Pourquoi tout le monde ne peut-il pas enterrer le placenta ?

Pourquoi tout le monde ne peut-il pas enterrer le placenta ?

Publié le 7 avril 2021, par Charly ngon

L’enterrement du placenta après l’accouchement est un rituel symbolique qui est réservé à une catégorie de personnes.

Placenta

Source : Actunet.net

Au nombre des pratiques ancestrales qui résistent encore à la modernité et qui ne sont pas autorisées à tout le monde : il y a celle qui consiste à enterrer le placenta d’un nouveau-né. Les rituels qui sont faits dans chaque culture autour de cet organe en dit long sur la place qu’il occupe dans la vie des communautés. Pour chaque naissance, il faut se plier plus ou moins au même cérémonial. Mais celui-ci est très sélectif et restreint à une catégorie de personnes. Une fois que cette boule de fibres cellulaires qui a servi au développement du fœtus durant neuf mois est libérée du ventre de la femme, elle a une toute autre considération aux yeux des familles. Elle quitte du statut de simple organe qui relie l’embryon à la paroi utérine de la mère, pour devenir un objet sacré qui n’est plus à la portée de tout le monde.        Qui doit alors l’enterrer ?

Dans les hôpitaux, le placenta est jeté à la poubelle après l’accouchement si certaines familles n’en font pas la demande à l’avance. Du point de vue médical, une fois que cet organe est sorti de son univers initial, il devient un déchet. Pour éviter cela, certaines familles prennent le soin de faire la réclamation auprès des personnes en charge de l’accouchement. Après donc l’expulsion du bébé, le placenta est restitué à la famille. Le plus souvent, c’est à l’homme que revient la responsabilité de l’enterrer. Cependant, si le géniteur n’est pas connu, le père ou la mère de la fille peut le faire. Si les deux ne sont pas présents, on va remettre cette charge à une personne digne de confiance. Le fait de restreindre l’accès au placenta à certaines personnes. C’est pour éviter que cela puisse être utilisé à des fins exotériques. C’est ailleurs l’une des raisons pour laquelle ce rite est particulier.

Ce qui compte, c’est de pouvoir enterrer le placenta sur le terrain familial ( famille paternelle), afin de sceller le lien entre  l’enfant et ses origines. Dans un article rédigé par Monique Ngo Mayag pour le compte du site Stopblablacam sur le mythe autour du placenta. La journaliste a révélé les propos d’un notable de l’Ouest qui faisait savoir que c’est la femme qui enterre le placenta. Le plus souvent, cela se fait prêt d’un bananier, une pierre, un arbre fruitier ou tout simplement derrière la maisonnée. Une fois qu’elle a terminé de le faire, elle partage un repas qui est constitué de plantains braisés mélangés avec de l’huile rouge. À ce stade, quiconque a mangé ce repas et tente par la suite de vouloir faire du mal à l’enfant va seulement lire l’heure.

Alors chers letchois, venez aussi partager avec nous comment se déroule ce rituel dans votre culture.

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch