De la rue au sommet du rap français… Ce qu’il faut retenir de la récente interview de Pit Baccardi

De la rue au sommet du rap français… Ce qu’il faut retenir de la récente interview de Pit Baccardi

Publié le 11 septembre 2018, par Charly ngon

Le rappeur camerouno-français Pit Baccardi est l’invité de l’émission Tchin. Une rencontre inédite au cours de laquelle, l’artiste s’est livré comme jamais au cours de sa carrière. Ce n’était pas une interview mais une longue conversation qui n’est d’ailleurs pas encore terminée…

Capture d’Écran Youtube/ Tchin

Guillaume Ngoumou aka Pit Baccardi est un rappeur Camerouno-français comme il l’aime bien le faire remarquer. Il doit son nom à son style de rap rapide et fougueux.  Passionné de rap, il va se frayer un chemin jusqu’aux portes du succès avec un premier album éponyme sorti sous le label Première Classe et qui termine disque d’or en France en 1999. Au sommet de cette gloire presque inattendue, l’artiste va connaître une descente aux enfers. Revenu au Cameroun en créant son label Empire Company, Pit Baccardi  fait des révélations inattendues sur sa vie, son parcours et sa carrière tout au long de ces deux premières parties .

Pit Baccardi ou Guillaume ?

Revenant sur le fait qu’il soit plus reconnu en tant Pit Baccardi que Guillaume, l’artiste révèle que « Il y a encore les gens qui m’appellent Guillaume : ma femme, ma famille, les intimes quoi ». Mais il va renchérir tout de même à la question de Brice – Si quelqu’un t’appelle dans la rue Guillaume ? « Je sais surtout que c’est moi, il n’y a pas de doute ».

Rappeur français, rappeur camerounais ou encore rappeur franco-camerounais

Sur sa double identité, Pit Baccardi va réaffirmer son attachement au pays qui l’a vu naître, le Cameroun. « Je suis un rappeur camerouno-français, je suis né au Cameroun, l’histoire a commencé ici ».

Sur sa naissance

C’est avec beaucoup de peine que Pit Baccardi revient sur les circonstances de sa naissance «  Je suis né le 09 juin 1978 à Yaoundé. Mais malheureusement ma maman est décédée neuf mois après ma naissance. J’ai été élevé par ma grand-mère et mes tantes qui ont compensé cette perte ». D’ailleurs,  il lui a dédié « Si Loin De Toi », un morceau extrait de son premier album qui rend compte de l’absence de sa génitrice et de la tristesse qu’il éprouve au quotidien.

Son départ pour la France

L’arrivée de Pit Baccardi en France va se faire en deux phases « Je quitte d’abord le Cameroun en 1982, puis je reviens en 1986 avant de repartir en 1990 où je vais m’installer définitivement avec mon père ». Les cinq premières années tout va pour le mieux avec son père qui est non seulement fan de musique et surtout un bon musicien. Il va être bercé à toutes les sonorités « chaque samedi il mettait la musique à fond, on écoutait la musique camerounaise, française, bref plein de choses ».

L’expulsion

Ça été certainement l’une des expériences les plus douloureuses qu’ait connues Pit Baccardi après le décès de sa mère. Du jour au lendemain, il se retrouve dans la rue « Au retour des vacances nous avons constaté des changements. Un soir lors d’une réunion, il (son père) nous a dit qu’il y aura des changements par rapports à la maison. On ne comprenait toujours pas ce qui arrivait. Quelques temps on a senti la complexité de l’affaire. Tension palpable à la maison, coupure de téléphone, jusqu’au jour où les huissiers sont venus tout saisir… »

La vie dans la rue

En froid avec son pater et surtout la femme de ce dernier, Pit Baccardi s’est retrouvé face à tous les  vices qu’offrait la rue pour s’en sortir «  Je me suis retrouvé confronté à des choses qu’il faille faire pour faire rentrer de l’argent.  Ce ne sont pas les choses saines. Mais dans la rue soit tu es braqueur, escroc ou vendeur de drogue. Je me suis retrouvé à vendre de la drogue et à racketer ».

 Le déclic

La prise de conscience a été sans appel « Mon frère a commencé à avoir des galères, je l’ai perçu comme une sorte de karma. Entre temps il y avait mes amis qui sont allés en prison, ça m’a mis la puce à l’oreille. J’ai failli mourir une fois, j’ai fait une escroquerie à un mec. Et parce que j’avais un client qui m’avait demandé de lui fournir, je suis reparti dans la cité du mec. Il m’a attrapé, un autre mec de sa cité est sorti avec un couteau, alors il lui dit c’était une histoire entre nous… ». C’est une anecdote parmi tant d’autres qui ont poussé le rappeur à sortir progressivement  de la rue.

 Les débuts dans le rap

Les freestyles qu’il faisait n’avait pour seul but que l’amusement, se retrouver entre pote et tester de nouvelles choses. C’est donc au cours de ses nombreux challenges en quête d’un lyrisme percutant qu’il va se faire un nom « l’estime du succès que nous avons eu c’est grâce au freestyle qu’on faisait sur une radio qu’on surnommait Générations dans une maison de retraite ».

 La rencontre qui va tout changer

Bien que n’étant pas encore la star qu’il va devenir, ses freestyles faisaient déjà mouche. Parti à la Rochelle pour un concert du Secteur A, il fait la rencontre de Patou et Stéphane. Les gars kiffent ce qu’il fait « On a écouté des freestyles et on propose de te produire ». Une offre qu’il va accepter, mais avant il discute avec le Boss du label Time Bomb avec qui il est sous contrat. Après une séparation à l’amiable, Pit Baccardi, Patou, Stéphane, Jacky et Ben J montent le label Première Classe.

Le premier succès

On n’arrête pas un esprit illuminé s’il faut le dire comme ça. Si pour certains le rap est une fin, pour d’autres c’est un chemin. Il aurait donc fallu que sur ce chemin, la route de Pit croise celle de Patou et Stéphane, avec qui ils sortiront l’un des projets musical les plus aboutis de l’histoire du rap français. Pour son premier album éponyme, Pit Baccardi a réuni la crème du rap français et la même année, en 1999, il devient disque d’or en France.

 

Mais au moment où il était au sommet de gloire, il a commencé une descente aux enfers, que vous pouvez suivre en détails dans le reste de l’interview.

 




Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch