CULTURE ET TRADITION : la dot chez les Bafia. - Auletch

CULTURE ET TRADITION : la dot chez les Bafia.

Publié le 27 octobre 2016, par Charly ngon

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La dot chez les Bafia est un geste symbolique faisant parti de la culture mbamoise. C’est un moment de convivialité unissant deux familles, mais oh Dieu ! Que le chemin est long et périlleux pour la famille du futur gendre qui doit convaincre celle de sa bien-aimée. Voici un scenario qui illustre un petit peu la réalité que vivent les beaux-fils.

Beau-père : Mon fils tu viens me voir quand pour la dot ?

Futur gendre : Ah ! Le père bientôt, pour le moment c’est fort …

Beau-père : c’est fort quoi ? Ma fille doit seulement vieillir chez toi ou quoi ?

Futur gendre : ekieeee !!!!!, mon père je cherche encore les moyens pour venir te voir nor !!!

Beau-père : ok, en attendant tu dormiras dorénavant avec un tronc d’arbre.

C’est généralement ce genre de scenario que vivent les futurs gendres (avant le mariage) face aux parents de leur bien aimé. Dans le Mbam, chez les Bafia, la dot renvoie plus à un évènement symbolique qu’à tout autre chose. Les étapes précédant la dot sont importantes les unes des autres, et vous constaterez que ce rituel a beaucoup de bindis étapes particulières.

La première consiste à faire des présentations, ce qu’on appelle généralement chez nous Auletch  le « toc toc ». Le futur gendre accompagné de sa famille : Le père du prétendant, l’un de ses frères et un ami intime de la famille vont à la rencontre des parents de la fille. C’est ce jour que le beau-père comprend pourquoi  Médor, son chien aboyait toutes les nuits. Les visiteurs ne viennent pas les mains vides. Ils apportent à leur suite deux litres de vin blanc et deux gousses de kola. Et pas n’importe quelle kola, la bonne kola de Bafia.  Après la présentation des présents, place au jeu de mots, jusqu’ à la conclusion des négociations.

La deuxième étape, Ici le futur gendre va à la rencontre des différents membres de sa future belle famille pour se présenter. A chaque visite, il se présente avec du vin et des kolas. Il faut remarquer qu’après la première étape, le père de la fille n’a plus parole car il revient aux frères, cousins et oncles de la future épouse de diriger les étapes suivantes.

La troisième étape, consiste au partage de ce que l’on appelle le «  petit vin » en compagnie de la famille élargie de la future épouse dans toute sa diversité. Le futur gendre est aussi présent avec la sienne. Il apporte à cette étape du vin blanc cueilli en haut contrairement aux étapes précédentes où l’origine du vin n’était pas prise en considération.  En plus du vin, il apporte aussi des casiers de bières et des liqueurs. Cette étape est la plus importante car toutes les deux  familles font vraiment connaissance en partageant un repas ensemble. Et c’est après cela qu’on remet la liste pour la dot.

La cinquième  étape, consiste à la remise de la dot proprement dite. Avant celle-ci  n’était que composée de nourriture ente autre : le maïs, les ignames, le poulet, la chèvre, mouton, huile de palme et enfin le vin blanc. Ensuite, des biens  matériels  composés des machettes, des ustensiles et vêtements pour les oncles et les tantes. Quant aux géniteurs de la future mariée, ils reçoivent une enveloppe en toute discrétion de la famille du prétendant.

Aujourd’hui, ce rituel a perdu un peu de sa symbolique. Les mentalités changeantes, certaines familles s’illustrent par des méthodes fixant la dot a un prix élevé. Ce qui n’est pas du gout des autres familles. Pour elles, certes il doit y avoir dot mais celle-ci doit rester symbolique dans le but de perpétuer la tradition et faciliter l’intégration du beau-fils. Et c’est la raison pour laquelle, lors des négociations ce proverbe Bafia est repris : « la dot est comparable à une fosse à ordures », c’est-à-dire que hein, la dot ne finit pas. Consciente de ce fait, la famille de la future épouse est moins regardante sur le respect de la liste. Une fois que les deux familles sont d’accords, un rituel est organisé pour bénir le futur couple. Ce rituel est appelé le mariage traditionnel, en attendant le mariage civil.

Diriger une dot chez les Bafia, demande un talent d’orateur. Pour beaucoup c’est le moment de revivre en partie la vie du temps de nos parents, grands-parents… Adages, chants, proverbes tout y passent et même l’accoutrement vestimentaire participe à la symbolique de l’évènement.

Alors chers lectchois voici comment se pratique la dot chez les Bafia, et chez vous c’est comment ? Racontez-nous !

 

Source : www.mbamart.com
Mariage chez les Bepak(Bafia), par Mouthe a Bidias Camille patriarche Bepak (Bafia)

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch