Culture : la symbolique de l’arbre de la paix. - Auletch

Culture : la symbolique de l’arbre de la paix.

Publié le 9 février 2015, par Cega

PHEUE_KANG

Un des symboles de la culture bamiléké est l’arbre de la paix, ou en langage bamiléké Phue-Kang (vous-même vous savez qu’on écrit la même chose mais on prononce seulement différemment non ?). De son nom scientifique dracena, c’est la plante des femmes qui ont donné naissance à des jumeaux, les Magnis. Elle est utilisée pour symboliser l’unité, l’entente et est souvent associée au jujube et à l’eau lors des cérémonies, rites, prières, et guérisons. Lors des mariages, cette plante est offerte au jeune couple pour leur souhaiter la paix, l’harmonie et l’amour au sein de leur foyer. La légende dit qu’elle ne pousse pas chez tout le monde. Certains rajoutent même que cette plante meurt quand les gens ne sont pas en paix autour… c’est dire son importance !
Le mot Pfue-Kang peut se décrypter de plusieurs manières. Pfue signifie écrouler, détruire, défaire, déconstruire, destruction, défection ; et Kang veut dire battant (ce qui permettait de fermer la porte coulissante traditionnelle bamiléké), fermer, fermeture, barrière; … Pfue-Kang voudrait donc dire soit destructeur de fermeture, de barrière, d’exclusion, d’obstacle à la rencontre, à l’entente ; soit un ordre sans appel. Retranscris littéralement, ça donnerait « Détruis ce battant coulissant de porte qui nous coupe les uns des autres !« ; « Supprime cette barrière qui sépare et surtout qui oppose les gens !« . Voilà tout le sens authentique et profond de ce symbole végétal qui est une interpellation impérative à faire la paix et à aider à la rencontre et à l’entente. C’est donc l’équivalent du drapeau blanc des autres civilisations.

La légende raconte qu’une Magni s’en armait toujours dans ses déplacements pour exprimer ostentatoirement à tous qu’elle était contre la guerre et contre la division. Par ailleurs, pour se livrer à la guerre, les hommes devaient cacher aux Magnis les lieux de combat et surtout les en éloigner systématiquement. Sinon, dès qu’elles apparaissaient sur un champ de bataille armées de leurs seuls rameaux de Pfue-Kang et s’interposaient systématiquement entre les armées ou les camps en guerre, ceux-ci devaient, non seulement cesser les combat mais surtout, ne repartir qu’après avoir dûment négocié et accepté sincèrement la paix !

Et vous, connaissez-vous d’autres légendes associées à ce symbole ? Quelles utilisations en faites-vous ?

Source : Tadieunga Yogue, http://www.ngondeliege.be/?p=44

 

Auteur : Cega

Un mot pour me décrire ? Rire ! Je ris de tout, de rien mais surtout de ce qu’il ne faut pas ! Ma passion ? l’aventure … ou la curiosité. J’assume ! Mamie Kongossa, c’est moi. Et puis ? Quoi te fait ? J’aime aussi manger. Bon, de toi à moi hein, je préfère d’abord la tchop à tout le reste. Tu ignores quoi ? C’est le ventre qui porte le cou qui soutient la tête !