Thérèse Ngono, de l’ombre à la lumière pour l’actrice camerounaise

Thérèse Ngono, de l’ombre à la lumière pour l’actrice camerounaise

Publié le 20 juin 2022, par Charly ngon

Il y a encore quelques temps son nom n’était pas assez connu du grand public, pourtant elle traîne plusieurs années dans le septième art camerounais, avec au compteur de multiples fictions tournées. Depuis sa performance dans le dernier long-métrage de Franck Thierry Lea Malle, « l’Accord », Thérèse Ngono est aujourd’hui sur le feu des projecteurs. Mais qui est donc Thérèse Ngono ?

Thérèse Ngono, de l’ombre à la lumière pour l’actrice camerounaise

Le 21 avril 2022 restera certainement l’une des dates à jamais gravée dans sa mémoire. Elle a certes connu d’autres émotions au cours de son parcours, mais elles sont de loin comparer à celle qu’elle a vécues lors de l’avant-première du deuxième long-métrage de Frank Thierry Lea Malle. Un moment très émouvant, pour Thérèse Ngono qui a reçu une standing ovation de la part du public à la fin de la projection. C’était un moment qu’elle avait imaginée vivre un jour au cours de sa carrière, d’ailleurs quel acteur ou quelle actrice n’aurait pas voulu être à sa place pour connaître cette sensation.

Heureusement, ce rêve est devenu une réalité pour Thérèse Ngono lors de la première de « L’Accord ». Ce public présent au palais de congrès de Yaoundé pour apporter son onction n’a pas pu retenir sa joie en la voyant arpenter gracieusement  et d’un pas rassurant les marches de l’estrade pour aller rejoindre les autres acteurs. Avec raison, puisque l’actrice a ébloui l’assistance par son jeu d’acteur. On aurait dit que personne d’autre n’aurait fait mieux qu’elle. Mention spéciale aussi au génie créatif derrière le scénario qui a su la pousser jusqu’à ses derniers retranchements, pour qu’elle montre au monde tout le talent qui sommeille en elle depuis des années. Un détail bien perçu par le réalisateur du film « Innocente ».

Jeune mais aguerrie 

Thérèse Ngono n’est pourtant pas une nouvelle venue dans l’univers du cinéma camerounais. Sa passion pour le septième art commence alors qu’elle est seulement âgée de huit ans. « Je suis passionnée de cinéma depuis que je suis toute petite ». À cette période, la plupart des enfants qui ont le même âge ne pensent pas encore à ce qu’ils vont faire, mais la petite Thérèse si. Tout commence au quartier Damas où elle vivait chez l’une de ses tantes. À cette période, il y avait un programme culte qui passait tous les samedis à la CRTV qu’on appelait « Silence on joue ».

C’est ainsi que, une fois les cours terminés, la petite Thérèse quittait rapidement son école pour assister au tournage et voir comment les techniciens manipulaient le matériel. Elle ne se contentait pas seulement d’observer, mais aussi de poser des questions. « À chaque fois qu’ils installaient leurs matériels, je me rapprochais toujours auprès d’eux pour savoir à quoi servait chaque équipement ». Fort heureusement, en face d’elle, il y avait toujours des personnes réceptives à ses interrogations. C’est ainsi qu’elle va apprendre très tôt déjà quelques expressions propres aux métiers du cinéma. Un jour, comme à son habitude, alors qu’elle est présente sur le tournage, on a besoin des enfants pour jouer une scène. Connaissant l’intérêt qu’elle portait au cinéma, la production ne va pas hésiter à l’embarquer dans cette aventure sans l’avis de ses parents.

Ce n’est que plus tard qu’ils vont le découvrir, lorsque le feuilleton est diffusé le samedi comme d’habitude, à une heure de forte audience. C’était une surprise générale, non pas seulement pour sa famille, mais aussi pour ceux qui l’avaient reconnue. Thérèse Ngono passe à la télé! De son côté, la joie est immense et elle n’en revient pas. « Je me suis regardée, j’ai tellement aimé et je me suis dit que je peux faire dans le cinéma ». Si elle nourrit une forte envie de continuer sur cette voie, pour ses parents, elle doit mettre la priorité sur ses études. Il faut dire qu’ à cette époque ( années 80 et 90), le statut d’acteur n’avait pas une bonne réputation, il y avait trop de préjugés autour de la profession. « En étant toute petite et grandissant dans les familles où on pense que faire du cinéma c’est un peu une façon d’avoir raté sa vie, ma tante s’y est opposée ».

Pendant qu’elle poursuivait ses études, elle n’avait pas renoncé à son rêve. « Quand j’ai eu l’âge de prendre mes propres décisions, j’ai demandée au seigneur de m’aider à faire la rencontre d’un groupe de cinéma ». Et son vœu va être entendu. Lors d’une discussion avec une de ses cousines en 2009, cette dernière connaissant son appétit pour le cinéma l’invite à rejoindre News Stars génération, un collectif de jeunes acteurs en herbe. Une opportunité qu’elle va saisir avec les deux mains. Pour elle c’était déjà un début de quelque chose. Elle va bien s’intégrer au groupe, tout en cherchant d’autres moyens de s’améliorer. C’est donc cette recherche constante de perfection qui va emmener Thérèse Ngono à suivre une formation au Centre Culturel Francis Bebey sous la conduite de Mme Djebon Deneuve avec qui elle va apprendre du théâtre.

Les débuts

La chance va donc lui sourire après la projection d’un film au Centre Culturel Français de Yaoundé qui était devenu pour elle un lieu de prédilection. Car, à chaque fois qu’une fiction était diffusée, à la fin on donnait la parole au public pour donner son point de vue. À cet exercice, Thérèse Ngono était devenue une habituée au point où ses analyses ne laissaient personne indifférente. Un jour, elle est approchée par Mr Roland Biosy qui l’invite à rejoindre un projet qui avait été déjà lancé. Sans se faire prier, elle accepte la proposition, en sachant que tous les premiers rôles sont déjà occupés. Thérèse va néanmoins saisir cette opportunité pour entrer de plain pied dans l’univers du septième art qu’elle a tant rêvée.

C’est ainsi qu’elle décroche son tout premier rôle dans Harraga Brûleur de Frontière du réalisateur Serge Alain Noah. Une fiction dans laquelle elle campera le rôle de la secrétaire aux côtés d’Alain Bomo Bomo qu’elle rencontrera d’ailleurs pour la première fois lors de ce tournage. Une prestation qui va non seulement marquer son envol dans le cinéma, mais également séduire d’autres producteurs qui n’ hésitent pas à la solliciter sur d’autres projets. Grâce à ce tremplin, Thérèse Ngono va peu à peu se faire un nom avant d’enchaîner avec les productions qui vont enrichir sa filmographie. Par la suite, elle joue dans plusieurs longs métrages notamment Colis 1 réalisé par Parfait Zambo, puis Colis 2 qui passe entre les mains de Brice Kamga. Braquage à la camerounaise, la vie à l’envers, le destin de Linda, La petite Thérèse d’Ahala, Immersion, webserie Elle et lui, Manga et sa mater, Guerre des sexes au féminin 1&2 et bien d’autres films aussi où elle est d’apparue.

La consécration

Aujourd’hui, c’est une consécration pour Thérèse Ngono. « Ce qui vient donc me révéler au monde c’est « L’Accord ». C’est pour ça qu’on dit qu’ il y a des projets, mais il y a un projet qui va venir te faire sortir de l’ombre pourtant tu es la1 depuis longtemps. C’est ce projet de Frank Thierry Lea Malle où j’ai été tellement contente de participer à ce projet. C’est ce projet aujourd’hui qui révèle au monde ». Longtemps à l’ombre des projecteurs, il a fallu juste d’un film pour qu’elle soit à la une des médias. De mémoire dans le cinéma Camerounais, c’est très rare de voir autant de réactions positives non seulement sur le film, que sur l’un des acteurs principaux. L’actrice a réussi vraiment le pari de mettre tout le monde d’accord. Avec ce succès, on peut donc se dire que d’autres projets similaires vont se suivre et qu’on aura encore le plaisir une fois de voir Thérèse Ngono dans ses œuvres.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch