Découvrez l’origine du nom Makossa : Vous allez danser le bal à terre

Découvrez l’origine du nom Makossa : Vous allez danser le bal à terre

Publié le 20 février 2017, par Charly ngon
Roger Milla

Roger Milla

Le makossa est un rythme musical originaire du peuple Sawa, plus précisément chez les Duala. C’est un rythme très adulé au kamer et à travers  le monde grâce aux artistes de renommée internationale : Manu Dibango, Toto Guillaume, Bebey Black et bien d’autres encore, qui ont fait de lui un ambassadeur de la culture camerounaise. Parler du Makossa, c’est aller à l’origine de ce nom, dont les pans de son histoire sont recouverts d’anecdotes diverses racontées par certains artistes pratiquant ce style musical devenu une référence dans le monde musical. C’est l’occasion d’apprendre.  Nous aussi on veut savoir, pardon  arrêtez un peu la musique on écoute.

L’histoire sur l’origine du nom Makossa, est portée par trois Messieurs de la musique camerounaise. Tous pionniers de ce rythme très particulier. Le premier, paix à son âme, est Francis Bebey. Pour lui, «le Makossa est étroitement lié à la ville de Duala, comme le jazz, il n’a pas de signification propre. La traduction la plus admise est d’ordre sémantique, ‘‘SA’’ signifie en Duala : danser, alors que ‘‘KO’’ se traduit par tomber. Makossa voudrait alors dire entrer dans la danse, soyez dans le coup». Vous lisez non ? L’auteur du titre « Agatha Moudio » continue ses explications : «le Makossa est un mélange d’AMBAS BEY et de BOLOBO, qui nécessite voix humaines et claquements de mains sur un rythme africain pur, tels les chants protestants et la musique afro-cubaine». Quand une femme danse ça avec son Kaba Ngondo, les pas de danse donnent seulement le muyengue.

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Pour Ebanda Manfred autre artiste, le nom Makossa tire son origine du nom espagnol « Gotsa » qui veut dire jouir, oui vous avez bien entendu jouir. Lequel servait de petites animations dans les genres musicaux tels que : la Rumba, le Méréngué, le Chachacha qui faisaient mal à une certaine époque. Et c’est sous l’inspiration de ces rythmes sud-américains que certaines compositions en langue Duala voient le jour. A titre de rappel, c’est sous Nelle Eyoum, que pour la première fois « Gotza » sera remplacé par Kossa, alors qu’il est membre du célèbre groupe musical Uvocot-Jazz.

Quant à Epoh Paul François, le Makossa est né dans un quartier d’Akwa, plus précisément dans un bar célèbre de l’époque appelé Welcome Bar à Nkane Bonadibong. L’histoire raconte que en 1956, un rythme venu d’Amérique latine du nom de Méréngué faisait mal au Cameroun et poussait les waka1 de Nkane à remuer leurs ndombolos dans le but de lever les gars au propre comme au figuré. Bref, s’attirer les faveurs des clients. Et, le beat était tellement chaud que, de  ce comportement provocateur, est né le nom Makossa, parce que « Kos » en langue Duala signifie mal éduqué, sauvage. Mais pour ce dernier, la paternité du nom Makossa revient à Nelle Eyoum, qui est le premier a prononcé le nom Kossa au singulier et qui donnera plus tard Makossa au pluriel.

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Le Makossa est un rythme musical composé de la Rumba, de la Salsa et de la Biguine, qui s’est popularisé en 1958. Grâce à Nelle Eyoum et Ebanda Manfred, tous deux membres du groupe Negro styl, les plus belles pages de ce rythme musical ont été écrites. La chanson « Amio »  est l’une de leur composition reprise par plusieurs artistes du monde. Elle est entrée dans le répertoire universel de la musique. Aujourd’hui, le Makossa n’est plus un style musical mais un ambassadeur de la culture camerounaise. Ce rythme influence encore les chansons d’artistes du monde. La jeune génération d’artistes du Mboa, s’inspirent de lui pour produire des sonorités. Pourquoi résister ? Le Makossa est éternel. Comme dirait Ben Decca, récemment en featuring avec Daphné sur le titre « Ndolo », le Makossa renait toujours de ses cendres comme un phœnix.

Entre nous les letchois (es), vous pensez quoi de ces différentes versions ? N’hésitez surtout pas à compléter hein ! 

Sources : Blog Masoso Ma Nyambe /  Dictionnaire Duala- Français par Paul Helmlinger

Waka* : prostituées

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch