La villa Mandessi Bell, de la gloire à l’oubli

La villa Mandessi Bell, de la gloire à l’oubli

Publié le 23 septembre 2019, par Charly ngon

Autrefois elle était un signe distinctif de la réussite sociale d’une élite Sawa avant la colonisation, aujourd’hui la ville Mandessi Bell est l’ombre de son passé glorieux.

Source: wikimedia

La villa Mandessi Bell reste encore aux yeux de plusieurs camerounais un lieu méconnu. Difficile de trouver une personne capable de dire en quelques mots ce qu’elle évoque dans l’histoire  de la ville de Douala. Pourtant cette bâtisse symbolisait jadis la réussite sociale d’un autochtone dans le monde des affaires, puisque à cette époque, ce type de résidence ne pouvait qu’appartenir aux Allemands. Le propriétaire de cette villa qui se trouve dans le quartier administratif Bonanjo à quelques rues de la Pagode des rois, est l’œuvre de David Mandessi Bell, celui qui était considéré comme le fils adoptif du roi Ndumbé Lobé.

David Mandessi Bell, l’homme d’affaires

David Mandessi Bell occupait le prestigieux poste d’intendant au palais. C’est lui qui aura la gestion des affaires économiques de la chefferie. La construction du palais des rois Bell encore appelé la Pagode est l’une de ses œuvres. Lorsque la traite négrière est abolie, il se lance dans l’agriculture. Il va créer des hectares de palmeraies et de bananeraies. C’est ainsi que avec la commercialisation des produits de ses plantations, il va se faire un patrimoine financier important. En 1904, il lance la construction de sa résidence pour illustrer sa réussite et son pouvoir financier. Celle-ci va s’achever en 1910. Elle servira de centre de poste, c’est par là que les anciens combattants camerounais qui combattaient pour la France, envoyaient les lettres à leur famille. A sa mort en 1936, il sera plutôt enterré derrière la cour d’appel de Bonanjo.

La villa Mandessi Bell, l’épineux problème de la rénovation

Aujourd’hui la villa Mandessi Bell n’est que l’ombre d’elle-même.  Cette résidence à l’architecture coloniale allemande très imposante est dans un état de détérioration très avancée, ce qui rend les travaux de rénovation difficiles et très coûteux. Elle abrite certaines familles sans domicile, les commerçants d’œuvres d’art et des accessoires de voitures en ont fait leur show room. Sa vétusté en fait un lieu privilégié pour les pickpockets et fumeurs de cannabis. L’une des raisons qui rend difficile la rénovation de la villa Mandessi Bell selon certaines personnes, c’est en grande partie du fait que cette résidence est un héritage familial. C’est la raison pour laquelle, elle n’est pas classée dans le statut d’œuvre patrimonial. Toutefois, il existerait bien d’autres moyens par lesquelles on pourrait passer pour avoir le financement, par exemple une levée de fonds pour restaurer cette magnifique bâtisse qui a tant d’histoires à nous raconter.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch