La noix de kola, un produit aux multiples usages suivant les régions du Cameroun - Auletch

La noix de kola, un produit aux multiples usages suivant les régions du Cameroun

Publié le 29 août 2017, par Charly ngon

kola

S’il y a un fruit pour lequel les consommateurs peuvent être du même avis sur ses qualités, c’est bien la noix de kola. Omniprésente dans la vie sociale des populations, elle est vendue dans tous les coins de rue, en plusieurs variétés et est utilisée pour de multiples raisons.

Avant de parler du fruit en lui- même, faisons un peu de gromologie, l’expression cola peut s’employer de deux manières distinctes. On peut choisir l’expression la ou le cola ou encore le ou la kola, les deux expressions désignent la même chose. Maintenant parlons du fruit.

La noix de kola provient du kolatier, qui est un arbre tropical qui peut atteindre 25 mètre de haut et 50 cm de diamètre. Au Cameroun, on rencontre quatre variétés de kolatiers :

La kola Bamiléké (Cola anomala) produite dans les régions du Nord-Ouest et de l’Ouest, notamment dans les départements du Boyo, de la Mezam, des Hauts-Plateaux et du Khoung-khi.

La kola du Nord ou goro (Cola nitida) produite dans la région du Littoral notamment dans le Moungo et dans le Sud-ouest.

La kola Bafia (Cola acuminata) qui a pour zone de production les régions du Centre et du Sud notamment le grand Mbam.

La kola de l’Est (Cola ballayi) produite dans la région de l’Est et dans des zones de forêts.

Sur le marché, elle se présente soit sous la couleur rouge ou la couleur blanche. La variété la plus prisée, est la kola de Bafia, au regard des qualités qui plaisent bien aux consommateurs. Pour être en possession de ce petit fruit, il faut débourser 50 à 100 FCFA, parfois plus en saison morte ou lorsqu’il y’a pénurie.




La noix de kola joue un rôle important dans la cohésion des peuples. Du Nord au Sud, de L’Est à l’Ouest, ce fruit est considéré comme un symbole d’amour, de fraternité et de respect. Dans les cérémonies traditionnelles comme la dot, les funérailles, les rituels magico-religieux, les veillées mortuaires ou encore les mariages, il est incontournable, du coup une cérémonie sans noix de kola, ce n’est pas très bien vu.

La noix de kola est aussi prisée pour son côté aphrodisiaque. Les hommes en savent quelque chose, eux qui sont toujours en quête de sensation forte, ils le consomment pour améliorer ou maintenir leur performance sexuelle. Elle est utilisée comme antidépresseur, pour combattre la fatigue physique et intellectuelle,  comme stimulant cardiaque et musculaire. Chez la femme il peut aussi jouer un rôle positif pendant la période de ménopause.

Le caractère particulier de ce fruit, a fait en sorte que, au fil du temps de nombreuses légendes urbaines se sont construites autour de son usage. Parmi celles-ci, il y’à le fait que si, lors d’un mariage, une kola donnait 3 tranches, c’est un mariage réussi en vue. Le couple sera très heureux, de même pour la kola de 5, 7, 9 tranches (nombres impaires). Pour les colas de 4, 6, 8 tranches (chiffres pairs), c’est un mariage à haut risque. C’est un signe d’instabilité, de manque d’entente et même d’infertilité dans le couple. Ou encore, si on vous offre une kola chap le matin, si la brisant, vous obtenez 4 tranches, c’est une journée sans trop de difficulté. Par contre si vous obtenez 3 ou 5 tranches c’est une journée pleine de bonnes surprises. Pas d’excitation, c’est juste des pensées populaires à prendre avec modération. Puisqu’elle est consommée à travers toutes les aires géographiques du Cameroun, c’est tout naturellement que chacun va l’appeler en fonction de sa langue maternelle. Ainsi donc chez les  Ewondo on l’appelle  Abeu, chez les Bangangté on l’appelle Mbreu, les Bulu l’appellent Abel et vous comment vous appelez la noix de kola dans votre langue maternelle ?

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch