#StreetWear237 : L'invasion militarisée

#StreetWear237 : L’invasion militarisée

Publié le 27 octobre 2016, par streetwear237

Salut swag letchois et bienvenus à notre aventure hebdomadaire dans l’univers de la mode urbaine.

Depuis fin 2013, en occident, une curieuse tendance a fait son apparition dans le milieu du street wear. Certainement encouragés par des stars de la musique HIP-HOP aux USA et ailleurs ou autres, de plus en plus de personnes amoureuses de la mode urbaine pour la plus part ont été contaminées par un courant vestimentaire des plus intriguant : la tendance CAMO.

« CAMO », est un diminutif de camouflage, qui fait référence au couleur et représentations distinctives qui ornent les traditionnels vêtements et accessoires des corps armés. Jusqu’au 19e siècle, les soldats portaient des uniformes de couleurs vives. Ces couleurs étaient destinées à mettre en valeur le corps du soldat au combat, notion d’esthétique combattante. Mais Les guerres coloniales du 19e siècle et surtout la Première Guerre mondiale, en Europe, ont montré la nécessité pour les combattants au sol de se camoufler pour pouvoir échapper au regard de l’ennemi et au feu mortel de l’artillerie. De là sont nés les premiers uniformes de combat aux couleurs proches de celles de la nature environnante. Ces vêtements de couleurs neutres (tons de gris, brun, kaki, vert, marron, noir et parfois bleu), sont devenus à part entière ceux du quotidien des hommes en tenue, les distinguant ainsi des civils dans la société. Cependant, nous les retrouvons déjà dans les milieux civils, à tout coin de rue, sur les réseaux sociaux, portée par des peoples et encore plus étonnant conçus par des marques internationales de renom : une invasion militarisée.

En effet, Les grandes marques se sont lancées dans la production de vêtements et accessoires urbains de type camo. ADIDAS, PUMA, NIKE, SUPREME, STARTER, VANS et bien d’autres comme nous pouvons le voir ci-dessous.

mili1

L’année 2016 fut marquée par de nombreuses sorties de sneakers camo, nous pouvons citer entre autres :

mili2

L’univers du showbiz s’est aussi intéressé de très près à ce type vestimentaire. Que ce soit dans des films, des clips vidéos ou encore des sorties toutes simples, les peoples de tout genre ont défini comme nouvelle tendance, le style camo ; des stars/peoples camerounais et internationaux tels que RIHANNA, JAY-Z, BEYONCE, ETO’O, KING CREOL, NUMERICA, MINKS, ALEXANDRE ET RIGOBERT SONG, COCO EMILIA, YEMI ALADE pour ne citer que ceux-là.

mili3

Comme vu plus haut, les peoples camerounais ont eux aussi été touchés par la tendance camo et la plus part habillés par de marques urbaines camerounaises, qui, ne sont pas restées indifférentes face à cette  « révolution » militarisée. C’est ainsi que nous pouvons observer de nouvelles collections des marques telles que :

mili4

mili5

Nous au letch, on se rappelle il y a une 10e d’année que si un mbere te voyait porter ce type de vêtement, alors tu avais chaud comme peuvent témoigner une altercation de la star LADY PONCE avec 3 bidasses en 2008 alors qu’elle s’apprêtait à prester dans un cabaret de la capitale politique. La question à se poser est celle de savoir si légalement il est interdit aux letchois de profiter de ces belles couleurs et de ce style devenus incontournables.

Apres quelques recherches nous répondons par l’affirmative. En effet, la loi relative aux insignes militaires est la première votée sous le règne de Paul Biya en 1982 et interdit le port de ce type de vêtement par les civils.

CE QUE DISENT LES TEXTES :

Toute une loi régit l’achat, la vente, la confection, la distribution, le port ou la détention d’effets ou insignes militaires, dont font partie les tenues. Loi n° 82-19 adoptée par l’assemblée nationale du Cameroun et promulguée par le président de la République le 26 novembre 1982. 20 jours seulement après son accession au pouvoir le 6 novembre 1982. Cette loi interdit les différents attributs sus-évoqués  » pour toute personne non autorisée « . Cette interdiction s’applique également aux effets d’habillement ou insignes susceptibles de prêter à confusion avec les effets ou insignes militaires. La loi de 82, en son article 3, précise que le port d’effets ou insignes militaires est réservé aux militaires en activité. Toutefois, les militaires en disponibilité ainsi que les prémilitaires peuvent être autorisés à porter les effets ou insignes militaires, dans les conditions prévues par le décret. En conséquence, l’article 4 prévoit des sanctions pour les contrevenants. Notamment les civils qui trouvent depuis quelques temps du plaisir à arborer les tenues assimilables aux uniformes des bidasses. Selon cet article,  » est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 50.000 à 200.000 Fcfa ou de l’une des deux peines celui qui achète, vend, confectionne, distribue, porte ou détient des effets ou insignes militaires”. La loi du 26 novembre 1982 indique qu’un décret fixe, en cas de besoin les modalités d’application. Ce texte ne précise pas la juridiction amenée à sanctionner les violations de cette loi. Même si la plupart des bidasses rencontrés estiment que les contrevenants sont traduits devant le tribunal militaire. La loi reste également muette, comme la grande muette, sur les sanctions encourues par ces soldats qui arborent de fausses tenues. Ici, seuls les autres militaires peuvent les démasquer. Et non les civils.

 

Références :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Uniforme_militaire

http://www.cameroon-info.net/article/habillement-lady-ponce-deshabillee-par-des-militaires-114516.html

http://sneakernews.com/