Traditions et légendes : Au cœur des rites et traditions du peuple Maka

Traditions et légendes : Au cœur des rites et traditions du peuple Maka

Publié le 7 février 2018, par Charly ngon

Les rites et les traditions chez les Maka sont riches et variés. Ils reposent sur les principes hérités de leurs ancêtres. Ils participent au mode de fonctionnent de toute la communauté. Today sur Au Letch on fait un zoom sur les rites et traditions des Maka.

Image illustrative

Dans la tradition Maka, les rites participent à la cohésion de la communauté. Ils sont les liens entre le monde visible et invisible. Cet héritage culturel est transmis de génération en génération, pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Malgré la modernité, on y retrouve encore certaines pratiques qui sont respectées.

Le cas de l’accouchement…

Après un accouchement, une femme est obligée de passer neuf jours dans la maison. Tous les matins avec l’aide des femmes initiées, elle prend un bain chaud à base d’écorces pour combattre d’éventuelles maladies et repousser les forces maléfiques. Son alimentation est contrôlée. Il lui est même interdit de boire de l’eau après l’accouchement, de peur de souiller le lait maternel, ce qui pourrait  rendre  l’enfant malade. Au dixième jour, il revient à  l’oncle paternel de présenter l’enfant aux membres de la famille au cas où c’est un garçon, et si c’est une fille, c’est la tante maternelle qui fait les présentations. Parfois dans certains couples, il se pose souvent les problèmes de stérilité. Chez les Maka pour permettre à un homme de garder son honneur et d’assurer sa lignée, la famille s’arrange à ce que sa femme aille faire un enfant avec l’un de ses frères. Aussitôt qu’elle conçoit, elle revient auprès de son mari.

Quant à la mort, elle suit aussi un rituel précis.

Lorsque la mort frappe dans une famille, deux grands feux sont allumés pendant la veillée. Chaque feu est destiné pour chaque famille. On chante, on exécute  l’ « adouyaye » une sorte de danse réservée exclusivement pour les moments de malheur. On mange, on consomme du matango ou de l’odontole, sorte de vin fait à base de maïs. Ce sont les oncles paternels qui sont chargés de creuser  la tombe, dans le cas où c’est un homme qui décède. Toute la durée du deuil, ils sont à la charge de la famille du défunt.  A la fin du deuil, on leur remet une somme d’argent, qu’ils vont aller partager aux autres membres de la famille. Mais si c’est un enfant, premier né qui décède chez les Maka, la famille procède à un enterrement sans cercueil, le corps ne doit pas être habillé. On devra effectuer des rites pour éloigner la mort des autres enfants.

Par ailleurs, le veuvage…

Chez les Maka, le veuvage est presque similaire aux autres peuples des régions du Centre et du Sud. Mais lorsque cette étape est achevée, la femme doit trouver un mari le plutôt possible. Pour accélérer le processus, il se dit que chaque femme Maka qui est veuve aurait en sa possession des charmes, qui lui sont remis pour attirer l’attention des hommes vers elle. Même les veufs auraient ce genre de tobassi, pour attirer les femmes. Un homme ou une femme seule chez les Maka serait une situation inconcevable. Fiction ou réalité, reste à savoir où se trouve la vérité.

D’où les croyances…

Les Maka comme la plupart des peuples bantous, sont des animistes. Leur force spirituelle viendrait des esprits de leurs ancêtres qui vivent dans la forêt. Avant, ils enterraient ceux-ci en forêt dans les troncs d’arbre. Pour eux, l’esprit est immortel, et il est considéré comme le protecteur de la famille, qui saura mieux veiller sur sa progéniture. Alors chaque fois qu’un Maka avait un problème, il se remettait à l’esprit de son ancêtre pour avoir la solution. Aujourd’hui cette pratique ancestrale n’est plus trop à la mode avec l’arrivée des autres religions. Mais certains y croient encore, de peur de perdre leur identité culturelle et de ne pas pouvoir transmettre cette connaissance aux générations futures.

Ce qui laisse place aux traditions…

Il existe chez d’autres traditions qui peuvent être incompréhensives pour d’autres personnes, mais sont d’une importance capitale. Par exemple, il est interdit à deux femmes enceintes de partager un même lit. La raison ? Si l’une d’elle est sorcière, elle sera en mesure de tuer l’enfant de l’autre femme. Généralement, lorsqu’une femme accouche il est normal qu’elle reçoive des visites, mais pas de tout le monde. Une femme enceinte par exemple n’a pas le droit de rendre visite à une femme qui vient d’accoucher, de peur qu’elle ait à son tour un accouchement difficile ou une grossesse qui met plus de temps prévu. Il est même déconseillé aux femmes de consommer le porc-épic, de peur que le muna attrape la gale ou encore de tchop le chat tigre au risque d’avoir un bébé qui n’a pas le zizi.

La recherche des connaissances sur les rites et traditions des peuples du Cameroun est un vaste chantier qui nécessite la participation de tous. Loin d’être un travail abouti, nous exhortons les fils, filles Maka et les autres à apporter massivement leur contribution à cet article. 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch