Ce qu’il faut savoir sur l’initiation des membres de la société secrète Kougang
Comme toute initiation, celle des membres de la société secrète Kougang débute le plus souvent à l’adolescence. C’est un long processus d’apprentissage au cours duquel certains postulants ne parviennent pas toujours à tenir jusqu’à la fin.
Intégrer la confrérie kougang n’est pas un privilège qui est donné à tout le monde. Les membres ne sont pas nommés, encore moins cooptés par un autre membre actif comme cela se passe très souvent dans certaines associations culturelles. Déjà parce que, le kougang est un groupe à part qui a des règles qui ne peuvent pas être violées. Pas même de ses propres membres. Contrairement aux autres associations, les membres ( kougang) sont exclusivement les descendants d’une longue lignée de kougang. C’est un héritage qu’ils ont reçu de leurs parents, qu’ils vont à leur tour le moment venu, le transmettre à leurs enfants. Ainsi, la pérennisation de leur savoir-faire est assurée au fil des générations.
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L’initiation des kougang est un processus très dangereux. Il débute le plus souvent à partir de l’adolescence. Mais d’autres, c’est quand ils ont atteint l’âge adulte. Lorsqu’un membre désigne son fils comme successeur. Il est obligé d’aller soumettre son choix auprès du grand conseil pour validation. Avant que l’assemblée ne donne son approbation, il interroge d’abord les cauris pour se rassurer de ce que la personne choisie est digne de faire partie de la confrérie. Aussitôt les cauris jetés au sol, le chef du groupe interprète les différentes positions de ceux-ci. Si les esprits n’approuvent pas le choix du membre, ce dernier à la possibilité de proposer un autre de ses fils ou sa fille. Cela est possible tant que celle-ci est une héritière. Lorsque la réponse est concluante, le ( la) futur(e) kougang peut commencer sans plus tarder son initiation à l’abri du regard de son père.
Processus d’initiation d’un Kougang
Menée par le maître initiateur lui-même, la formation de jeune homme va se dérouler en plusieurs étapes. Dès son arrivée au lieu d’initiation, la tête du futur kougang est rasée à nu, puis enduite d’un mélange composé de poudre d’acajou ( arbre très rare, résistant et précieux qui est le plus souvent de couleur rouge ou rose. Il peut atteindre une hauteur de 30m) et d’huile rouge. Pendant toute la durée de cette première étape, le jeune homme sera entièrement sous la responsabilité de son parrain qui pourra disposer de lui comme il veut.
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Celui-ci sera soumis à un régime alimentaire spécial composé de feuilles, d’insectes, de grenouilles, d’écorces d’arbre et d’os de divers animaux préalablement broyés. Des décoctions préparés avec soin par le maître de séance pour fortifier , mais aussi protéger le corps de son filleul contre les mauvais esprits. Le kougang, c’est aussi une société secrète guerrière qui est emmenée à livrer les batailles mystiques contre les forces invisibles du mal. C’est la rasions pour laquelle, pour préparer le jeune initié à ces futurs combats, il reçoit un apprentissage dans l’usage de certaines pratiques ésotériques et médicinales.
La première sortie des nouveaux kougang sonne la fin de la première étape de leur apprentissage. Celle-ci est marquée par une grande cérémonie solennelle au cours de laquelle tout le village est convié. Pour ces nouveaux gardiens de la tradition, c’est l’ocassion de savourer leur réussite. Le Kougang, c’est aussi un groupe de danse, devant l’assistance venue nombreuse pour ce grand moment. Les jeunes montrent aux Takougang ( initiateurs) qu’ils maitrisent aussi la danse des initiés. Au rythme des chants, et son des tam-tams, ils avancent méticuleusement en exécutant des pas de danse synchronisés pour la circonstance. Ils sont vêtus de peaux d’animaux, d’une tunique composée de bandes noires qui arrivent presque au sol, le tout recouvert d’un masque en bois. Pour montrer aussi leur côté mystique, les futurs Ta’a Kunga ( jeunes initiés) se livrent à des prestations impressionnantes. Comme manger le taro cru, avaler les objets tranchants sur le regard ahuri de la foule qui acclame.
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Comme toute initiation, celle des kougang n’est pas sans conséquences. Certains aspirants perdent la vie au cours de la formation. Lors de la cérémonie de sortie, ce sont les restes de leurs vêtements imbibés de cendre qui sont présentés. La deuxième étape de l’apprentissage des kougang reprend lorsque ceux-ci atteignent l’âge adulte. À ce stade de leur vie, ils sont déjà capables de maitriser, de contrôler leurs pouvoirs par la méditation. Sous le regard de leur parrain, ils apprennent à dompter les éléments de la nature ( vent, pluie, soleil, foudre…), et à transformer selon leur bon vouloir les objets. Arrivée au terme de leur initiation, les jeunes initiés sont dorénavant considérés comme membres du kougang à part entière.
Charly ngon
Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch
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