Ebenezer Kepombia, de l’enseignement au cinéma

Ebenezer Kepombia, de l’enseignement au cinéma

Publié le 18 janvier 2021, par Charly ngon

Ebenezer Kepombia est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs acteurs du 7ème art camerounais. Grace à ses fictions, il participe à révéler de nouveaux talents dans une industrie cinématographique en gestation.  Mais tout ceci n’aurait pas pu être possible, si Mitoumba comme on l’appelle affectueusement, n’avait pas tourné le dos à l’enseignement pour suivre sa passion.

Mitoumba

Titulaire d’un diplôme de langue, Herr Ebenezer Kepombia était dans une autre vie professeur d’Allemand dans un collège de la place dans la ville de Douala. Même s’il aimait dispenser ses cours, il ne va pas résister assez longtemps à l’idée de laisser tomber son statut d’enseignant, pour prendre la voie du cinéma. Une décision qui a été certainement mal perçue par son entourage. Encore que, les chances de réussite dans ce milieu étaient pratiquement très faibles. Cependant, les avis des uns et des autres ne vont pas pour autant refroidir sa témérité et son engagement d’aller jusqu’au bout de son rêve. Ne connaissant rien de l’univers du cinéma, c’est en tant que autodidacte qu’il va évoluer avec la troupe qu’il va mettre sur pied avec d’autres acteurs amateurs. Il y aura Big mop, Mado, Laura… et bien d’autres qui formeront la troupe « Des déballeurs ».

Mitoumba

Les premiers courts-métrages et longs-métrages qu’ils vont réaliser n’auront pas le succès auprès du public. C’est une période où les télénovelas se sont taillés une grande partie de l’audimat camerounais. Concurrencer ses fictions étrangères qui ont non seulement des scénarios intéressants, mais également des budgets gigantesques pour la production, il fallait vraiment trouver quelque chose d’assez originale et d’atypique pour capter l’attention du public. C’était un peu combat de David et Goliath. S’inspirant de ce qui est proche du quotidien des populations, en 2007 il fait diffuser sur Canal2 International « Foyer polygamie » une série de 160 épisodes. À la surprise générale, tout le monde est conquis par le scénario, mais surtout par le jeu d’acteur d’Ebenezer Kepombia qui campe le rôle de Mitoumba. Un homme qui a deux femmes et dont tout oppose au niveau du comportement. Des scènes de vie qui vont contribuer à construire la notoriété et la légende de l’acteur.

Mitoumba

En roue libre, Ebenezer Kepombia commence à enchaîner avec les séries. Il a déjà compris ce que le public veut et son imagination débordante va se mettre en branle pour concevoir des fictions originales.  En 2013 il sort « Cercle vicieux », mais la série peine à rivaliser avec la première qui a laissé beaucoup de nostalgie auprès des fans. C’était aussi la dernière série où tous les membres de sa troupe était présent, car plusieurs sont partis vers d’autres aventures. Il rebondit en 2016 avec  la série « Reine blanche » qui est un coup de maître. Et là, la critique est unanime, la fiction devient un rendez-vous de grande écoute dans les ménagers. Le film est un véritable chef d’œuvre qui sera d’ailleurs diffusé sur plusieurs médias étrangers à l’instar de TV5 et sera même traduit en Espagnol. Il remet encore ça avec la série « Habiba », comme toujours c’est le même accueil.  Il frappe un grand coup en 2020 avec la sortie de deux autres séries « Otage d’amour » et « Madame, Monsieur ». C’est la deuxième série qui cartonne actuellement, après le succès de la  première saison, le public est en attente de la deuxième saison qui en cours de tournage.

Mitoumba

L’industrie du cinéma au Cameroun commence à renaître progressivement de ses cendres. Ebenezer Kepombia fait partie de ces hommes qui participent à faire du pays de Dikongue Pipa la prochaine destination du cinéma africain. Pour cela, le cinéaste n’hésite pas à participer dans les grands évènements pour faire la rencontre des personnalités influentes du cinéma mondial et de  proposer ses films. Ce côté businessman a permis à l’acteur de comprendre le fonctionnement de l’industrie du cinéma et de l’appliquer à chacun de ses projets. Grâce à lui, une génération d’acteurs et d’actrices ont été révélés au public. Il prépare la relève en donnant la possibilité aux personnes moins expérimentées d’intégrer ses castings et il leur apporte le soutien dont ils ont besoin pour devenir à leur tour des acteurs professionnels. D’aucuns sont même devenus des producteurs à leur tour. Son implication dans le développement de l’industrie du cinéma lui a valu une médaille de chevalier remis par le président de la république. Également, plusieurs distinctions de la part de ses pairs.

Ebenezer Kepombia

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch