Portrait : Stéphane Nounamo, le chef qui brise les codes de la restauration rapide avec "Friend's Food"

Portrait : Stéphane Nounamo, le chef qui brise les codes de la restauration rapide avec « Friend’s Food »

Publié le 24 juillet 2019, par Charly ngon

« Friend’s Food » est un restaurant qui depuis son ouverture dans la ville de Douala, n’a cessé de faire parler de lui. Entre ses plats originaux, l’ambiance qui y règne et les prises de paroles de son propriétaire … nous avons décidé d’aller découvrir par nous même.

A la tête de cette enseigne nous avons Chef Stéphane, l’un des restaurateurs les plus en vue de la ville de Douala qui se taille une place de choix grâce à ses mets savamment présentés.

Source: Auletch

Chez « Friend’s Food », il est de coutume que l’ambiance soit plus intense les week-ends. Tout commence dans l’après-midi avec l’arrivée des premiers clients. Pour la plus part, les réservations ont été faites via Whatsapp , Messenger ou Twittter quelques heures plus tôt. Une nouvelle approche que le chef a voulu expérimenter, pour répondre aux besoins des files d’attente trop longues. Pour vous dire, la demande a été tellement grande qu’il a ouvert un deuxième restaurant à l’immeuble parfumerie JC sur la route qui mène à l’école publique de Bonamoussadi. Il fallait bien décongestionner le restaurant de Kotto qui n’arrivait plus à contenir toute la clientèle.

En ce qui nous concerne, c’est du coté de Bonamoussadi que nous avons voulu vivre notre expérience chez « Friend’s Food ». A notre arrivée, on a tout de suite été marqué par l’ambiance conviviale du décor : une terrasse avec des chaises en bois, confectionnées de manière artisanale et aux dessus desquelles sont apposés des coussins rembourrés. Les tables et le comptoir sont également faits en bois. L’ambiance lumineuse est garantie par un plafonnier fabriqué à base de rotin. A l’intérieur, nous avons le même décor avec la climatisation en plus. Vous l’avez compris, le thème coté décoration a été principalement motivé par la présence du bois et cette touche authentique et chaleureuse qu’il peut apporter à une pièce.

Les serveurs, habillés de polo noir, nous ont littéralement saisi par leurs regards dès notre arrivée. Un sourire, une salutation, et l’un d’eux nous invitait à nous assoir sur une des places libres.  Quelques minutes plus tard, nous recevions la carte du restaurant et nos commandes furent passées.

En attendant qu’on soit servi, nous profitions des lieux en ayant surtout le regard sur le service … un rythme insoutenable ! Les menus défilaient au rythme des commandes, un véritable chassé croisé entre les saveurs, le tout sous le regard attentif du chef Stéphane qui veillait au grain. Parfois il n’hésitait pas à donner un coup de main pour l’installation des clients ou encore pour l’harmonisation en cuisine. Pendant que les premiers servis savouraient leurs plats, d’autres sirotaient un cocktail en patientant tranquillement, et bercés par quelques sonorités musicales.

Quelques tables après nous, nous percevions une petite tension chez un client qui attendait depuis un moment, chez le cuisinier aussi … Mais le chef a une règle à laquelle il ne déroge pas : servir un plat succulent et préparé à l’instant … c’est la marque de fabrique de « Friend’s Food ».

Interrogé à propos de cette situation, le chef affirme que «  je peux comprendre la réaction des uns et des autres, mais ce n’est pas facile de satisfaire à temps, tout le monde, au regard des menus qui demandent plus d’attention dans la préparation ». Avec la polémique qu’il y a eu sur les réseaux sociaux concernant la qualité de son service (l’attente des plats notamment), le chef Stéphane a su trouver les mots justes pour atténuer le ras le bol de certains clients qui ont du patienter plusieurs minutes avant d’être servis. Dans sa casquette de business man, il doit tout gérer au plus vite de peur de faire face à des déconvenues. Entre messages & appels, il doit répondre à la fois aux sollicitations des clients qui veulent faire des réservations et aux employés qui sollicitent son appréciation dans le circuit de production. Le chef tient à veiller au grain à tous les niveaux.

Un parcours de Chef

Chef Stéphane est entrain de réussir un grand pari : celui d’imposer un style culinaire qui tranche avec les habitudes du public. En si peu de temps, il est devenu l’une des références en matière de restauration dans la capitale économique à travers « Friend’s Food ». Un succès au bout d’un projet novateur qui présente une nouvelle approche en matière de restauration rapide dans la ville.  Depuis son installation dans les quartiers Kotto et Bonamoussadi, dans le 5ème arrondissement de Douala, les restaurants « Friend’s Food » sont devenus un phénomène à la mode. Leurs menus originaux ont conquis le cœur et le palais de bon nombre de personnes à la recherche de nouvelles saveurs. Entre les menus composés de grillade de viande de bœuf, de saucisse de porc, du poulet, très souvent accompagnés de frites, les clients ont toujours l’embarras du choix …

« Friend’s Food » c’est aussi l’histoire d’un jeune passionné de cuisine, d’un rêveur, mais surtout l’audace d’un chef cuisinier qui veut briser les codes de la restauration en y apportant sa touche. Et ce n’est pas un hasard si après son baccalauréat, chef Stéphane de son vrai nom Nounamo Stéphane Joël choisit l’Institut Ndi Samba à Yaoundé pour se former dans la filière restauration. Après trois années de formation, il en sort nanti d’un brevet de technicien dans la gestion de la restauration.

Il débute alors sa carrière comme stagiaire à l’hôtel Hilton avant de signer un contrat de travail dans cet établissement hôtelier. L’environnement de travail n’étant plus favorable à son épanouissement, il est contraint de démissionner de l’hôtel. Il va poursuivre son aventure à la tête de petites structures de restauration avant de tout arrêter pour se mettre à son propre compte.

Étant dans une dynamique entrepreneuriale, il lance un service de livraison de nourriture dans les bureaux, « A l’époque lorsque je me lance dans ce projet, je suis l’un des pionniers dans la ville de Yaoundé à proposer la livraison de nourriture dans les bureaux. Mes menus, je les proposais sur Facebook et par sms, les personnes intéressées me contactaient pour faire leur réservation ». Encore aujourd’hui, chef Stéphane est très présent sur les réseaux sociaux et c’est grâce à ceux-ci et le bouche à oreille qu’il va commencer à bâtir sa popularité. Avec une petite épargne mise de côté et le soutien de sa famille, le projet « Friend’s Food » voit le jour du côté de l’avenue Germaine à Yaoundé. C’est une victoire pour l’ancien employé du Hilton qui peut enfin travailler dans un espace où sa créativité serait mieux exprimée. C’était le début de l’aventure…

Le déclic

Lors du Festi Tchop en 2017, qui se déroulait à Douala, au petit terrain de Bonamoussadi, il fera un passage bien remarqué. Il repartira de là auréolé du prix du meilleur cuisinier.« Lorsque j’arrive au Festi Tchop, mon stand est le plus sollicité, les gens apprécient ce que je fais. Durant les dix jours du festival j’ai eu le temps d’observer et de faire une comparaison entre la clientèle de Douala et celle de Yaoundé. Je me suis rendu compte qu’à Douala, il y avait plus d’opportunités et que c’était un marché que je pouvais attaquer. Dès mon retour sur Yaoundé, je décide quelques semaines plus tard de venir m’installer à Douala » déclare chef Stéphane, d’un air déterminé.

Cette volonté de s’installer à Douala dans une ville où il n’a presque pas d’attache, pouvait être vu comme de la folie, mais l’entrepreneur avait sa petite idée derrière la tête. En moins de deux ans, chef Stéphane a réalisé une réelle prouesse à laquelle il était loin de s’imaginer. Aujourd’hui tout le monde ne parle que de « Friend’s Food », de bonne augure pour l’avenir de la structure.

En tous cas pour ce qui nous concerne, nous vous recommandons vivement d’aller essayer ses plats ! C’est d’un délice …

 




 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch