KANKAN : le film qu’il faut voir à tout prix et voici le pourquoi

KANKAN : le film qu’il faut voir à tout prix et voici le pourquoi

Publié le 18 octobre 2022, par Charly ngon

Pour sa première au Cameroun, le film « Kankan » a été projeté en avant-première dans la salle de cinéma Canal Olympia à Douala le 13 octobre 2022. Une fiction riche en émotion et en enseignement sur la vie de Dieudonné Afana Ebogo que nous vous recommandons de voir.  

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En 1h51 minutes, la magie de Jean Miché kankan a opéré. Le public qui a fait le déplacement pour l’avant-première du film « Kankan » a eu droit à une bonne dose d’émotion. À la projection du biopic réalisé par Joseph Akama et produit par Claye Edou sur Dieudonné Afana Ebogo. Bien que plongé dans le noir, il était impossible de ne pas ressentir la nostalgie qui a submergé le public tout au long de la projection. Les commentaires qui fusaient de partout dans la salle trahissaient bien l’émotion du moment. On aurait même cru vivre en direct un vrai sketch de Kankan. Toutes les générations ou presque qui ont connu cette période de gloire de l’artiste étaient à Canal Olympia de Bessengue pour vivre cet instant mémorable.

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On connaissait le personnage Jean Miché Kankan à travers son humour, mais très peu Dieudonné Afana Ebogo. Mais entre les deux, il y avait une forte alchimie qui était difficile de dissocier. C’est là qu’il faut saluer le travail du réalisateur Joseph Akama qui a veillé à ce que, le scénario retrace fidèlement la vraie histoire de l’homme et de l’artiste. Derrière la grande joie qu’il était capable de transmettre aux gens, Dieudonné Afana Ebogo était un être humain complexe qui traversait des moments difficiles dans sa vie loin derrière les projecteurs. Si ses proches le savait un peu affaibli. Il s’efforçait de son côté à ne jamais laisser transparaître ses faiblesses devant le monde. Pour combattre ses démons il se cachait derrière le personnage Kankan. Sous cette identité comique, il retrouvait son épanouissement. Il devenait la voie des sans voix à travers son humour hybride qui abordait sans complexe tous les aspects de la société.

D’ailleurs plusieurs situations que nous vivons aujourd’hui, Kankan en parlait déjà dans ses spectacles. Les tracasseries policières, la prostitution, la polygamie, le problème de la carte d’identité nationale et bien d’autres encore. Si son succès sur la scène n’était plus à démontrer, il l’était également auprès de la gente féminine. D’ailleurs il en parle de manière subtile dans ses pièces « la fille du bar » ou encore « Les bonbons alcoolisés ». S’il était capable de tirer à boulet rouge sur les autres, il en faisait autant sur lui. Certains de ces textes étaient aussi une partie de sa vie qu’il tournait en dérision. Un pan de sa vie intime qui est revisité dans le film.

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On découvre aussi un homme d’une gentillesse impressionnante, presque angélique qui aimait sans compter. Une qualité qu’on lui reprochait très souvent, mais qu’il balayait du revers de la main. Pour lui la vie était une scène de théâtre où chacun jouait son rôle. La sienne était de faire rire les gens. Mais pas au point de perdre ce qui faisait son originalité. Dans une des séquences du film, Kankan rejette une proposition alléchante d’une série de spectacles qu’il allait à faire en Europe avec sa troupe. Le motif mis avant c’est qu’il nous voulait pas adapter son style au public européen. Soit on faisait les choses à sa manière, soit on ne les faisait pas du tout. Malgré le mal qui le ronge de l’intérieur, Jean Miché Kankan a su quitter la lumière sur une bonne note comme on peut le voir dans le film. Par une standing ovation après son dernier spectacle à Nkongsamba.

Mention excellente pour le casting. En dehors des tenues ou encore le ton de sa voix que certains humoristes avaient réussi à copier. Trouver à Dieudonné Afana Ebogo un sosie capable de camper sans fausse note le rôle de Jean Miché Kankan n’était pas gagné d’avance. Mais en voyant Landry Nguetsa porté majestueusement ce lourd héritage. On a vite compris que ce rôle n’attendait qu’une personne comme lui. Aussi bien dans la gestuelle que son expression vocale qui est à cheval entre le ton d’un ressortissant du centre et celui de l’ouest. Le comédien a agréablement surpris le public par son jeu d’acteur, mais surtout par sa ressemblance troublante avec l’illustre disparu.

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Les autres acteurs y ont mis également du sien à l’instar de Virginie Ehana dans son rôle de Maman Hélène, l’amie fidèle de Dieudonné Afana, Assala Kafane très convainquant dans le rôle de DG avec sa mine sérieuse de bureaucrate et Christian Aliguena, l’infatigable Ndzana Basile qui avait toujours du mal à contenir sa colère à chaque fois qu’on évoquait le nom DG ou lorsque celui-ci était présent. L’autre point fort de cette fiction réside dans le choix des tenues, les décorations et la musique. Tous ces ingrédients savamment mis ensemble ont contribué à rendre le narratif authentique et crédible . Pour le scénario, juste ce qu’il fallait pour raconter au mieux la vie de Dieudonné Afana Ebogo aka Jean Miché Kankan sur scène et en dehors.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch