Quatre ans déjà que Lapiro de Mbanga nous a quittés

Quatre ans déjà que Lapiro de Mbanga nous a quittés

Publié le 16 mars 2018, par Charly ngon

Quatre années après sa disparition, Lapiro de Mbanga continue de vivre dans la mémoire de ses fans.

Lapiro de Mbanga

Auteur-compositeur, chef de quartier et artiste musicien engagé, il était connu pour ses textes très critiques, voire amers vis-à-vis du mode de fonctionnement de l’Etat. Il ne manquait pas de le décrier dans ses chansons. Devenu persona non grata au Cameroun, il va s’exiler malgré lui en Amérique après sa sortie de prison, où il va mourir le 16 mars 2014 de suite de maladie dans la ville de Buffalo, dans l’Ouest de l’Etat de New York. Une mort qui a surpris plus d’un, surtout au niveau de ses fans qui se remémorent encore cette époque où Ndinga man faisait le show.

Lambo Sandjo Pierre Roger aka Lapiro de Mbanga a débuté sa carrière en 1978 au Nigeria avec la sortie de son premier album, Persévérance. Évoluer dans un pays où l’artiste le plus populaire s’appelle Fela Kuti, ça laisser forcement des marques. Lapiro de Mbanga écrivait des textes incisifs en direction des autorités comme  sur No make erreur, un morceau de son premier album.  De retour au Cameroun dans les années 1980 où sa popularité l’avait déjà devancé, – du fait qu’il chantait en pidgin, l’une des langues prisées par les habitants des quartiers populaires – Lapiro a su cristalliser tout autour de lui une véritable attention.

Encore que plusieurs personnes se reconnaissaient comme des victimes des maux qu’il décriait. En 1992 souffle un nouveau paradigme qu’on surnomme la démocratie, où dit-on on respecte la liberté d’expression. C’est ainsi qu’il lance un vaste mouvement pour la libération des journalistes Pius Njawe et Célestin Monga arrêtés par la police. Mais ce mouvement au départ pacifiste, va se transformer à une grogne sociale, qui a abouti à ce qu’on appelé à une époque « les villes mortes ». Taxé de traître, il échappe de justesse à un lynchage au Stade Omnisport de Bépanda lors d’un concert. Une situation que qui va le contraindre à s’exiler au Nigeria.




Ndinga Man va revenir au Cameroun quelques années plus tard, avec toujours le même engagement pour les causes sociales. Il va faire un petit break dans la musique, pour s’occuper des populations dont il a la charge, puisqu’il a été désigné chef de quartier de la ville qui l’a vu naitre : Mbanga. C’est ainsi que à la suite des événements malheureux de février 2008, il est accusé d’avoir soutenu la révolte, chose qu’il a toujours réfuté. Après trois ans en taule, d’abord à la prison de Mbanga, puis celle de New-Bell, il va être libéré en 2011. Mais il continuera de s’attaquer de front et sans complexe au régime en place.

Menacé de mort, Lapiro de Mbanga s’exile aux Etats-Unis avec sa famille. Au-delà des textes à résonance vindicative, il savait aussi faire danser sur d’autres thèmes qui touchent la société.  Pour les nostalgiques c’est toujours un plaisir d’écouter la voix rocailleuse de Lapiro dans l’un de ses titres comme Jolies filles, Bel homme, Souviens-toi chéri ou encore Pas d’argent, No love.  Incinéré selon ses dernières volontés, Ndinga Man, Tara ou encore Ngata Man est mort à cinquante sept ans et avait treize albums à son actif.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch