Et si le développement du Cameroun passait par l'apprentissage des langues maternelles ?

Et si le développement du Cameroun passait par l’apprentissage des langues maternelles ?

Publié le 21 février 2018, par Charly ngon

Cette année le thème de la journée internationale des langues maternelles est : «  Préservation de la diversité linguistique dans le monde et promotion du multilinguisme en vue de réaliser les objectifs de développement durable ».

Image illustrative

On a souvent pris l’habitude de dire, si tu ne connais pas d’où tu viens alors tu ne sais pas où tu vas. Si les langues maternelles au Cameroun sont très peu parlées, c’est parce que plus personne n’est  à mesure de s’exprimer correctement. Elles sont prises en otage par d’autres langues étrangères, qui elles gagnent du terrain. Pourtant la langue maternelle est le fondement premier de la personnalité d’un individu. Lorsqu’on parle de développement d’un pays, ceci  passe la connaissance de son héritage culturel, et les langues maternelles en font partie. Elles donnent facilement l’accès à l’éducation au plus  grand nombre. Le taux d’échec est moins par rapport à une éducation reçu en utilisant soudainement une langue étrangère, pense l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le Cameroun est la parfaite illustration du multiculturalisme et de la diversité linguistique qui se vit au quotidien. Et lorsqu’on parle de développement, il est plus que jamais interpellé.

Si cette année la thématique est assez insistante sur l’usage de la langue comme moyen de développement ce n’est pas un fait anodin. On se rend compte que plus le temps passe, plus certaines cultures s’imposent aux autres au point de les faire perdre leur identité. Leurs valeurs qui ont toujours été le socle de l’existence, sont remplacées par celles des autres qui n’ont rien à voir avec leurs réalité ou encore leurs mœurs.




Depuis sa proclamation en novembre 1999 par l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) le 16 mai 2007, les nations unies ont exhorté tous les états membres d’encourager la sauvegarde de toutes langues parlées dans chaque pays. C’est ainsi que en février de l’année 2000 est organisée la première journée consacrée aux langues maternelles. La date du 21 est choisie pour saluer la mémoire des étudiants indiens tués, parce qu’ils réclamaient des autorités de faire du Bengali la deuxième langue nationale du Pakistan. Cet acte héroïque montre l’impact qu’ont les langues maternelles dans le développement d’un pays, et il donc est primordial pour chaque pays de veiller a ce que toutes les langues locales soient représentatives pour impulser le changement.

Pour mettre en pratique les consignes des nations unies, des pays comme le Cameroun a mis sur pied des mesures incitatives pour amener les populations à apprendre parler leurs langues et surtout veiller à sa sauvegarde. Dans certains lycées les élèves reçoivent déjà les cours dans les langues locales comme le Bassa, le Douala, l’Ewondo, le Fulfulde et d’autres langues encore, mais des efforts sont consentis pour que chaque localité prennent à bras le corps la nécessité de sauvegarder sa langue.

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Une branche est même ouverte depuis quelques années dans les écoles normales pour former des professeurs qui vont transmettre le savoir en langue locale. Des structures comme le Centre International de Recherches et de Documentation sur les traditions et les langues africaines (CERDOTOLA) œuvre aussi pour la pérennisation des langues locales au Cameroun. Pour un pays justement  comme le Cameroun qui compte plus deux cents langues, la sauvegarde et l’apprentissage des langues locales est un atout important dans l’intégration et le vivre ensemble des populations. Cette journée comme les éditions précédentes est marquée par des manifestations symboliques, pour célébrer se vivre ensemble des langues locales.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch