Le sénat valide la loi sur la création des associations artistiques au Cameroun

Le sénat valide la loi sur la création des associations artistiques au Cameroun

Publié le 7 juillet 2020, par Charly ngon

Malgré toutes les actions menées par la grande famille des artistes pour empêcher le vote de la loi portant sur la constitution des associations artistiques et culturelles au Cameroun, celle-ci a finalement été adoptée. 

projet de loi, culture

Nimes Party

C’était comme certains le disaient au départ, un combat perdu d’avance. Avec une majorité acquise à la cause gouvernementale au niveau du parlement et du sénat, il fallait vraiment un miracle digne d’une prophétie biblique pour que cette loi ne soit pas validée. Conscient de l’enjeu de la situation, les artistes ont quand même tout essayé à force d’arguments pertinents pour faire comprendre à sa tutelle qu’elle ne prenait pas la bonne décision surtout dans un domaine aussi sensible comme la culture. La validation de cette loi par le sénat, vient ainsi mettre fin aux espoirs des artistes qui attendaient mieux. Maintenant que cette loi est actée, il ne reste plus qu’à la rentre officielle selon les mesures d’usage et de l’appliquer. La suite c’est quoi maintenant?

Pour l’instant, c’est la phase d’observation. Mais ce qu’il faudrait déjà savoir c’est que, le scénario sera bien évidement comme celui que les artistes ne font que marteler depuis des jours. Maintenant plus besoin de faire une demande auprès de la préfecture comme cela se faisait avant en conformité avec la loi du 19 décembre sur la liberté d’association. Il faudrait maintenant que, chaque activité culturelle puisse avoir une association qui sera présente sur l’ensemble du territoire national. Et que celle-ci puisse d’abord être validée par le ministre avant que celle-ci n’entre en fonction. Cela suppose que, le ministre à la liberté d’accepter ou non la création d’une association ou encore les membres qui la constitue. Pour tout évènement, peu importe l’ampleur de celle-ci, il faudrait avoir l’accord du ministre pour l’organiser. En d’autres termes, si vous voulez organiser une exposition ou un concert dans une autre ville, vous devez d’abord avoir l’autorisation de la corporation qui s’occupe de ce domaine, puis attendre que le ministre donne son accord. Une approche qui visiblement ne donne pas aux artistes la place qu’il mérite.

Njoka Suyru

 

Dans une lettre ouverte envoyée au ministre des arts et de la culture, le collectif des professionnels du secteur culturel au Cameroun (CPSCC) avait attiré l’attention à leur tutelle sur le caractère pernicieux de cette loi si jamais elle venait a être adoptée. A la lumière du document rédigé par leur soin et rendu public, il en ressort qu’ils ne sont pas d’accord sur le principe que, seul le Minac a le pouvoir de délivrer un agrément à une association et qu’il ait de sur quoi le dernier mot sur toutes les activités culturelles. De limiter la géographique des associations culturelles. Car l’artiste un citoyen du monde qui n’a pas besoin d’être cantonné à un groupe encore moins à un espace. Il a besoin de liberté pour exprimer son génie, car c’est au contact de nouvelles rencontres qu’il puisse son imagination.

Njoka Suyu

Et ceci concerne tous les artistes sans exception (peintres, musiciens, dessinateurs, photographes, danseurs professionnels, groupe de danse folklorique…). Si ce n’est pas tuer un secteur qui agonise déjà, il faudrait bien trouver un autre nom à cela. À côté de ça, on parle aussi des sanctions administratives et pénales qui seront infligées aux personnes qui pourraient se retrouver en délicatesse avec la loi. Voilà donc ce à quoi les artistes vont devoir faire face à l’avenir. C’est à se demander, si au moment de la rédaction de cette loi, on avait vraiment envie de faire de l’industrie culturelle une réalité. En tout cas les carottes sont cuites, maintenant comment les artistes vont-ils donner suite à cette affaire qui est un véritable coup dur pour leurs activités, seul l’avenir nous le dira.

 

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch