Dix souvenirs de l’époque où les gens allaient look la télé chez le voisin

Dix souvenirs de l’époque où les gens allaient look la télé chez le voisin

Publié le 27 septembre 2020, par Charly ngon

La télévision a toujours été perçue comme un appareil de luxe, que très peu de personnes à une certaine époque avaient les moyens de s’en a procurer une chez eux. Dans chaque kwat, il y avait la TV dans au moins une piaule. Et ceux qui ne pouvaient pas en avoir, allaient chez le voisin. Parfois ça tournait au ridicule. Today on vous balance dix souvenirs de l’époque où les gens allaient visionner chez le voisin.

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Source photo: Podcastjournal.net

  1- Il fallait être propre avant d’aller visionner. Avant pour look la télévision chez le voisin, il fallait d’abord se laver et surtout porter les vêtements propres. C’était une règle qui ne s’appliquait qu’aux autres, et non (parfois) aux muna du propriétaire de la tv. N’est-ce pas c’était leur maison. D’ailleurs, ils étaient toujours les premiers à venir jouer aux contrôleurs devant la porte pour vérifier si tout était ok. Quand ils voyaient un muna sale, ils le renvoyaient tout simplement. Parfois certains ne rentraient pas, ils allaient rester à la fenêtre pour look.

2- La personne qui avait la TV imposait son rythme aux autres. C’était le boss du kwat. Il était libre de faire fonctionner sa télévision ou pas. Dans certaines maisons par exemple, lorsque le pater interdisait la télévision à ses muna, cela avait aussi un impact direct chez les autres. Tant que la punition n’était pas levée, personne ne pouvait look la télévision. Si jamais il rentrait du work et qu’il trouvait les gens chez lui, il demandait ho ha celui qui avait allumé sa télévision. C’est le genre de réaction qui faisait seulement que chacun prenait sa route en solo.

3- Tous les voisins qui avaient la télévision à l’époque n’avaient pas les mêmes habitudes. Il y avaient ceux qui étaient plutôt très gentils envers tout le monde. Parfois quand les odeurs de la tchop parfumaient toute la maison, ils la partageaient no stress. L’ambiance était toujours détendue, on se sentait un peu comme à la maison. Pourtant chez les autres voisins, l’hospitalité ou encore la notion de bon voisinage n’était dans leur priorité. Ils se montraient même très menaçants parfois. Que oh la prochaine ne venez plus visionner quand les gens veulent déjà se reposer hein. Mais la plupart du temps c’est quand la tchop était prête qu’il réagissait ainsi.

4- Visionner la télévision chez le voisin avait ceci de particulier, c’est qu’il y avait parfois une ambiance bon enfant. Lorsque certaines scènes où les acteurs s’amourachaient apparaissait sur l’écran, les plus jeunes se cachaient le visage en souriant. C’était toujours drôle, et les plus grands d’ajouter quelques intrigues croustillantes pour animer l’assistance. Et lorsque celles-ci duraient, comme c’était la plupart du temps avec les séries comme Melrose Place ou encore Santa Barbara, on arrêtait d’abord les images. Il faut quand même avouer que à cette époque, il y avait encore le respect de certaines valeurs. Ce n’est pas aujourd’hui où les muna niet même comment on mop, on caresse la teut et le reste.

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5- Chez certains voisins, lorsque l’heure du repas sonnait la mine changeait. Il faut le dire, ce n’était pas toujours facile ce moment. Et le propriétaire de la télé le savait, personne ne pouvait se lever tant que le programme n’était pas encore terminé. Pour calmer les plus jeunes qui ne cachaient plus leur mécontentement, la mater donnait d’abord une poignée de riz ou un morceau de macabo. Quand le programme arrivait à sa fin, on sentait un ouf de soulagement. La rapidité avec laquelle les gens se levaient pour go, on aurait dit que tout le monde avait reçu un message par télépathie.

6- Au moment de rentrer, c’était la plupart du temps les palaba. Il y avait ceux qui restaient encore sur place parce qu’ils ne trouvaient pas leurs babouches. Pendant qu’ils étaient en train de visionner, des petits malins s’amusaient à cacher les chaussures des autres sans qu’ils ne sachent. Et lorsque ceux-ci s’en rendaient compter, ils promettaient de se venger à leur tour. Il y avait ceux qui étaient fair play et d’autres pas du tout. Parfois la situation virait à une bagarre.

7- Personne n’était certain de pouvoir terminer un programme. Il y avait des jours comme samedi soir ou encore le dimanche soir, le voisin envoyait tout le monde au lit forcé parce qu’il avait sommeil. C’était le genre d’information qui faisait sortir rapidement un macabo qui n’a pas de nom. Surtout lorsque le film commençait déjà à être interessant. Qui pouvait alors s’opposer, il fallait seulement accepter. Entre temps les visages des uns et des autres se froissaient comme les feuilles de koki qui chauffent encore dans le silence pour exprimer leur ndem.

8- Il y avait aussi une bindi dictature chez le voisin hein. En dehors tu fais qu’il fallait se laver, avoir de vêtements propres. L’autre règle consistait aussi à rester silencieux. En cas de bruit suspect, l’auteur était mis à la porte. Massa ! L’affaire-là ne jouait pas hein, ça donnait l’impression  d’être au school. Tout le monde n’était pas quand même concerné par ça. Quand un grand frère parlait, on disait seulement « voisin on veut aussi suivre ».

9- Aller visionner chez un voisin ne s’improvisait pas hein. Il fallait déjà que ce dernier s’entende bien avec les autres voisins. Si jamais le pater apprenait que son fils est go chez le voisin qu’on appelle papa mboma au kwat, la chandelle que ce dernier recevait à son retour n’avait pas de nom. Parfois, le parent venait même chercher son muna chez le voisin en question avec une ceinture. Il se faisait bastonner au point où l’envie d’aller visionner la prochaine ne lui traversait même pas l’esprit. Aka, c’était juste pour un temps.

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10- Le vrai ndem alors, c’est quand la télévision du voisin se gâtait. C’était souvent une situation particulière, que du jour au lendemain, celui chez qui tout le monde allait se retrouve aussi en train d’aller chez les autres. Quand il arrivait, c’est all le motto qui avait le regard rivé sur lui un genre, surtout quand on imagine les choses qu’il a fait subir aux autres chez lui. Pour attirer moins l’attention sur lui, il allait rester au fond, pour ne pas attirer trop les regards sur lui.

La télévision a joué un rôle fédérateur dans les communautés. C’est vrai qu’on peut en redire sur le comportement de certains voisins, mais cela n’enlève en rien le fait que, aller visionner chez les autres a permis de consolider les liens de fraternité entre voisins. Il n’y avait pas de tribu encore moins  d’ethnie, l’enfant n’appartenait pas seulement à ses parents. Il était celui du quartier sans discrimination. Les gens étaient aptes à voler au secours de l’autre, parce qu’il y avait un lien fort qui s’était lié entre chaque habitant du kwat. Aujourd’hui c’est chacun pour soi, les gens ne vont plus chez les autres, la solidarité n’existe ( presque) plus . Quel regard portez-vous sur cette époque?  

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch