Le fondement de l’institution MBOK chez les Bassa au Cameroun - Auletch

Le fondement de l’institution MBOK chez les Bassa au Cameroun

Publié le 12 avril 2016, par Grand Prof

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Mbok” et “Mbobok” sont des expressions qui, lorsqu’on les utilise  dans le langage courant camerounais, désignent soit la tribu bassa ou un bassa lui-même dans une causerie amicale, soit un chef ou un de leur patriarche voire un ancêtre. Mais ce n’est pas avec légèreté qu’il faut prendre ces mots chargés de sens et d’histoire. Ces mots pour la plupart des bassa constituent le fondement cosmogonique de cette tribu et bien plus, le fondement de leur institution sociale.

C’est un fait commun de dire que tous les bassa rapportent leur origine au rocher appelé Ngog-Lituba. En effet, nous savons, d’après la thèse de doctorat de 3e cycle de Jean MBOUI (Bordeau, 1967) où l’auteur s’attache à retrouver les fondements des institutions du peuple bassa, que neuf hommes, avec leurs femmes et leurs enfants sortent de la grotte par ordre de primogéniture. L’un d’eux, Ngog, doté d’une intelligence vive, est pris pour leur père par le groupe tout entier. Mbang, le troisième fils, est le quatrième homme à être sorti de la grotte et fait preuve d’une obstination peu commune dans la recherche de leurs origines. Il veut connaître le nom de ses pères et mères et des parents de ceux-ci. Il sera finalement placé par Ngog à la tête  de la société naissante : “Par ton endurance tu resteras à la place de ton père et à la mienne. C’est toi qui récolteras le travail de l’espérance, tu arrangeras les choses de tous les côtés, tu béniras quelqu’un à l’assemblée selon sa volonté et ses œuvres” lui dit Wom, la femme de Ngog. Ces paroles inaugurent la tradition qui régira par la suite le droit de succession au pays bassa. Le bâton de commandement n’échoit pas forcément au fils qui, par le destin a vu le jour le premier. Il n’est pas non plus attribué à quelqu’un au hasard. Le mérite revient à celui qui fait preuve devant tous d’un certain nombre de qualités nécessaires pour le gouvernement de la société.

Mbang est donc investi d’un triple rôle :

un rôle économique d’abord, il pourvoit à la subsistance matérielle du groupe en organisant le travail sur leur unique moyen de production qu’est le domaine sur lequel ils vivent ;

un rôle religieux, Mbombok dont le pluriel est Mbambombok. Mbang est le premier et le modèle des Mbambobok. Un Mbombok est un chef de clan ; un clan trop vaste se scinde en plusieurs lignages ayant à sa tête un Mbombok. Et l’initiation au Mbok est conférée à quelqu’un suivant ses désirs et ses capacités ,compte tenu des besoins de la société. Plusieurs Mbambombok qui ont gravi toutes les marches de l’initiation étendent généralement leur autorité sur tout le clan. Ainsi tous les Mbambobok n’ont pas les mêmes pouvoirs. Dans le cas où l’on trouve au sein d’une même unité sociale plusieurs Mbabombok ayant été initiés entièrement, d’autres critères interviennent pour éviter toute anarchie : l’âge, l’éloquence, la vigueur, le physique, l’appartenance au lignage principal (issu du fils aîné de l’ancêtre éponyme).

un rôle social. Selon l’historien A. Bayiga, le Mbombok maintient la cohésion sociale de son groupe en réglant les conflits et en exerçants ses fonctions religieuses. Il est dépositaire de la puissance divine.

 

Voilà une brève histoire du Mbombok chez les bassa du Cameroun.

 

Auteur : Grand Prof

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