Pourquoi les camerounais préfèrent se soigner chez les docteurs du quartier ?

Pourquoi les camerounais préfèrent se soigner chez les docteurs du quartier ?

Publié le 9 avril 2018, par Nyemson

[nextpage title= »page suivante » ]

Au Cameroun, il y a flop de médecins qu’on appelle Doctas. Des docteurs à quelques exceptions près, qui n’ont ni diplômes, ni prêté serment. Pourtant dans les quartiers, ces hommes restent les médecins les plus sollicités. Au Letch, voici pourquoi les camerounais préfèrent aller se soignez chez eux…

Source : nzouankeu.files.wordpress.com

1. La proximité : Le first way que les camerounais apprécient chez docta c’est qu’il est très voisin. Pas besoin d’un tako ou un benam. Les gars n’ont peut-être pas fait leurs études en médecine, mais question stratégie marketing hein, ce sont des As. Les docteurs ont peut-être prêté serment de sauver des vies, mais le cabinet des doctas est le plus proche. D’ailleurs, si tu t’égares, rappelle-toi qu’il n’est jamais loin de Maguida. Ce qui est pratique si l’enfant chauffe la nuit.

2. Disponible presque 24h/24 et 7jrs/7jrs : Docta n’a pas d’heure Mollah. On ne va pas dire qu’il est dispo 24H/7J. Il peut arriver qu’il voyage mais tant qu’il est au kwatt nor, look seulement s’il y a la lumière chez lui. Oui oui, parfois avec un peu de chance, sa piaule n’est pas loin de son cabinet. Du coup, c’est facile pour la femme du bailleur d’aller cogner à sa porte quand le mouna chauffe. On est alors bien loin de tout le tralala protocolaire des docteurs.

3. Free, sans protocole : Mollah si tu vas dans les hôpitaux, tu verras que le protocole est de taille. A peine tu came, que tu es déjà mis en rang. Après tu vas à la réception prendre ton numéro. Puis on te call pour que t’on fasse un premier diagnostic. Là encore on te show un autre ticket pour que tu go wait devant le bureau d’un spécialiste, pour qu’il te fasse des examens etc. mafmideh à l’allure ci, tu auras repeint les murs de vomissures. Alors que chez docta du quartier, dès que tu came, il t’introduit avec un doux pidgin qui te met en confiance. « Na how nor ma’ ? ».



4. On partage la même langue : Eehhh ! Pas les ways des « blancs » qu’on entend dans les hôpitaux, sans rien comprendre là. Chez docta, son cabinet c’est la famille. Il te speak comme s’il te knowait de from. L’ambiance est alors détendue lorsqu’il te verbe dans un doux pidgin, jusqu’à ce qu’il accélère dans un français qui ne dit pas son nom. Le gars begin à t’aligner les « le », « la », « lui » net comme dans le désordre des jeux de paris. Bizarrement, les gars aiment ça et tu comprends vite.

5. Explications terre-à-terre : Mollah est-ce que tu es déjà go chez un docteur jusqu’à savoir de quoi tu souffres ? Bien sûr que oui. C’est un pro nor, il va t’expliquer ça. Mais à la différence de docta, c’est qu’il va te parler de ta maladie comme s’il t’avait mis à l’école de médecine. Qu’est-ce que les big rémé là vont faire avec all les mots compliqués de la maladie ? Docta conscient de ça, il te fait gagner en temps et te disant cash que tu as la fièvre, mal de ventre, typhoïde etc. Aucun mot compliqué.

6. Pas cher payé : En parlant de dos, vraiment ! Vraiment ! S’il n’y avait pas de docta c’est que flop de personnes die everyday au Mboa ci. Des examens (quand c’est grave) aux médicaments, passant par les injections/perfusion, c’est pas cher payé. Mollah même avec 10 kollo tu t’en sors. Même qu’il peut venir à la piaule, dans ton lit te poser les perfusions. Donc les dos de transports là, il ne comptabilise même pas ça.



7. Le bon samaritain : Avec lui, même le prêt ne meurt pas. Comme si les dos ne lui disent rien, il accepte que tu buy en tranches. Tu sais que les clients étant satisfaits, ne règlent pas souvent de rembourser leurs dettes. Parfois, certains patients lui glissent kollo de plus. Faut pourtant voir les autres qui disent avoir prêté serment. Chez eux, s’il n’y a pas les dos, n’est-ce pas on te met en quarantaine ?

8. La santé d’abord : Bon faut pas non plus croire que Docta est un saint hein. Lui aussi il a besoin de dos pour go buy les médicaments. En plus quand tu look son petit cabinet qu’il loue là, tu comprends qu’il a aussi besoin de dos pour se débrouiller. Mais qu’à cela ne tienne, chez docta la priorité c’est qu’il soigne son patient. Même s’il faille qu’il te give d’abord des calmants, betah. C’est comme ça alors que les go du kwatts rodent chez lui, pour des raisons suivantes…avortement, djansan, etc…



9. C’est dur, mais il fait : Mollah si toutes les filles du quartier sont encore chez leurs paters c’est grâce à Docta. Pourquoi ? Parce que c’est grâce à son courage et sa bravoure qu’il accepte très souvent de les help à ne pas devenir des maters (oui vous avez compris ce qu’on veut dire par-là). Ah oui oui ! Docta fait ça. Au kwatt même s’il do ça en cachette, on s’en doute bien. De toute façon, est ce qu’il a même prêté serment ? Zero ! Ce n’est pas qu’il aime take les risques hein. La plupart du temps il cède aux larmes de ces filles et comme il a bon cœur, tu imagines la suite.

 

Ceci Peut vous intéresser ==>>Pourquoi les camerounais ont peur des hôpitaux publics ?

10. L’humilité dans les cas d’urgence : Si tu tamponnes un Docta qui te djoss qu’il peut tout soigner, c’est que tu n’as pas affaire à un docta mollah mais, à un charlatan. Le fait est que Docta n’a jamais tous les équipements et lui-même le sait. Sa seule chirurgie c’est ce qu’il fait jusqu’à il jette dans les latrines là (en passant, c’est souillant hein). Sinon pour l’essentiel, c’est de panser les plaies. Or comme les gars du dehors sont comme ils sont là, même après un accident de moto-taxi, ils vont go le voir. On comprend aussi que les gars vont se soigner là où leurs dos s’arrêtent, (oui on ne vous juge pas)mais si tu do une hémorragie interne tu vas savoir comment ? No’o pas ça chez Docta. Quand c’est chaud, il te senta dans un hosto, c’est aussi ça être professionnel.

Au Cameroun, les Doctas n’ont certainement pas leurs diplômes. Ils sont aussi les moins équipés pour faire face à des cas spéciaux. Du coup leur performance s’arrête où begin celle des Docteurs. Mais posons-nous les bonnes questions. Qu’est ce qui cause tout ce désordre ? Au Letch, on vous laisse répondre…



Auteur : Nyemson

Mbom! Le Social media c'est ma famille. Multidimensionnel, ton voisin le plus proche au letch c'est moi. You do your ways, i share it for all le moto, #aucalm.