Les langues et cultures africaines enseignées dans une académie

Le meilleur moyen de pérenniser le patrimoine culturel africain de peur qu’il ne disparaisse, c’est de l’enseigner. Au sein de l’Académie des Langues et Cultures Bantu des modules de cours de plusieurs langues africaines sont dispensés aux apprenants.

Une académie promeut la sauvegarde, la pérennisation des langues et cultures Bantu. Pour ceux ou celles qui ne le savent pas, l’établissement existe depuis un an et propose à ses apprenants plusieurs modules de cours répertoriés en 16 langues africaines issues du bassin du Congo. L’objectif de cette plateforme culturelle est de permettre aux personnes originaires d’Afrique vivant à l’étranger principalement de bénéficier d’un apprentissage de la langue de leur pays d’origine ou d’un autre selon leur motivation. Dans un contexte où les langues africaines sont menacées de disparaître au profit des autres langues qui sont utilisées au quotidien, il est plus qu’urgent de multiplier de tels projets pour valoriser le patrimoine culturel africain.

C’est un combat qui est mené depuis plusieurs années par Labienheureuse du Terroir, une activiste culturelle gabonaise qui sensibilise sur le risque de disparition des langues, mais surtout de la culture africaine en générale si rien n’est fait au plus vite. L’Académie des Langues et Culture Bantu dont elle est à l’initiative a mis en place des logiciels didactiques pour faciliter l’apprentissage des langues. Chaque apprenant devrait pour cela débourser la somme de 15 000 FCFA pour une heure de cours. Ces cours sont donnés en ligne et ils sont assez flexibles avec une possibilité de les personnaliser selon les besoins des apprenants. Parmi les langues enseignées on a le Fang, le Babongo, le Benga, le Lingala, le Tsogo, le Zulu, l’Akélé, l’Obamba, l’Okandè, le Punu, le Puvi et le Wolof pour ne que les citer. Dès la rentrée prochaine les cours en Douala seront dispensés aux étudiants. Le Nguémba et le Medumba ( Bangangté) feront également partie des prochaines offres de formation. Mais cela va se faire une fois que toutes les conditions seront réunies.

Il faut noter qu’avant de lancer une session de formation, il faudrait d’abord qu’il ait une forte demande, comme c’est le cas le plus souvent. Lorsque le quota de plus dix personnes est atteint, la formation peut débuter. L’apprentissage se déroule en plusieurs phases. La première consiste à donner aux apprenants les bases dans chaque langue qu’ils apprennent afin de les rentre plus aptes dans l’expression. Dans leurs exercices, ils travaillent la construction de la phrase, les notions de grammaire et de conjugaison. Une fois cette étape passée, les apprenants se mettent dans l’écriture des langues afin de mieux maîtriser les tournures et les rhétoriques. Après la théorie, place à la pratique, les apprenants sont envoyés dans une famille d’accueil (au village) où durant plusieurs semaines, ils vont partager leur quotidien. Le but de cette initiative, c’est de consolider leurs acquis et de développer par la suite un projet humanitaire. En dehors des langues africaines, l’académie donne également les cours sur d’autres langues telles que le Français, l’Anglais, l’Allemand et l’Espagnol.

En attendant de voir d’autres langues africaines inscrites dans le programme de formation de l’académie, qui entend bien jouer son rôle d’avant-gardiste dans la valorisation des langues et cultures africaines. Au mois de juillet 2021, l’Académie des Langues et cultures organise le salon virtuel du livre francophone avec pour thème « Les mythes fondateurs de nos ethnies et l’étude comparée de nos totems comme possible lien entre elles (nos ethnies, nos peuples)« . Ce regard croisé des us et coutumes de la tradition africaine, sera une occasion d’apprendre davantage sur l’origine des peuples africains, mais également sur les liens qu’entretient chaque groupe ethnie. Les personnes désireuses de participer à la rencontre peuvent se rapprocher de l’académie en leur écrivant sur leur page Facebook ou envoyer un mail.