mort du chef se faisait la nuit tombée. Lorsque ce décès était confirmé, le Pulian arrachait la tête du chef du reste de son corps, et l’emballait dans une peau de vache, avant de l’installer dans un vase. Puis, il transportait ce vase vers une montagne où se trouvait le caveau de la chefferie. Le reste du corps était jeté dans une rivière. Cette methode de succession chez les Moundang a été à l’origine de plusieurs meurtres selon certains chercheurs. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne.

Source : Oumarou Monglo ( Festival Tinguelin )

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch