Quand les vieux énervent (souvent) les jeunes au Cameroun

Quand les vieux énervent (souvent) les jeunes au Cameroun

Publié le 14 avril 2018, par Nyemson

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Au Cameroun le droit d’aînesse ne souffre de rien. Dans cette partie de l’Afrique, les personnes âgées sont le symbole de la sagesse et gardiennes de l’héritage culturel. Autant dire qu’au Mboa, les camerounais ne manquent pas d’être respectueux envers les ainés. Un geste sacré, mais plein d’abus quand même.

Source : Pixabay.com

1- La priorité dans les transports : Tu buy ton ticket jusqu’à avoir ta place assise (tout va bien). Les retardataires came, ils restent debout en s’accrochant comme ils peuvent (jusque-là, ça va). Alors que le bus est saturé, tu vois un pater entrer (voici alors le ndem). Il traverse tout le monde avec son air fatigué qui lui colle à la peau et arrête la barre qui se trouve net à côté de ton siège. C’est le piège. Au Cameroun, on know tous qu’un vieux ne peut pas stay debout, tant qu’un jeune est assis. Fâché ou pas, ce n’est pas un débat Mollah. Lève-toi sinon ton avenir va caler sur place.

2- La priorité dans les agences : Tu veux quelque chose, vas d’abord te mettre en rang. Or, les rangs sont tellement longs que tu peux y passer la journée. Par contre quand arrive un vieux hein, la donne change. Premier arrivé ou dernier arrivé, il est servi. Pourtant quand il y a les handicapés, ils font souvent mine de ne pas les voir hein.

3- La cause des Temps-mort : Mollah s’il y a bien une chose qui marque l’histoire des petits goals au Cameroun, ce sont les « temps-morts ». Il suffit que quelqu’un traverse le terrain de jeu, pour obliger all le motto à faire une pause. L’idée est de ne pas salir les passants. Mais le problème c’est qu’il y a toujours des répés nerveux Mollah. En principe tu trouves un vieillard qui waka normalement, mais au moment de traverser le terrain, il devient une tortue. Tu as beau le look avec la rage dans les yeux et même crier « le vieux marche même nor »… le mauvais cœur de ça. Et si c’est alors une rémé hein, c’est pire. Mais tu vas faire quoi ? L’âge leur donne raison.




4- Ils ont toujours raison : Quand tu es vieux, tu dois toujours avoir raison ? Non, mais cette croyance est tellement radicale au Mboa, que s’en est vexant. Tu ne peux pas dire à un répé qu’il a tort. Que ce soit à la piaule ou au travail, il va te raconter l’histoire d’Um Nyobe (justement, ça n’a rien à voir). N’est-ce pas ce sont des humains comme nous ? Il y a des génies et des cancres (Aka !). Donc si les vieux sont humains, alors tous ne pas des génies. On appelle ça la loi du syllogisme (allez réviser le cours de philosophie dion).

5- Les champions de la superstition : Mollah, il n’y a pas une chose que tu puisses dire à un répé, sans qu’il ne l’interprète autrement. En général, les vieux voient le mal partout. Quand tu leur djoss qu’ils exagèrent et que ce qu’ils racontent c’est de la superstition, ils te traitent de naïf. On dirait que le mot hasard ou coïncidence n’existe même pas dans leur dico. Après on va dire que ce sont les plus sages non ? Minalmi, ce genre d’exagération ou de trouble obsessionnel est souvent à l’origine du tribalisme.

6- Certains sont tribalistes : Il y a toujours une question que les répés te posent lorsque tu as un matter au bureau ou avec ton voisin : « Ils sont d’où ? ». Mon frèèèèère !! Où est le rapport ? On ne voit pas ça comme ça, mais la question est porteuse d’une mauvaise intension. Alors que le Ngomna se bat au quotidien pour tuer le tribalisme, nos paters font l’effort de tribaliser nos relations avec nos potes. Auletch, on ne peut pas avancer avec le genre de personnes qui, ne pensent pas que l’incompétence de son mouna peut vexe son employeur. Ou que le mauvais comportement de sa femme peut perturber la voisine. No’oo du coq à l’âne, ils vont jusqu’à tirer des conclusions. Ou c’est leur tchop qu’ils digèrent mal avec l’âge, qui fait ça oo ?




7- Les Conseillers Nationaux de la Gastronomie : En parlant de nourriture, dans all les traditions du Mboa, il y a ce qu’on appelle les mets spéciaux. Il s’agit de certaines nourritures que ne peuvent et ne doivent consommer que certaines personnes, d’un certain âge ou d’un certain rang. Par exemple, les femmes en pays Bantou ne doivent pas tchop les ways comme : la vipère, le chat. Sauf en cas d’autorisations du chef de famille à l’occurrence. Massah ! Ou comme chez les Mbamois, on djoss aux mounas de ne pas tchop les œufs, de peur de les rendre faibles. Massah ! Ça ce n’est pas un abus de pouvoir ? On dirait que les gars veulent yamô seuls. Le même spirit que nos paters du ngomna.

8- Les éternels salariés : En Afrique et tout particulièrement au Cameroun, travailler est un acte louable. Mais mollah, à un certain seuil de l’âge, il ne faut pas en abuser surtout quand on est dans un pays de lois. Au Mboa, l’âge de la retraite est fixé à 60 ans, notamment pour les fonctionnaires. Mais quand cette loi est déclarée sans prendre en compte l’existence de la cellule du Kumba, elle devient tout aussi nécessaire qu’un passage clouté au tunnel Ndokoti. Pour ceux qui ne savent pas, Kumba est un concept qui désigne le trafic illicite de l’âge, qui te permet de naître de nouveau, aux moyens de quelques compensations financières. Du coup, on comprend pourquoi, flop de vieux ne sont pas encore prêts à tirer leur révérence. Ne dites pas n’importe quoi, ce n’est pas l’amour du service mais, le c’est le seul moyen pour eux de continuer à jouer les yéyés.




9- Le « papa yéyé » attitude : Déjà qu’ils ont le droit de naisse, ça va. On ne dit rien. Ils s’éternisent à la mangeoire de nos services publics, on accepte. Ils nous interdisent de manger certaines nourritures, ok. L’homme ne vivra pas que de pain. Mais quand les répés commencent aussi à discuter les petites gos du Mboa, ça c’est casser le bouton déranger. C’est quel cœur ça ? Mollah il faut go dans les boites huppées les voir à l’œuvre. Ils jouent eux, les papas yéyé. Et pardon, c’est sans pression hein. N’est-ce pas ils ont tout, ils peuvent maintenant noircir la table et oindre les filles avec les champagnes.

10- Les maestro des proverbes : Mollah, tu peux avoir un problème sérieux qui nécessite l’expertise d’un répé. Quand tu vas voir alors un qui s’y connait, genre de la même trempe que les Mbobog, il te répond comme dans les comas. « La chenille ne porte pas de lunettes, quand elle boit l’eau » (Copyright le Crocodile du Botswanga). Dire des proverbes c’est bien, mais ne pas les expliquer clairement est un problème. Avec tout ça ils s’énervent – que oh – la jeune génération est dépaysée. D’accord, mais aucune chance qu’ils nous livrent facilement les secrets de notre héritage culturel. En tout cas…

Au Cameroun, on a du respect pour les répés. Ils ont l’expérience de la vie bomaye ! Ils connaissent mieux le système du pays et les ways du letch, que tu ne peux même pas deviner. Donc ne te méprends pas Mollah, ils sont de bons conseils. Peut-être que dans le fond, le problème c’est cet écart que les époques ont creusé et qui les frustrent. Cela dit, nous auletch, on ne peut pas les abandonner hein, ekiey ! Qu’on compte sur quoi ? Car comme on dit chez nous : « L’homme jeune marche plus vite que l’ancien, mais l’ancien connaît la route ». Vrai ou faux ?



Auteur : Nyemson

Mbom! Le Social media c'est ma famille. Multidimensionnel, ton voisin le plus proche au letch c'est moi. You do your ways, i share it for all le moto, #aucalm.