RAAC : pour une meilleure visibilité des œuvres culturelles en Afrique Centrale

La libre circulation des biens culturels est un gros frein aux industries culturelles et créatives en Afrique Centrale. Aujourd’hui grâce au projet «La Route de l’Artiste en Afrique Centrale » l’espoir est permis. Et c’est à Douala que les activités de cette nouvelle plateforme ont été lancées.

En rangs serrés pour une meilleure fluidité et soutien des artistes durant leurs voyages dans la sous-région Afrique Centrale. Les responsables de l’espace culturel Yaro ( Congo-Brazza), de Our Children Our Future ( Cameroun) et du Réseau Culturel et Artistique pour la formation et la Francophonie se sont réunis à Douala depuis le 23 octobre 2022 dans le cadre de leurs assises. Au deuxième jour de leur concertation, ils ont organisé une conférence de presse à l’hôtel Prince de Galles le 24 octobre 2022 pour présenter, mais aussi annoncer officiellement le lancement des activités du projet RAAC ( La Route de l’Artiste en Afrique Centrale). Ceci en présence des hommes de médias conviés à cette rencontre.

RAAC en un mot…

Le RAAC est un projet novateur. Il vient pallier un certain nombre de difficultés auxquelles ont toujours fait face les artistes pour se déplacer d’un pays à un autre pour les spectacles. L’objectif principal de cette plateforme comme l’a rappelé Monsieur Mabiala Jean-Claver « Le projet RAAC porte sur deux volets : la mise sur pied d’une cartographie des acteurs culturels, les festivals, les espaces culturels et les circuits routiers ». Il s’agira donc de constituer une base de données fiable et crédible, avec les dates de tous les événements culturels qui seront organisés dans les pays membres à savoir : Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, Centrafrique, Guinée Équatoriale, Sao Tomé et Congo Brazzaville. Ceci va permettre de mieux préparer les déplacements des artistes qui se feront dorénavant par voie routière.

Un choix stratégique qui s’inspire de l’Afrique de l’ouest, mais qui est aussi très avantageux au niveau du coût selon Monsieur Mabiala Jean-Claver qui fait partie des porteurs du projet. « En Afrique Centrale on a toujours privilégié le transport aérien. Or avec la hausse des prix des billets d’avion qui ne sont pas toujours à la portée de tout le monde. Certains artistes ont du mal à se déplacer et du coup n’arrivent pas à vivre pleinement de l’art. Aujourd’hui où les États de la CEMAC font des efforts pour construire des routes praticables pour la libre circulation des biens et des services. Nous allons tout simplement faire comme nos frères de l’Afrique de l’ouest : voyager par voie routière » fait -il savoir. Cependant, pour faciliter cette mobilité, des trajets seront connus à l’avance en fonction de chaque pays hôte, ainsi des mesures d’accompagnement seront prises pour que le voyage se passe dans les bonnes conditions.

Les premiers pas…

Si la ville de Douala a été choisie comme point de départ du projet RAAC, c’est à juste titre. Il n’est pas sans ignorer que la capitale économique est le chemin de transit vers toutes les autres capitales de la sous-région. Au-delà de son attrait économique, et surtout de par son histoire, la région du littoral est aujourd’hui le point de convergence de plusieurs artistes toutes les nationalités confondues. Un constat qui n’a pas échappé aux autorités qui souhaitent en faire  un carrefour culturel. C’est donc fort de cette vision que le délégué régional de la culture pour le littoral qui faisait partie des invités de marque de cette conférence de presse n’a pas manqué d’apporter son eau au moulin. « Le littoral est la ligne de front dans la guerre du développement des entreprises culturelles et des industries créatives pas seulement au Cameroun, en Afrique Centrale et au-delà », ainsi s’exprime le Dr Edimo pendant sa prise de parole.

Financé par ACP UE CULTURE à travers le programme CRÉER EN AFRIQUE, le projet RAAC a pour ambition de faire de la sous-région CEMAC un véritable marché de biens culturels. En facilitant la visibilité et la promotion de tous les segments artistiques des différents pays concernés au moyen des divers canaux de communication. Favoriser le partage et consolider les liens de fraternité entre les peuples à travers la culture qui est aujourd’hui une arme efficace dans le vivre ensemble. Les bases de cette collaboration étant déjà posées, plusieurs représentants du programme notamment les chefs de file et les points focaux ont signé leurs premiers contrats séance tenante pour marquer leur engagement dans cette nouvelle dynamique. Pour cette phase pilote, le projet va durer 18 mois le temps d’apprécier son fonctionnement. Au Cameroun l’organe est représenté par Carole Leuwe qui est le point focal à travers « Our Children Our Future ».