Tout savoir sur l'origine des courses de pirogues chez les sawa

Tout savoir sur l’origine des courses de pirogues chez les sawa

Publié le 7 janvier 2021, par Charly ngon

Cette année, la traditionnelle cérémonie de course de pirogues n’a pas eu lieu. Une première depuis que le festival Ngondo existe, au grand dam des festivaliers qui ne manquent jamais ce moment. Tout ceci à cause de la crise sanitaire qui a contraint le comité d’organisation aux respects des mesures barrières. La fascination autour des courses de pirogues qui ont lieu sur le fleuve du wouri date bien avant la célébration du festival Ngondo.  

Sawa

Source: Tangué

À l’origine de la course de pirogues, celle-ci ne concernait que les pêcheurs Sawa. De retour de leur campagne de pêche, ils se rivalisaient dans le but de connaitre la première pirogue qui atteindrait la rive. À chaque rentrée de pêche, la foule s’amassait au bord du fleuve pour assister à cette course poursuite qui avait fini par déchainer les passions. Le public encourageait les pêcheurs en criant et en chantant. Les vainqueurs étaient portés en triomphe par la foule qui laissait exploser sa joie. Voyant l’engouement qui est né autour de cette course, les autorités traditionnelles ont décidé de l’intégrer dans les us et coutumes de la tradition Sawa.

C’est sous le règne de Ndumba’a Lobé que cette pratique va atteindre son apogée. Le chef va veiller personnellement à ce que les choses soient faites dans l’ordre. Une distance sera déterminée entre le point départ et celui de l’arrivée. Ce parcours était bien plus grand que ce qui est pratiqué aujourd’hui. D’après les estimations de l’époque, celui-ci allait de la zone de Suellaba jusqu’au bord du fleuve Besseke. Les pirogues étaient de petites tailles et ne pouvaient embarquer qu’une vingtaine de personnes. Les pêcheurs n’étaient pas totalement vêtus. À la fin de la course les gagnants repartaient avec les présents remis par les autres équipes, ou encore par les différents chefs de canton. Parfois une femme était aussi donnée comme trophée.

La course de pirogues avait perdu son caractère ludique de départ pour se transformer en une source de revenus. Pour cela, les propriétaires des pirogues ne lésinaient pas sur les moyens pour avoir la plus grande et belle pirogue. Avoir une pirogue était une marque de prestige et de richesse. C’est la raison pour laquelle en dehors de la taille de la pirogue qui captivait le regard, il y avait aussi l’aspect décoratif. Chaque pirogue se démarquait des autres par la variété des teintes qui recouvraient le bois. Avant la signature du traité germano-Duala, la course des pirogues se pratiquait fréquemment. Avec l’arrivée des Allemands, celle-ci ne sera organisée que lors de la célébration de l’anniversaire du Kaiser. Lorsque les français arrivent à leur tour, ils exigent également  que la course de pirogues ait lieu deux fois l’année.

Source : Recherches et études camerounaises 1960

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch