Ce qu’il faut savoir sur la représentation des animaux dans l’art Bamiléké

Ce qu’il faut savoir sur la représentation des animaux dans l’art Bamiléké

Publié le 22 septembre 2020, par Charly ngon

L’usage des animaux dans l’art Bamiléké n’est pas seulement dans un souci d’avoir un objet esthétique, c’est avant tout des éléments symboliques dont la représentation renvoie à une interprétation plurielle selon les circonstances.  

  

L’art Bamiléké est un type de langage codé qui se transmet de génération en génération. Il diffère d’une région à une autre selon la technique de travail de chaque artisan. Il puise son inspiration dans l’imaginaire, comme dans la vie quotidienne, en créant des objets dont la représentation renvoie à diverses interprétations aux yeux des populations. Et ils sont de diverses formes. Dans les chefferies de l’ouest, la représentation d’animaux est omniprésente, pas seulement pour un effet décoratif, mais pour ce qu’ils représentent en tant que objet symbolique. Ce sont des emblèmes royaux qui servent à magnifier la puissance d’une chefferie. La représentation d’animaux sur des supports est aussi liée aux croyances religieuses, l’histoire d’un peuple, également comme un marqueur des différentes associations secrètes.

Dans l’univers des félins, la panthère est un symbole très fort dans la culture bamiléké. Reconnue pour sa ruse, sa vitesse, sa force, la panthère est l’un des animaux les plus dangereux de la forêt. Des caractéristiques qui sont attribuées le plus souvent au chef (Fo). C’est la raison pour laquelle chez les Bamilékés la panthère est d’un symbole de royauté. Dans les chefferies ou encore chez certains dignitaires, le symbole de la panthère est omniprésent sur plusieurs supports à savoir les cadres des portes, les piliers, les tabourets des notables et les sièges des chefs. Animal totem des chefferies, les objets représentants la panthère sont utilisés lors des grandes cérémonies, car cet animal incarne à lui seul la force et la puissance d’un chef sur ses sujets.

Un autre animal, mais encore plus puissant qui est présent dans l’art Bamiléké, c’est l’éléphant. Avec sa masse de chair, sa trompe flexible et ses puissantes cornes d’ivoire, le pachyderme symbolise non seulement la puissance, mais aussi le commandement et l’abondance. Il faut dire que pendant des siècles, la chair de l’éléphant était un produit de rente dans les Grass Fields. Il est aussi considéré comme un emblème de la royauté et des sociétés secrètes. Tout comme la panthère, il est représenté sous plusieurs supports : les masques, les pipes, les trônes, les tambours. Les objets d’art représentants l’éléphant sont utilisés lors des rituels des grandes sociétés secrètes. C’est le cas par exemple du Kougang. Les parties qui sont mises en avant pour représenter la puissance du pachyderme sur ces objets sont :  ses larges oreilles, ses redoutables cornes et sa trompe.

Le buffle encore appelé Nya, fait lui aussi partie du cercle des animaux qui sont représentés dans l’art Bamiléké. Rapide et redoutable avec ses cornes malgré son poids, il symbolise aussi la puissance. La représentation du buffle se limite seulement au niveau de sa tête, car c’est la partie la plus représentative de sa puissance. Les supports utilisés pour représenter l’animal sont variés on a : les masques, les tambours, les trônes et piliers sculptés. On peut par exemple citer le masque de buffle tsônyade Bandjoun, ce masque qui a appartenu à la deuxième personnalité du royaume de Bandjoun, sous le règne de Notuom II, avant se retrouver quelques années plus tard entre les mains de la société secrète Mapflelibu. Il est utilisé lors des rites agraires et de fécondité organisés par les sociétés secrètes …

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Cependant, parmi tous animaux qu’on a déjà cité, le cas du serpent est un peu particulier parce qu’on retrouve plusieurs types avec des significations différentes. Le Ngam nok par exemple est un serpent à deux têtes qui symbolise la royauté chez les Bamoun, d’ailleurs il est bien représenté sur les emblèmes royaux. Chez les Baham, il a une toute autre signification. C’est un serpent qui porteur d’une mauvaise nouvelle. Par contre, la vipère qui est connu sous le nom de Jak ou encore la couleuvre Ngungun nok, et le serpent kamnock (qui vit au niveau des chutes d’eaux qui serait à l’origine de l’apparition de l’arc-en-ciel) n’ont pas une signification fixe. Celle-ci dépend de chaque communauté. Le serpent est donc représenté sur les ceintures de protection des chefs et des hauts dignitaires, les sièges royaux, ainsi que ceux des notables …

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch