La colère des cinéastes camerounais contre les patrons des chaînes locales

La grogne des cinéastes camerounais contre les patrons des chaînes locales

Publié le 13 septembre 2019, par Charly ngon

Les productions locales ne sont pas assez présentes sur les chaînes camerounaises, une situation qui a poussé un collectif d’acteurs à se rassembler pour demander aux patrons des médias locaux d’acheter les films camerounais.

Source : Armelle Sitchoma

Les cinéastes camerounais sont un peu remontés contre les chaînes locales, et ils ont tenu à le faire savoir à leur manière. C’était lors du lancement de la quatrième édition de la Rentrée Culturelle et Artistique Nationale ( RECAN) qui s’est déroulée du côté de la poste de Bonanjo. Habillés de tee-shirts sur lesquels on pouvait lire « Chaînes de télévision locales achetez nos films », ils voulaient attirer non seulement  l’attention des autorités, mais surtout celle des patrons des chaînes de télévisions  locales qui peinent encore à s’intéresser aux productions made in cameroon, préférant plutôt  investir sur les productions étrangères à l’occurrence des télénovelas. Une sortie qui en dit long sur le malaise qui touche profondément l’industrie du cinéma au Cameroun.

Il reste encore beaucoup à faire

Malgré les discours qui ont été servis jusqu’ici depuis des années, en vue de rendre l’industrie de cinéma camerounais lucrative, celles-ci n’ont vraiment pas prospéré, voire, elles se sont noyées dans les incertitudes que l’on ne saurait dire. Un statu quo qui a fini par mettre l’avenir du secteur entre parenthèses. Et la sortie des cinéastes camerounais n’avait vraiment rien d’anodin, c’était un peu la goutte d’eau qui a débordé le vase. Un cri de ses producteurs qui se battent corps et âme au quotidien avec les moyens infimes dont ils disposent, et ce malgré le manque d’accompagnement pour  produire des films destinés au marché local. Mais le revers de la médaille, c’est qu’il manque un canal de distribution pour leurs œuvres dans les chaînes locales. Ce qui représente de lourdes pertes en matière d’investissement, lesquels ne sont déjà pas considérables, mais aussi accentue la précarité dans le milieu, et plonge l’avenir du cinéma dans une spirale de remise en question sans fin. Pourtant il suffit juste de prendre de bonnes décisions qui parfois ne demandent pas assez de moyens pour relancer le secteur.

Il fut d’un temps où les productions locales avaient le vent en poupe au Cameroun. On se souvient encore de ses célèbres feuilletons comme « L’orphelin » avec le jeune Mbida, « Le planton », « Etounou », « Japhet et Ginette » et bien d’autres encore qui ont tenu en haleine le public camerounais durant des années. Certes à l’époque, il y avait un seul media, mais au-delà ça,  le succès de ses productions résidait surtout dans les scenarios qui ont su captiver l’attention du public. Et pour beaucoup d’observateurs, s’il y a bien une chose qui ferait défaut dans certaines productions locales aujourd’hui, c’est bien le manque d’originalité et de qualité du scénario. Si l’on peut comprendre la colère de certains cinéastes camerounais vis-à-vis de la considération qui est faite à leurs œuvres, on peut aussi regretter d’un autre côté, le fait que, il y a certaines productions qui sont loin de faire l’unanimité auprès du public.

De belles perspectives pour la production locale

Le succès des web séries aujourd’hui démontre à suffisance que, la production locale à de l’avenir, il y a de la demande, peut-être elle est plus forte qu’on ne le pense, mais il revient aux producteurs locaux de proposer de bons contenus. Pour cela, ils ont besoin du soutien inconditionnel des chaînes locales qui doivent acheter leurs productions, afin qu’ils soient capable de proposer des films de qualité. Le manque de financement est l’un des plus grands problèmes qui freinent la progression du cinéma camerounais. Certains médias traditionnels ou en ligne ont déjà adopté une politique en vue de promouvoir la production locale. En participant à la production et à la promotion du film auprès du public. C’est vrai ce n’est pas encore au niveau auquel on aurait aimé qu’il soit, mais c’est déjà un début. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir au regard du nombre de films qui sont produits au Cameroun. Le marché camerounais est ouvert et tout le monde peut y trouver sa place.




Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch