Les 10 types de Boss du Mboa (Cameroun) - Auletch

Les 10 types de Boss du Mboa (Cameroun)

Publié le 21 avril 2015, par Megas 1er

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On dit souvent que c’est quand on marche qu’on voit les choses ; quand on fait les bureaux et qu’on se fait constamment virer aussi. On voit des choses, mais surtout tous les calibres de patrons. Tenez-vous bien parce qu’un djo qui a war* le war ne plaisante pas avec ces choses. Voici 10 types de boss qu’on croise dans les bureaux du Mboa.

1 – Le starter sympa

C’est généralement le jeune gars qui ouvre sa start-up. Il ne se prend pas la tête parce qu’elle est sur ses épaules. Déjà que le gars est développeur ou fait dans l’informatique, il est toujours sympa et même, il blague avec la fille qui lave le sol. Quand il est content, c’est les  soirées apéros, les bières et les petits cadeaux qui vont vous tuer seulement. Akah ! Avec lui, no stress ! Tu viens à 10 heures au bolo*, il te regarde seulement et te vectorise* dans le easy* et après, la vie continue.

2 – L’expatrié qui se croit dans la jungle

Il est généralement entouré de ses frères blancs ou asiatiques. Quand un Noir marche avec lui, c’est qu’il est « directeur », « manager » ou « cadre » sinon, c’est pas la peine ! Pour ce White, bien qu’il soit entouré de modernité, il a toujours tendance à croire qu’il est dans la jungle de Tarzan et que tous les munas* du Mboa sont des sauvages. Quand tu manges ton ndolè ou ton mbongo tchobi à midi, le mbom* regarde ça comme le caca. Souvent même, il vient humer et te demande  » ça se mange ce truc ? « … Et c’est comme ça que le gars lance les « putain », « merde », « bordel » n’importe où et n’importe comment. Si toi, le Noir, tu fais ça, walaï, ce sont tes propres frères qui vont te crucifier !

3 – Le gros frustré

Ça peut être aussi une femme hein ! C’est le genre qui a vécu, fréquenté et travaillé en Mbeng, généralement entre la quarantaine et la cinquantaine. C’est le genre ci qui vire alors tout le monde à tort et à travers ! Il (elle) vient le matin, si ta tête l’énerve, il (elle) te vire. Si tu demandes pour quelle raison, c’est les vigiles qui vont venir te bâcher et si tu veux jouer au résistant qui connait ses droits, on te tabasse bien et après les mbérés* viennent à leur tour te rosser et te mettre en cellule. Si vous partez bien fouiller, vous aller découvrir qu’il (elle) est frustré(e) parce qu’on l’avait aussi trop viré(e). Si c’est un homme, son couple va mal… Si c’est une femme, elle souffre de solitude et ses nuits sont glaciales. Eh ayooo !!!

4 – L’ex-espion toujours en activité

L’autre ci est wandayant. Ou c’est l’excès de film, ou c’est la mauvaise éducation, il (elle) est toujours là à espionner ses employés. Il contrôle vos comptes mails ; il comptabilise le temps que vous passez en pause ; il vous oblige à être ses amis sur Facebook ; il envoie la secrétaire vous sonder dans le nayôh*. Lui-même, quand ça le pique, il vient jouer au copain-copain pour vous sonder. A l’heure-là, le mougou* qui se fait avoir lâche des secrets et après, c’est avec ça qu’il (elle) se fait coincer. Souvent le patron là te raccompagne dans sa bugna* après le boulot, juste pour voir ta maison, voir ta femme ou ton mari, tes enfants. Son problème ? Avoir le contrôle sur la vie des gens qu’il embauche.

5 – L’homme/la femme au droit de cuissage

C’est alors lui (elle) l’adepte de la promotion canapé. Il (elle) touma* all le motto* (employés, intérimaires et stagiaires). Ceux qui veulent jouer à la résistance n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs. Le travail est dur au Mboa ; donc on peut facilement le remplacer. Ne ndemez* pas, le genre de boss là guette toujours les lass*. Il offre les cadeaux et les surprises à ses cibles et c’est un super distributeur de MST. Pour ceux qui aiment la vie facile, le chemin est ouvert pour se faire fracasser le derrière.

6 – Le fainéant omnipotent

Il est derrière un gros bureau, les lunettes tombantes et le costume bancal. Il joue au Zuma Revenge ou au Solitaire. Quand tu ouvres la porte de son  bureau par surprise, il sursaute et renverse les stylos sur sa table. Quand il y a réunion, le djo* veut avoir son mot sur tout. Il parle et raconte des conneries la plupart du temps : un vrai sabitou* ! C’est le genre là qu’on retrouve souvent dans les entreprises familiales parce qu’un tonton, un grand frère ou un cousin l’a ramassé au village et l’a parachuté là.

7 – Le cyborg

Pas le bep bep bep ! Avec lui, tu peux même taper 3 ans dans l’entreprise sans jamais connaitre son nom ; parce qu’il ne parle à personne ou presque. On ne sait rien de lui et tout le monde le fia*. Seuls son entreprise et le succès l’intéressent. Il fait la Une des magazines chaque trimestre et quand il passe dans une salle, c’est le silence total… Mais tu vas seulement wanda que le dimanche, quand le man fait son footing sur le même terrain que toi, il rigole avec sa femme et ses enfants. Tente alors un  » bonjour Boss ! « , c’est là que tu porter la honte seul !

8 – L’homme invisible

Le gars qui avait dit que l’Afrique est mal barrée avait un peu raison, à cause de ce genre de patron. Il n’est jamais là, quelle que soit la période de l’année. Quand tu viens le demander, chercher un sponsoring ou déposer un dossier, on te répond au choix : « il est en déplacement », « en réunion », « revenez ! « . Une chose est sûre, 90 % des boss du Camer sont invisibles. Mais quand un White débarque, tu wanda que le man qui était invisible pour toi devient subitement visible pour le Moukala*. Wouèèèèh l’Afrique ! Et on va avancer avec ça ?

9 – Le famla man

Il a le nkap* jusqu’à le feu sort ! Seulement chez lui, la durée d’employabilité est d’un an parce que chaque année au moins quatre employés meurent. Il les ntoum au moukouagneu et il ne se tape pas le corps. Ce qui est sûr, il va seulement lancer les recrutements et comme c’est chaud au Mboa, les gars vont toujours déposer les dossiers. Ça laisse qui ?

10 – Le malade de travail

Celui-ci, c’est la dimension ! Il veut seulement rivaliser avec Papa God ou quoi ? Il work 28h/24. Il a tout : laptop, netbook, tablette, smartphone, téléphone, calculatrice, … Et il work partout : au resto, à l’hosto, sur le lit avec sa femme, dans la voiture, dans l’avion, à la piscine… Même s’il est malade et que le docta lui demande de modérer, le mbom dit lui « ha !  » Si tu travailles pour lui, arrange-toi à être célibataire parce que tu vas bosser jusqu’à ta part va venir ! Même quand tu rentres, il t’appelle à 3h pour work. Le jour où tu atteins ta limite, tu démissionnes dans le easy et tu repars tomber chez un autre big boss qui va aussi te faire baver à mort.

Et vous, vous avez quel type de boss ?

 

 

Lexique :
War : guerre, combattre

Bolo : boulot
Vectorise : remettre quelqu’un à sa place
Dans le easy, nayôh : calmement, sans stress
Muna : enfant
Mbom, djo : gars
Mbéré : homme en tenue, policier ou gendarme
Mougou : idiot
Bugna : voiture
Touma : avoir des relations sexuelles
All le motto : tout le monde
Ndem : faire l’erreur
Lass : fesses
Sabitou : celui qui sait tout sur tout
Fia : craindre, avoir  peur de lui
Wanda : être surpris, étonné
Nkap : argent
Moukouagneu : sorcellerie
Moukala, white : Homme blanc

Auteur : Megas 1er

A motto, si ce n’est que pour l’autre là, moi-même je ne me maîtrise pas vraiment… Je wanda seulement souvent sur ma façon de faire. Et je confirme aussi le code quand le feu sort sur moi parce que je dis ma part Hô Hâ !