Pourquoi les camerounais ont peur des hôpitaux publics ?

Pourquoi les camerounais ont peur des hôpitaux publics ?

Publié le 3 avril 2018, par Nyemson

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Il parait qu’aller chez Docta au quartier c’est bien mais se faire soigner dans les hôpitaux, c’est encore mieux. Sauf qu’au Cameroun, il règne un climat de peur quand les patients vont se soigner dans les hôpitaux publics.  Ayant fait un tour là-bas, Au Letch, on vous explique pourquoi les camerounais craignent les services des hôpitaux publics. 


Source photo : hopitallanquintinie.com
  1. On vole les nouveaux nés !

Quand tu go born dans un hôpital public, il faut faire très attention. Certains médecins auraient décidé de jouer au cache-cache avec les nouveaux nés. One time tu accouches,  one time personne ne know où est passé le bébé ? Autant dire qu’il ne faut plus y go seule. La personne qui te rythme doit être alors ton/ta complice le feu seulement. Si le docteur monte, lui/elle monte aussi. Si le docteur descend, lui/elle descend aussi. Man no run, c’est quoi ces histoires de confusions de mouna, pire de disparitions.

  1. Les médecins font du Marketing

Il y a un code qu’on ne dit pas dans les hôpitaux du Mboa. Tu arrives avec un cas grave, tellement grave que le personnel médical le sait mais personne ne parle. Les chauds gars te font tourner en rond, ils se baladent comme s’ils sont trop occupés. Alors que le but, c’est de te sortir une méchante facture. Oui te perdre du temps et rallonger ta facture. Ce sont des marketistes en puissance mollah. Les hôpitaux sont devenus des entreprises capitalistiques. Si Thierry Ntamack tourne un film là-bas, on peut appeler ça « le Prix du sang ».

  1. Le business du sang

En parlant de sang, Mollah est-ce que tu knowais que faire le don de sang, ça leur rapporte énormément ? Attention, on ne te parle pas de bienfaits en termes de vie sauvée hein. No’o mais de bénéfice en termes de ronds. Hum ! Donc toi mboutman tu came give ton sang, les gars te blow avec 2000 F (5 000 F quand ils ont trop fait) avec une boite de lait non sucrée. Derrière, les gars go taxer aux patients les plus offrants. Eeeh !! Na which kind of spirit nan ?


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  1. Les protocoles interminables

Où c’est le chemin de croix que les gars organisent là-bas, on ne know pas. Tu es malade, tu as traversé all le kwatt jusqu’à take le tako ou le benam. Quand tu arrives, il faut suivre le rang (ok c’est normal). Mais quand tu apprends que le rang en question c’était pour take le ticket onong tu peux t’évanouir. Parce que, après ça, il faut encore aller do le premier diagnostic pour se retrouver finalement chez le laborantin qui doit te faire les examens. Et quand bien même le médecin arrive, le bon monsieur est pressé comme un taxi plein. « Euuuh dépêchez-vous s’il vous plait. Je n’ai pas beaucoup de temps à vous accorder. Infirmière, occupez vous d’eux ! » 

  1. Les services infirmiers

Qu’on soit bien clair, les gars qu’on call les docteurs ont prêté serment. Donc en principe sauver la vie des gens c’est leur way. Et comme ils sont responsables des hostos, le minimum pour commencer à do leur work, c’est de bien coacher leurs infirmiers. Parce que hein, quand on look seulement leur visage, c’est comme si on les avait seulement forcé. On know que c’est la fonction publique, mais on parle de santé. Pourquoi l’infirmier a toujours le visage visage froncé ? Même le sourire sensé réconforter le malade, il n y a pas ! Si vous ne voulez pas nous aider, il faut nous dire et on quitte sur çà.

