Ce qu’il faut savoir sur les étapes de la dot chez les Gbaya

Ce qu’il faut savoir sur les étapes de la dot chez les Gbaya

Publié le 18 juillet 2022, par Charly ngon

La dot chez les Gbaya se déroule en trois étapes. Durant tout le processus, la belle-famille  apprend à connaître son futur gendre avant de célébrer le mariage. 

Ce qu’il faut savoir sur les étapes de la dot chez les Gbaya

 

La dot est un élément très déterminant chez les Gbaya. C’est à partir de cette phase de la relation qu’on valide ou pas l’union d’un couple qui a décidé de vivre ensemble. Pour mener à bien cet exercice pas toujours gagné d’avance, les deux familles se préparent minutieusement pour la réussite de la cérémonie. Le tout n’est pas seulement d’offrir les cadeaux à la belle-famille comme on a l’habitude de le voir ailleurs. Cela va au-delà de l’aspect matériel. Même si la dot semble flexible, on est plus regardant sur le comportement du gendre que sur tout autre chose. Puisque la dot évolue en trois étapes, le futur beau-fils va devoir montrer à sa belle-famille qu’il est une bonne personne. Il doit se soumettre une sorte d’épreuve qui fait partie du processus de la dot en pays Gbaya.

Le  kana ou encore l’alliance, c’est le premier acte à poser. Ici c’est le père du fiancé, pas une autre personne qui remet à la fiancée et à sa famille un ensemble de présents à savoir une barre de fer, des tissus en coton filés. Il le fait non pas seulement au nom de son fils, mais de toute sa famille. Une manière de montrer que c’est une famille qui sollicite l’union avec une autre famille. En retour, pour montrer leur sens de l’hospitalité, la famille de la fille s’arrange à mettre aux petits soins les visiteurs. Par cet acte, ils ont la preuve que la fille qui viendra en mariage saura bien s’occuper de son foyer. Puis il y a le Duk-nu qui représente les cadeaux qu’on remet à la mère et aux tantes de la future mariée pour les remercier d’avoir donné une bonne éducation à leur fille, et enfin vient le Gba-Mboyi qui est alors considéré comme la dot principale.

Entre les différentes étapes de la dot, il est demandé au gendre, selon la tradition d’aller séjourner chez sa belle-famille. Il n’y va pas pour des vacances, mais pour travailler. En effet, chez les Gbaya, les hommes sont admirés par leur ardeur au travail, mais également sur certaines qualités humaines qu’ils doivent posséder. Du coup, avant d’envoyer leur fille en mariage, la famille veut se rassurer que leur beau-fils saura être à la hauteur des responsabilités d’un chef de famille. Ainsi pour le mettre à l’épreuve, il est obligé de faire certains travaux dans sa belle-famille pendant un temps bien défini.  On tiendra aussi compte son comportement pour savoir s’il est de bonne moralité. C’est donc à la suite de cette étape qu’on surnomme le « Kofé », que la famille peut se prononcer définitivement, si elle donne suite ou pas à la poursuite de la dot. Il n’est pas question d’unir deux personnes, mais deux familles, d’où toutes ses précautions.

Malgré la remise des cadeaux qui reste obligatoire à la famille de la future mariée, la dot chez les Gbaya reste symbolique. Il ne s’agit pas ici d’une transaction marchande, mais juste un pacte que deux familles scellent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la demande des présents n’est pas onéreuse. Tout se fait dans le respect de la tradition. Au-delà de l’acte, il est surtout question de renforcer les liens entre les différentes familles. C’est pourquoi, une fois que la fille est dotée, sa famille manifeste à l’égard de celle de son futur mari une grande reconnaissance. Les Gbaya ont un profond respect envers les esprits invisibles. Cet aspect est une partie intégrante dans le processus de la dot et il est non négligeable. C’est aussi grâce à leur onction à partir de leur monde que le couple va prospérer.

Notons que, même si on reconnaît à la dot un caractère culturel propre a chaque communauté. Il n’est pas exclu que celle-ci à un moment soit sous l’influence de certaines réalités. Les époques n’étant pas les mêmes, les mentalités aussi. Il est donc difficile aujourd’hui de trouver certaines familles qui respectent encore les trois étapes citées plus haut. Cependant, pour parvenir à maintenir le rituel de la dot tel que institué par les ancêtres,  Banese Betare Elias pense qu’il faudrait mettre en place une instance suprême. Un organe composé des sages qui veillera aux respects des us et coutumes du peuple Gbaya. Dans le cas de la dot, il s’agira de pérenniser un ensemble d’acquis qui sont propres au peuple Gbaya.  

Source : Elias Banese Betare, Le peuple Gbaya

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch