[ Talk] Mode camerounaise : Perception et compétitivité

Si le secteur de la mode peine à décoller au Cameroun, c’est surtout en partie au regard que les camerounais ont eux-mêmes de cette filière. Au-delà de la concurrence qui peut y avoir, il y a d’abord un problème de fond. Pour mieux cerner cette complexité, trois professionnels ont été conviés pour échanger sur la question.

Malgré la kyrielle de créateurs camerounais reconnue à travers le monde pour leur savoir-faire, la mode camerounaise peine encore à se frayer un véritable chemin dans l’establishment de l’industrie mondiale de la mode. Il y a des exceptions certes, mais nous sommes encore loin du compte au regard de la ressource humaine disponible. Localement, c’est encore un autre combat, car les choses ne sont pas gagnées d’avance. Les jeunes entrepreneurs font face à la farouche concurrence des marques étrangères qui dominent haut la main le secteur. À l’heure où tout le monde n’a qu’un seul slogan à la bouche le made in cameroon, le constat est que: il y a une grande différence entre ce que les gens disent et ce qu’ils font. Du coup, le concept est encore loin d’être une réalité.

Selon les chiffres officiels, les entrepreneurs camerounais ( ceux qui font dans la création) ne contrôleraient que 1% du secteur de l’habillement. Mais la grande majorité du marché est dominée par les hommes d’affaires qui vont venir les vêtements de seconde main ou neufs depuis la chine et l’Europe. Une situation qui plombe toute initiative visant à valoriser le made in cameroon. Pour comprendre le paradoxe d’une telle problématique, dans un pays aussi dynamique tel que le Cameroun, trois professionnels ont été conviés à une reflexe organisée par la plateforme DOMAF sur le thème : « Mode camerounaise : Perception et compétitivité ». Et parmi ceux-ci on retrouvera le photographe international Osi, Anna Ngann Yonn, creatrice de mode et promotrice de la maison de couture Kreyann et le Senior Brand Architect Patrick Epée. Durant plusieurs minutes, les panélistes vont faire une autopsie de la mode camerounaise. Le tout sous la modération de Ordy Bitschong la maîtresse de la soirée.