  1. Le manque d’explications

Ou c’est parce qu’on voit déjà trop de films occidentaux ooh ? Là-bas, quand tu es sick, ils ont l’obligation de t’expliquer all les ways qu’ils vont te faire. On commence donc par te demander tes antécédents (on est pas trop sûr que même au Mboa on do ça, mais accordons le bénéfice du doute). Ensuite, on te dit de quoi tu souffres (ok, jusque-là aussi, on est tous bons). Et puis, ça go vite. On te donne des comprimés qui sont égaux à une raison. Des injections suivies des explications avec en plus une préparation psychologique sur les effets secondaires, etc. Or, chez nous hein. N’est-ce pas tu as demandé qu’on te soigne ? Alors tais-toi ! Ils sortent même souvent cette célèbre phrase de bensikineurs, quand le passager fait une remarque un genre un genre : « mon frère, je te donne le guidon tu conduis ? ».


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  1. L’argent ou rien

Il ne faut surtout pas se faire des illusions. Au Cameroun, si tu n’as pas l’argent, tu es mort au sens purement littéral. En termes letchois, ça veut dire que hein, si tu n’as pas les ronds pour buy la facture, tu es die. Mais ils ont développé une nouvelle tactique. Si tu n’as pas les ronds, on te séquestre bien même. Et s’ils se rendent compte que tu te sens à l’aise à l’hosto, vu que tu as même un lit, on te lep au couloir. Le terminator c’est quand ils call la TV de venir t’afficher. Au journal les gars essayent seulement d’arranger pour que ça sonne comme un avis de recherche. Warr, quand tu falla les dos, l’inspiration de ça.

  1. Il y a des ruptures de médicaments tous les jours

Ce n’est presque plus un secret pour personne mollah. Il y a des ruptures de médicaments constamment dans les hôpitaux du Cameroun. Du coup, il faut taper des combines pour en avoir. Par exemple, les patients les plus intello, doivent prévoir l’argent en plus. Les dos en question servent de tako pour go falla une pharmacie, où ils vont bolleh de buy les comprimés de leur ordonnance. C’est quelle malchance ça ? Everyday on refuse aux Doctas de la route de vendre les comprimés parce que ce n’est pas bien protégés, alors que les hôpitaux eux-mêmes, n’ont pas assez de réserve. C’est simple ?


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  1. Les infrastructures sont vieilles

Mollah est ce que tu as même déjà bien regardé les hôpitaux du ngomna ? En vrai si tu n’es pas myope, tu verras qu’il y a un sérieux problème. Hormis les hôpitaux des villes comme Ngola et Douala (qui se battent un peu), ceux ui se trouvent dans les autres villes sont sales comme le porc. Look seulement comment les bâtiments sont moches. On dirait des hôpitaux qui datent de l’époque coloniale hein. Il n y a pas de toilettes quand il y en a, ce sont les odeurs d’un mois qui te chasse. Les patients urinent dans les bouteilles de peur d’aller aux toilettes. Ne lap pas ! Et on compte meme le nombre de fois que les cousins d’Eneo envoeint de l’eau…potable.

  1. L’insuffisance de médecins

Avoir les hôpitaux c’est bien, mais quand tu n’as pas le personnel hein c’est le vrai ndem. Ne te méprends pas Mollah ! Au Cameroun, on a flop de médecins spécialistes. Mais les centres de santé publique sont vides.  On compte les docteurs du bout des doigts. Les gars sont dans les cliniques privées. Pourquoi ? Le gombo passe bien même. Pour ceux qui n’ont pas la chance de se faire recruter, ils finissent par open leur cabinet pour finir comme Docta du kwatt. C’est souillant, mais vu de près, c’est peut-être betah.

Quand on parle de compétences hein, il y en a au Cameroun. Et dans la médecine les camerounais sont prêts. Les problèmes découlent de la mauvaise gérance du système qui tue de milliers de camerounais au quotidien. Auletch, on est fatigué de tout ça et vous les letchois(es), vous en dites quoi ?


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Auteur : Nyemson

Mbom! Le Social media c'est ma famille. Multidimensionnel, ton voisin le plus proche au letch c'est moi. You do your ways, i share it for all le moto, #aucalm.