Le 1er octobre 1961, une date historique pour le Cameroun
Le 1er octobre 1961, le Cameroun oriental et méridional ont décidé d’un commun accord de ne faire qu’un. Plusieurs années après ce rattachement qui marque aussi l’histoire de la réunification du Cameroun, le 1er octobre reste pour la plupart une date mystérieuse, voire inexistante.

Source: Dibussi Tande
Nous sommes en 1916 et la première guerre mondiale fait rage. Les allemands qui se sont mis à dos les autres nations font face aux attaques tout azimut sur leurs différents fronts. En tête de ses ennemis la France et l’Angleterre. Si en Europe la progression des troupes allemandes semblent déjà circonscrite, en Afrique et particulièrement au Cameroun, elle continue de résister tant bien que mal. Le 20 février 1916, le dernier bastion allemand qui se trouve dans la ville de Mora tombe finalement aux mains des troupes alliées.
Après la défaite des Allemands, les nouveaux maîtres du territoire Kamerun, la France et l’Angleterre, vont envoyer leurs géomètres pour faire un état des lieux de la superficie et procéder aux limitations selon leur arrangement. Le 5 mars, deux zones sont créées, une zone gouvernée par la France et l’autre par l’Angleterre, avec pour conséquence directe la séparation de certaines familles, des terres, l’adoption d’une nouvelle langue et une nouvelle gestion administrative.
Notons tout de même que avant 1945, c’est-à-dire lors de la conférence de Brazzaville, le général de Gaulle avait exclu toute possibilité aux colonies d’accéder à l’indépendance. En revanche, elles avaient la possibilité de choisir leur représentant dans les assemblées nationales. Avec la création des Nations Unies, certains changements vont être observés au niveau du Cameroun francophone. Après la conférence afro-asiatique de Bandung, les mouvements indépendantistes se radicalisent en Afrique. Au Cameroun, l’UPC avec à sa tête ,Um Nyobe et ses camarades mènent la vie dure aux colons.
Sous pression l’administration française adopte la loi-cadre Defferre, nom du ministre d’Outre-mer par qui cette loi a été établie pour doter les colonies africaines d’une autonomie interne en instaurant des exécutifs responsables devant les assemblées législatives. Le Cameroun passe de territoire sous tutelle à un Etat sous tutelle, avec pour conséquence directe la reconnaissance de la citoyenneté camerounaise. C’est ainsi que André Marie Mbida est nommé premier ministre, avant d’être choisi par l’assemblée législative, ALCAM, le 10 mai 1957.
Pour matérialiser ce statut de jeune Etat, le chant de ralliement des élèves de Foulassi est choisi comme hymne national, les couleurs du drapeau et la devise du Cameroun sont aussi choisis. Après la démission d’André Marie Mbida, celui-ci est remplacé par Ahidjo qui va œuvrer avec le soutien de l’assemblée législative pour une autonomie totale du Cameroun francophone. C’est ainsi que le 1er janvier 1959, le Cameroun oriental accède à son indépendance et devient membre de l’ONU.
Au Cameroun méridional, deux groupes se livrent une farouche lutte idéologique. Une partie veut se rallier au Cameroun oriental tandis que l’autre souhaite rester au Nigeria. Pour mettre un terme à cette divergence, un referendum va être organisé le 11 et 12 février 1961. Au cours de celui-ci, une partie va accepter de s’unir avec le Cameroun oriental, tandis que ceux du Cameroun septentrional vont rejoindre la république fédérale du Nigeria.
Malgré les scènes de joie que cette réunification avait engendré dans presque tout le pays, il y avait un goût d’inachevé aux yeux des autres, voire, un sentiment de révolte. De ce jour, voici ce qu’ Enoh Meyomesse dit
« Le dimanche 1er octobre 1961, les Camerounais avaient fêté la reconstitution partielle de leur patrie. Nous nous en souvenons comme s’il s’agissait d’hier, tellement l’événement avait été grandiose. A n’en pas douter, dans la quasi-totalité des foyers de la ville de Yaoundé, pour ne pas dire de toutes les grandes villes du Cameroun, des mets spéciaux avaient été préparés, et les tourne-disques distillaient abondamment de la musique. Trois mois auparavant, cependant, à savoir le jeudi 1er juin 1961, les Camerounais avaient passé la journée à abreuver d’injures l’ambassade de Grande-Bretagne, sise eu quartier Hippodrome à Yaoundé, et à en cribler la clôture de cailloux. La raison ? Ils protestaient contre le rattachement, ce jour-là, du Northern Cameroons au Nigeria. Cela était la conséquence du référendum truqué des 11 et 12 février 1961, à l’issue duquel, le Southern Cameroons avait opté pour la reconstitution du Kamerun, et le Northern Cameroons, pour son démembrement définitif. ».
L’histoire du 1er octobre 1961 peut se représenter sous toutes les versions possibles, mais la seule chose qui ne changera pas c’est le choix consenti par les deux parties de vivre ensemble. Plus que urgent, ce désir, ou encore cette volonté de partager un même espace doit nous animer au quotidien. C’est au moins la seule leçon que nous devons retenir de cette date, au-delà des analyses qui seront données.
Source: http://www.cameroununpays.com/article-23385352.html
http://www.statistics-cameroon.org/manager.php?id=11&id2=70&link=8
Charly ngon
Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch
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