Nforifoum Nabil Mbombo Njoya, le pont de la réconciliation entre le passé et le présent

À travers son fils Nabil Mbombo Njoya, Ibrahim Mbombo Njoya a voulu remettre de manière symbolique Nforifoum Njoya son oncle sur le trône du peuple Bamoun que ce dernier aurait pu occuper s’il n’était pas mort en exil.

En nommant son fils Nforifoum Nabil Mbombo Njoya, Ibrahim Mbombo Njoya voulait réconcilier le passé avec le présent. Rectifier un impair qui est arrivé par le passé, lequel, s’il n’avait pas eu lieu, le peuple Bamoun aurait eu un autre monarque que celui qu’il a connu jusqu’ici. C’est un détail qui a sûrement échappé à plusieurs personnes, mais d’une importance capitale dans la cohésion de la dynastie de Nchare Yen. Le choix porté à l’époque sur Seidou Njimoluh Njoya comme dix-huitième roi des Bamoun aurait suscité des antagonismes au sein du palais, plus encore lorsque son fils Ibrahim Mbombo Njoya a pris les rênes du royaume en 1992. Pour ramener le calme au sein de la famille, il aurait donc décidé de faire appeler son premier héritier Nforifum pour rendre hommage à son oncle.

Crédit Photo : Sauvons le Ndop, Nforifoum Njoya et son père Njoya

Nforifum Njoya et Ibrahim Njoya morts en exil

Nji Nforifoum était le premier fils de Njoya, en tant qu’aîné, il était le premier dans l’ordre de succession. Les deux hommes se ressemblaient à tel point que les populations avaient du mal à différencier le roi et son fils. Pour mettre un terme à cet amalgame, le roi Njoya interdit à son fils de monter à cheval. Parce que chaque fois qu’il le faisait, il créait la confusion. Après le départ des Allemands, les relations entre l’administration coloniale française et le roi Bamoun ne sont pas au beau fixe. L’objet de leur discorde se situait sur l’évolution et l’impact que prenait l’écriture Bamoun créée par Njoya. Ne voyant pas cela d’un bon œil, les Français décident de l’envoyer en exil à Yaoundé. Craignant que son fils aîné poursuive l’œuvre de son père, il est aussi envoyé en exil.

Plus tard, le roi et son fils vont mourir loin de leurs terres. De l’avis de certains observateurs, celui qui était pressenti à prendre la place du roi Njoya était son premier fils Nji Nforifoum, qui malheureusement est décédé avec lui. C’est ainsi que son frère cadet Seidou Njimoluh Njoya est porté à la tête du royaume Bamoun. Une fois devenu roi, Ibrahim Mbombo Njoya va restaurer d’une certaine manière la mémoire de son oncle qui aurait pu être roi s’il n’était pas mort, à travers celui qui est aujourd’hui le vingtième roi des Bamoun. Un geste d’une porte symbolique motivé certainement par la volonté du roi Mbombo Mbombo Njoya de pérenniser le nom de Nji Nforifoum et qu’il apparaisse sur le tableau de la dynastie des rois Bamoun.