Ce qu’il faut savoir sur l’exécution du rite « Ngas » chez les Eton

Ce qu’il faut savoir sur l’exécution du rite « Ngas » chez les Eton

Publié le 25 juillet 2022, par Charly ngon

Le rite Ngas servait à démontrer ou non la culpabilité d’une femme qui était accusée de pratiques de sorcellerie dans le village chez les Eton.

Ce qu’il faut savoir sur l’exécution du rite « Ngas » chez les Eton

Source : fr-academic.com/ Image illustrative

En pays Îton ou Eton selon les appellations, le Ngas a été pendant longtemps l’un des rites le plus populaire auprès des populations. Il y avait certes d’autres rites, mais celui du Ngas était vraiment particulier. Une particularité démontrée suivant deux analyses. La première, est celle de l’abbé Tsala qui faisait savoir dans ses propos que, la cérémonie du Ngas était avant tout un moyen pour se protéger contre les éventuelles attaques mystiques comme les envoûtements pour les citer. J. F Vincent viendra par la suite affirmer que le Ngas était aussi une sorte d’instance juridique traditionnelle qui jugeait les femmes accusées de pratiques de sorcellerie. Les deux  thèses expriment là les différents contextes dans lesquels intervenait le rite du Ngas.

Les différentes phases de déroulement du rite

Le rite débutait toujours aux premières heures de la matinée. Et c’est en pleine forêt que tout commençait, le plus souvent au niveau d’un cour d’eau, avant que le groupe de femmes ne revient au village pour la suite du rite. Cela se passait sous la direction d’une cheffe de fil qu’on surnommait « Asuma » qui veut dire front de l’éléphant. C’est elle qui donnait le rythme aux autres femmes en executant les chants et les pas de danse durant des heures. Transpirant à grosse goutte sous l’effort des mouvements de leurs corps, elles imploraient les esprits à travers des chants. Dans leurs prières, elles demandaient à ceux-ci de renforcer leur fécondité.

Après cette première étape, les membres du Ngas regagnaient le village en file indienne. Leur arrivée était annoncée par les chants qu’elles entonnent tout le long de la route. Elles étaient attendues par une foule de personnes qui scrutaient depuis longtemps leur arrivée pour vivre la cérémonie. Surtout lorsqu’il s’agissait d’un problème de sorcellerie. Ce moment était toujours solennel, car il y avait  des choses impressionnantes à voir. Comme le bananier planté au milieu de la cour du village. Alors pour comprendre la symbolique de ce geste, il fallait observer les agissements de la cheffe de groupe. Ceux-ci participaient à démontrer la culpabilité ou non de la personne accusée de pratiques mystiques.

Alors que faisait cette dernière ? Elle allait en courant vers le bananier en grimaçant. Elle observait minutieusement la plante de tous les côtés, avec un air vraiment menaçant en agitant sa machette bien tranchante. Elle bougeait l’outil tranchant en attendant juste le bon moment pour passer à l’action. Il fallait qu’elle tranche le tronc d’un seul coup. Lorsqu’elle y parvenait, tout le monde avait la preuve de de l’innocence de la personne accusée. Une fois le verdict tombé, c’est par une salve d’acclamations que l’assistance exprimait sa joie. Ce résultat donnait aussi aux gens qui croyaient à l’efficacité du rite. Mais si d’aventure les choses se passaient autrement, l’accusée devait avouer avant de subir un rite de purification. Aujourd’hui, il est difficile de savoir si ce rite est toujours d’actualité. Cependant, on retiendra que la pratique du Ngas dépendait aussi de chaque communauté.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch