En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

Publié le 8 juillet 2022, par Charly ngon

Alors que leur exposition est encore en cours à la galerie Annie Kadji, Eric Takukam et Nga.Daybor ont invité quelques médias pour un échange privé autour de leurs œuvres. 

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

Le timing parfait. Pour mieux expliquer la profondeur de leur travail artistique, Eric Takukam et Nga. Daybor ont opté pour une rencontre restreinte. Pour cela, ils n’avaient besoin d’une importante logistique comme on le voit d’habitude pour ce type d’événement. Contrairement au vernissage qu’ils ont organisé quelques semaines plutôt lors de l’ouverture de leur exposition. Ici, juste une poignée d’hommes de médias et critiques choisis sur le volet se sont retrouvés à la galerie Annie Kadji à Bonapriso. Le rendez-vous était sobre, mais très enrichissant. Et durant deux heures de causeries, sous la houlette de Carole Leuwé qui officiait en tant que modératrice, ils ont levé le mystère sur les messages qui se trouvent sur chacune des toiles exposées.

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

On retiendra que tout part d’un constat. En effet, Eric Takukam a passé une bonne partie de sa vie en zone rurale. Durant son adolescence, il a reçu une éducation basée sur des valeurs ancestrales qui selon lui tendent à disparaître de nos jours. En tant qu’artiste, il a comme une sorte d’obligation de transmettre en retour ce qu’il a eu comme enseignement auprès des siens. Son exposition « Digital Spirit » est donc ce canal qu’il a trouvé pour faire passer son message. « À travers cette exposition, j’emmène le village en ville. Il s’agit ici de mettre en avant certaines valeurs chères à nos traditions telles le partage, l’amour et le respect de l’environnement. Au village, la notion du respect de l’environnement est très fort. À travers mes créations, je cherche à exprimer l’amour, l’interconnexion entre les humains et le sens du partage. » renchérit le designer. Un point de vue partager aussi par son binôme Nga.Debor. Même si les deux hommes ont une approche artistique différente, ils ont une vision commune sur la valorisation et la préservation des valeurs culturelles.

La discussion s’est poursuivie par une visite guidée des différentes œuvres des artistes dans la galerie. Une immersion totale sur chacune des toiles inspirées par leur parcours respectifs. Et on reconnait aux premiers coups d’œil des symboles traditionnels, mais aussi les scènes de vie des populations du pays Bamiléké dont sont d’originaires les deux artistes. Par exemple sur cette première toile comme l’explique Eric Takukam, il s’agit de deux hommes qui viennent avec des présents pour les offrir au chef. Le but de cette rencontre est d’avoir la permission de ce dernier pour organiser un événement au village. Il peut-être heureux ou malheureux, pour cela, ils ont d’abord besoin de son autorisation. Le plus souvent, c’est après de longues négociations que les deux parties finissent par ce mettre d’accord.

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

Cette toile par contre célèbre le vivre ensemble, l’interconnexion entre les hommes. Pour Eric Takukan, l’amour doit toujours être au centre de notre quotidien. C’est l’ élément principal qui permet d’assurer la cohésion dans les villages.

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

Quant a Nga. Daybor, il fait un focus sur le rôle de la femme dans la société. Dans son message, il interpelle la femme en la rappelant ses priorités. Elle peut etre influencée par la modernité, mais elle ne doit pas oublier la place qu’elle occupe au sein d’une famille.

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

Ici, il rend hommage aux gardiens de la tradition.

En aparté avec Eric Takukam et Nga.Daybor à la galerie Annie Kadji

 

En rappel. Eric TAKUKAM est un artiste digital autodidacte, Directeur artistique publicitaire, designer textile et entrepreneur camerounais. Il est le fondateur des marques BoTchad(www.botchad.com), Numta et Froma. De 2010 à février 2017, il a été Directeur Artistique en agence de communication. Aujourd’hui il a définitivement embrassé la carrière artistique. Influencé par Keith Harring, le nigérian Laolu et la sud-africaine Esther Malhangu, il valorise les symboles culturels africains à travers les tableaux, le textile, la création d’installations, et aussi la personnalisation d’objets comme les calebasses. A travers le projet Fantastic Cameroon, l’artiste a créé une série d’œuvres modernes avec une authenticité africaine. C’est avec aisance que Eric TAKUKAM le «villadin» (un villageois-citadin) «amène le village en ville» en partageant, avec les citadins, des créations modernes à l’esprit traditionnel.

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch