Ce qu’il faut savoir sur l’autopsie traditionnelle, telle qu’elle est pratiquée chez les Bafou

Ce qu’il faut savoir sur l’autopsie traditionnelle, telle qu’elle est pratiquée chez les Bafou

Publié le 26 juillet 2021, par Charly ngon

L’autopsie traditionnelle est une pratique sociale qui existe depuis de longues dates dans la communauté Bafou. C’est un procédé qui est utilisé dans le but de connaître les mobiles réels du décès soudain d’un individu.  

Autopsie traditionnelle

Source: Laakam magazine, image illustrative

L’autopsie est un examen clinique qui est pratiqué sur une personne à la suite d’un décès jugé suspect. Elle est souvent préconisée dans le cadre d’une enquête judiciaire ou pas des familles en quête de vérité sur les circonstances réelles qui ont entrainé la mort d’un des leurs. Ce travail est exécuté par un médecin légiste. Cependant, il arrive souvent des situations où sur le plan scientifique ( médecine moderne), il est impossible d’expliquer la cause d’une mort. C’est à ce moment-là que certains font recours à une autre forme d’autopsie dite traditionnelle. Très répandu dans certaines communautés au Cameroun, ce savoir ancestral qui se transmet au fil des générations est sous la responsabilité des personnes initiées à ce rite. Chez les Bafou par exemple, l’autopsie traditionnelle est une réalité ancrée dans les mœurs culturelles.

La perte d’une personne est un moment difficile à vivre surtout lorsqu’on ignore la cause de la mort. Mais cela n’empêche pas les familles à se mobiliser pour organiser une cérémonie funéraire digne. Pour s’assurer que le voyage du défunt  se fera sans complications, des investigations sont souvent menées sur l’origine de sa mort. Et une fois que cela est fait, certaines  mesures sont prises dans le cas où on a la confirmation que la mort a été occasionnée par une tierce personne pour préserver la famille d’une éventuelle malédiction. Il faut savoir que chez les Bafou, on classe la mort en deux catégories : la bonne mort et la mauvaise mort. La première, c’est pour les personnes qui sont mortes parce qu’elles sont trop vieilles. Dans ce cas, il n’y a pas de lamentation, c’est plutôt une cérémonie joyeuse qui est organisée à la place. À cela s’ajoutent d’autres rites pour célébrer la longévité de celui du patriarche ou la matriarche. La deuxième concerne les personnes qui sont mortes de manière subite. Les morts qui suscitent la polémique, les guerres au sein d’une famille.

L’autopsie telle qu’elle pratiquée dans les hôpitaux est sous la responsabilité d’un médecin légiste. C’est à lui que revient la charge de mener les investigations sur un corps avant de donner ses conclusions. Chez les Bafou, l’approche est différente car elle fait intervenir plusieurs personnes dont la présence est essentielle. On va citer ceux qu’on surnomme les chirurgiens ; leur rôle est d’ouvrir complètement le corps de manière à ce qu’on puisse voir tous les organes vitaux. Une fois cette tâche terminée, les initiés entrent maintenant en scène. Ils utilisent leur savoir-faire dans  les sciences occultes qu’ils ont héritées de leurs prédécesseurs. Leur rôle est d’observer et d’interpréter l’état de chaque organe du corps, notamment le cœur, le foie, poumon, la rate, le rein. La présence de quelques membres de la famille du défunt est toujours obligatoire pour valider les résultats. Pensez-vous que les conclusions qui ressortent de ce rite ne peuvent pas être prises avec quelques réserves ?

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch